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Mois AprÈS Mois

Festival d'Avignon

30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 11:23
L’ABSURDE CONDITION HUMAINE

En sept fragments agencés comme les cercles de l’enfer chez Dante, Dukovski esquisse un portrait désabusé de l’inaptitude de l’homme à trouver du bonheur parmi les siens.

Esthétique du fragment chez ce jeune auteur macédonien qui renoue à sa façon à un théâtre de l’absurde à l’image sans doute des chaos de notre monde actuel. Chaque séquence, en effet, semble ne déboucher sur rien. Et néanmoins, entre elles, des leitmotive tissent une trame qui les unit, les rend comparables, fait émerger des thématiques consanguines.


Les récurrences se multiplient, verbales, gestuelles, symboliques. Ainsi la nécessité de regarder et le constat d’être malvoyant ou aveuglé. Ainsi le désir de nouer des rapports fusionnels et la fatalité de couper les liens, avec pour corolaire départs et retours, déroutes et retrouvailles. Ainsi le questionnement spirituel sur le sens de la vie et sa réponse incarnée dans le sexe, avec en toile de fond l’aspiration à la mort. Ainsi ces fraises, rouge fruit échangé, partagé de lieu en lieu, de moment en moment, image sensuelle, sanglante, fragile.

À l’intérieur des sept cercles (Sens - Joie - Foi -  Espérance – Amour - Honneur - Péché), des êtres se cherchent, se trouvent, s’écartent. Ils se parlent sans s’entendre, pratiquent avec volubilité une parole en quelque sorte aphasique. Ils espèrent sans avenir. Ils réclament une beauté qu’ils n’expriment que par la banalité, le vulgaire ou le cru. Ils s’efforcent irréparablement de savoir comment vivre. Ils ressassent des inventaires pour bilan négatif. Ils affirment des velléités de se sacrifier pour l’autre sans jamais en concrétiser l’acte. Ils cherchent en vain leur identité alors qu’à la fin de chacun des affrontements s’éparpillent des plumes arrachées à des anges.


Chaos des âmes, chaos des hommes

Ce grand désordre des guerres, des confrontations, des