22 mai 2007
2
22
/05
/mai
/2007
10:01
DIFFÉRENCES ET TOLÉRANCE
Projet socioculturel et théâtral, « Tu vois ce que je dis… » met en présence des malvoyants et des malentendants, des aveugles et des sourds-muets. Cette création collective est une tentative unique de démontrer comment l’impossible communication entre les victimes de ces handicaps devient possible et engendre un spectacle réjouissant.
Sur le modèle des Capulet et des Montaigu, voici les Aveugles et les Sourds. Chaque clan cherche à s’accaparer d’un banc public. La lutte est simultanément violente et sournoise. Pas facile en effet de se comprendre quand, d’une part, on ne connaît pas un langage des signes que de toute façon on ne voit pas et quand, d’autre part, on ne perçoit pas les mots prononcés par l’interlocuteur.
L’impact de la pièce tient beaucoup au fait que les interprètes ne jouent pas l’invalidité. Ils sont dans leur réalité quotidienne. Mais ils sont aussi sur un plateau et donc se caricaturent en adoptant des comportements clownesques. Ils synthétisent des situations clés avec le trait grossi de la farce et suscitent de la sorte un rire libératoire. Les clans se forment, se solidifient, s’affrontent. Mais le groupe n’est pas l’individu. Alors, l’union se fissure. Les doutes s’insinuent. Des approches se perçoivent. Un amour esquisse un couple. Certains s’obstinent dans les préjugés hérités. D’autres s’interrogent. Puis cherchent des moyens de transmettre l’un ou l’autre message. De tâtonnements en essais, de velléités en actions assumées, la compréhension progresse.
C’est alors que, metteur en abyme, Vincent Logeot bondit sur le plateau. Il vient interférer la réalité au creux de la fiction. Il vient démontrer le théâtre peut influencer le réel. Il vient mettre du recul à la comédie et replacer pour le public l’exact contexte du handicap, avant que ne se relance l’intrigue.
Une mise en pratique de la scène à la salle
L’énergie est permanente. Les comédiens (Annick Bouffioux, Adhémar Lebain, Paul Desmarets, Huguette Huque, Jean-Claude Procureur, Patrick Lemaire, Wendy Wastiaux) s’investissent à fond, prenant manifestement plaisir à jouer, à démontrer qu’ils peuvent être reconnus par les gens prétendus normaux. L’astuce qui permet au public handicapé de se mêler aux spectateurs habituels, et par conséquent de mettre en pratique l’objectif poursuivi par le spectacle, réside dans la présence permanente sur scène de deux truchements, à l’avant-plan, côté cour et côté jardin. Une traductrice reprend en langage des signes les dialogues de la pièce à l’intention des malentendants. Une commentatrice raconte les didascalies pour les malvoyants.
L’expérience s’avère positive. L’aspect comique de l’interprétation lié à la Commedia dell arte est un support plaisant pour un message grave. Celui de la nécessité de trouver des moyens de communiquer malgré les différences physiques ou culturelles, facteur essentiel de pacification et de solidarité.
Tu vois ce que je dis
Texte : création collective
Mise en scène : Vincent Logeot Distribution : Annick Bouffioux, Paul Desmarets, Huguette Huque, Adhémar Lebain, Jean-Claude Procureur, Patrick Lemaire, Wendy Wastiaux
Éclairage et décor : Guillaume Deconinck
Production : Passe-Muraille (Frameries)/Foyer culturel (Péruwelz)
Contacts : 00 32 (0)65 770 370 ou www.passe-muraille.be
Au Foyer culturel de Péruwelz, les 27 et 28 avril 2007. Salle Abel Dubois (Mons) le 21 septembre 2007.
Projet socioculturel et théâtral, « Tu vois ce que je dis… » met en présence des malvoyants et des malentendants, des aveugles et des sourds-muets. Cette création collective est une tentative unique de démontrer comment l’impossible communication entre les victimes de ces handicaps devient possible et engendre un spectacle réjouissant.
Sur le modèle des Capulet et des Montaigu, voici les Aveugles et les Sourds. Chaque clan cherche à s’accaparer d’un banc public. La lutte est simultanément violente et sournoise. Pas facile en effet de se comprendre quand, d’une part, on ne connaît pas un langage des signes que de toute façon on ne voit pas et quand, d’autre part, on ne perçoit pas les mots prononcés par l’interlocuteur.
Photo © Laurence Vrey
L’impact de la pièce tient beaucoup au fait que les interprètes ne jouent pas l’invalidité. Ils sont dans leur réalité quotidienne. Mais ils sont aussi sur un plateau et donc se caricaturent en adoptant des comportements clownesques. Ils synthétisent des situations clés avec le trait grossi de la farce et suscitent de la sorte un rire libératoire. Les clans se forment, se solidifient, s’affrontent. Mais le groupe n’est pas l’individu. Alors, l’union se fissure. Les doutes s’insinuent. Des approches se perçoivent. Un amour esquisse un couple. Certains s’obstinent dans les préjugés hérités. D’autres s’interrogent. Puis cherchent des moyens de transmettre l’un ou l’autre message. De tâtonnements en essais, de velléités en actions assumées, la compréhension progresse.
C’est alors que, metteur en abyme, Vincent Logeot bondit sur le plateau. Il vient interférer la réalité au creux de la fiction. Il vient démontrer le théâtre peut influencer le réel. Il vient mettre du recul à la comédie et replacer pour le public l’exact contexte du handicap, avant que ne se relance l’intrigue.
Une mise en pratique de la scène à la salle
L’énergie est permanente. Les comédiens (Annick Bouffioux, Adhémar Lebain, Paul Desmarets, Huguette Huque, Jean-Claude Procureur, Patrick Lemaire, Wendy Wastiaux) s’investissent à fond, prenant manifestement plaisir à jouer, à démontrer qu’ils peuvent être reconnus par les gens prétendus normaux. L’astuce qui permet au public handicapé de se mêler aux spectateurs habituels, et par conséquent de mettre en pratique l’objectif poursuivi par le spectacle, réside dans la présence permanente sur scène de deux truchements, à l’avant-plan, côté cour et côté jardin. Une traductrice reprend en langage des signes les dialogues de la pièce à l’intention des malentendants. Une commentatrice raconte les didascalies pour les malvoyants.
L’expérience s’avère positive. L’aspect comique de l’interprétation lié à la Commedia dell arte est un support plaisant pour un message grave. Celui de la nécessité de trouver des moyens de communiquer malgré les différences physiques ou culturelles, facteur essentiel de pacification et de solidarité.
Michel VOITURIER (Lille et Belgique)
Tu vois ce que je dis
Texte : création collective
Mise en scène : Vincent Logeot Distribution : Annick Bouffioux, Paul Desmarets, Huguette Huque, Adhémar Lebain, Jean-Claude Procureur, Patrick Lemaire, Wendy Wastiaux
Éclairage et décor : Guillaume Deconinck
Production : Passe-Muraille (Frameries)/Foyer culturel (Péruwelz)
Contacts : 00 32 (0)65 770 370 ou www.passe-muraille.be
Au Foyer culturel de Péruwelz, les 27 et 28 avril 2007. Salle Abel Dubois (Mons) le 21 septembre 2007.