13 janvier 2009
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Critique publiée le 18/08/2007
A voir au café-théâtre du Bout, 62 bis rue Pigalle, paris 9e au métro Pigalle à partir du 4 février tous les mercredis à 20h30.
JOLY COUP
Un musicien doit composer une chanson d’amour pour sa dulcinée et en profite pour se livrer dans un seul en scène qui fiance ironie et tendresse. À découvrir vite, car Joly est de la graine des stars et devrait exploser en télé d'ici quelques années.
Les gobilles rondes alourdies de fatigue, la rouflaquette bien fournie, le cheveu en bataille, un tee-shirt parme à manches longues au dos duquel figure le mot "love", décidément, du one-man-show, Stephan Joly ne possède pas le physique de l’emploi ; ni le style extraverti et les navrants usages. Stephan Joly ne prend pas l’air ébahi et autosatisfait à chacune de ses saillies ; Stephan Joly n’est jamais vulgaire, jamais agressif et rarement cynique. Stephan Joly ne prend pas à parti le premier rang avec indécence ou familiarité.
Pourtant Stephan Joly fait rire de bon coeur, parfois et sourire largement, souvent. Il badine avec bienveillance, parodie avec légèreté, esquinte avec doigté. Si le public n’est pas à s’esclaffer, c’est que le comédien n’a pas choisi l’esbroufe ; plutôt Droopy, pince-sans-rire lunaire, il prend son temps ; pour apprivoiser son public et le gagner humblement à ses causes, souvent perdues, pour lui faire partager ses interrogations existentielles, souvent vénielles, et ses désillusions, souvent passagères.

Pour ce haut-savoyard qui a commencé sa vie par étudier la pyschologie de l’enfant et la psychanalyse, parler pour libérer importe plus que tout. Peut-être doit-il aussi à ce parcours d'avoir conservé une humeur taquine (il change le plan de table lors d'une réception) et une certaine aménité à l'égard de ses contemporains. Joly n'est pas un cruel. Il observe, dissèque, opine, mais ne donne pas l'impression de juger. Plutôt de jauger.
Tendre désabusé, Stephan Joly entrecoupe le fil de ses confidences cathartiques par des intermèdes musicaux sur son piano (portable) ; sur le terrain musical, il nous bluffe avec une mélodie charmante dans « le blues de la petite cuillère », qui se taille un franc succès en taillant un short à la nouvelle scène française et à la vacuité de ses thématiques ; il électrise les planches en brocardant les chanteurs sirupeux et staracadémisants dans « le soleil de mes nuits » - ça marche si bien qu’on se surprend à en fredonner l’air à la sortie ; et il se paie enfin les chanteurs cafardeux, leur offrant quelques idées drôlatiques pour sortir de leurs tourments avec panache ; tous ces textes simples, sont écrits avec adresse et sans fioritures. Si Joly est si doué à taquiner la muse, c'est qu'il a essaimé durant cinq ans les pianos-bars dans sa région natale, il en a gardé un art de nouer une relation au public, naturelle, exempte de surjeu.
Stephan Joly, soleil de la rentrée café-théâtrale, réussit avec ce spectacle un joli coup, qui constitue un « appel d’air » maintes fois espéré, et contraste agréablement avec les pelletées d’humoristes stand-up, qui ont plutôt tendance à nous le pomper...
Stephan Joly - Appel d'air
Texte et chansons : Stéphan Joly
Mise en scène : Etienne de Balasy
Lumières : Timothée Horvais
Plus d’infos : www.stephanjoly.com
Retrouvez les chansons interprétées pendant le spectacle :
www.stephanjoly.com/audio.htm
Quelques réjouissances en vidéo qui ne devraient pas manquer de le faire encore davantage remarquer pour un format court télévisuel ; on y retrouve dans certains la tonalité et l'esprit barré d'un Benoît Poolvorde.
www.stephanjoly.com/video.htm
Vu initialement par notre rédacteur :
Jusqu'au 1er septembre 2007 au Point Virgule
7 rue Sainte Croix de la Bretonnerie Paris 4ème / Tél. : 01 42 78 67 03
Du mercredi au samedi à 20h00.
Photo © Lionel Flusin
A voir au café-théâtre du Bout, 62 bis rue Pigalle, paris 9e au métro Pigalle à partir du 4 février tous les mercredis à 20h30.
JOLY COUP
Un musicien doit composer une chanson d’amour pour sa dulcinée et en profite pour se livrer dans un seul en scène qui fiance ironie et tendresse. À découvrir vite, car Joly est de la graine des stars et devrait exploser en télé d'ici quelques années.
Les gobilles rondes alourdies de fatigue, la rouflaquette bien fournie, le cheveu en bataille, un tee-shirt parme à manches longues au dos duquel figure le mot "love", décidément, du one-man-show, Stephan Joly ne possède pas le physique de l’emploi ; ni le style extraverti et les navrants usages. Stephan Joly ne prend pas l’air ébahi et autosatisfait à chacune de ses saillies ; Stephan Joly n’est jamais vulgaire, jamais agressif et rarement cynique. Stephan Joly ne prend pas à parti le premier rang avec indécence ou familiarité.
Pourtant Stephan Joly fait rire de bon coeur, parfois et sourire largement, souvent. Il badine avec bienveillance, parodie avec légèreté, esquinte avec doigté. Si le public n’est pas à s’esclaffer, c’est que le comédien n’a pas choisi l’esbroufe ; plutôt Droopy, pince-sans-rire lunaire, il prend son temps ; pour apprivoiser son public et le gagner humblement à ses causes, souvent perdues, pour lui faire partager ses interrogations existentielles, souvent vénielles, et ses désillusions, souvent passagères.

Pour ce haut-savoyard qui a commencé sa vie par étudier la pyschologie de l’enfant et la psychanalyse, parler pour libérer importe plus que tout. Peut-être doit-il aussi à ce parcours d'avoir conservé une humeur taquine (il change le plan de table lors d'une réception) et une certaine aménité à l'égard de ses contemporains. Joly n'est pas un cruel. Il observe, dissèque, opine, mais ne donne pas l'impression de juger. Plutôt de jauger.
Tendre désabusé, Stephan Joly entrecoupe le fil de ses confidences cathartiques par des intermèdes musicaux sur son piano (portable) ; sur le terrain musical, il nous bluffe avec une mélodie charmante dans « le blues de la petite cuillère », qui se taille un franc succès en taillant un short à la nouvelle scène française et à la vacuité de ses thématiques ; il électrise les planches en brocardant les chanteurs sirupeux et staracadémisants dans « le soleil de mes nuits » - ça marche si bien qu’on se surprend à en fredonner l’air à la sortie ; et il se paie enfin les chanteurs cafardeux, leur offrant quelques idées drôlatiques pour sortir de leurs tourments avec panache ; tous ces textes simples, sont écrits avec adresse et sans fioritures. Si Joly est si doué à taquiner la muse, c'est qu'il a essaimé durant cinq ans les pianos-bars dans sa région natale, il en a gardé un art de nouer une relation au public, naturelle, exempte de surjeu.
Stephan Joly, soleil de la rentrée café-théâtrale, réussit avec ce spectacle un joli coup, qui constitue un « appel d’air » maintes fois espéré, et contraste agréablement avec les pelletées d’humoristes stand-up, qui ont plutôt tendance à nous le pomper...
Stephen BUNARD (Paris)
Stephan Joly - Appel d'air
Texte et chansons : Stéphan Joly
Mise en scène : Etienne de Balasy
Lumières : Timothée Horvais
Plus d’infos : www.stephanjoly.com
Retrouvez les chansons interprétées pendant le spectacle :
www.stephanjoly.com/audio.htm
Quelques réjouissances en vidéo qui ne devraient pas manquer de le faire encore davantage remarquer pour un format court télévisuel ; on y retrouve dans certains la tonalité et l'esprit barré d'un Benoît Poolvorde.
www.stephanjoly.com/video.htm
Vu initialement par notre rédacteur :
Jusqu'au 1er septembre 2007 au Point Virgule
7 rue Sainte Croix de la Bretonnerie Paris 4ème / Tél. : 01 42 78 67 03
Du mercredi au samedi à 20h00.
Photo © Lionel Flusin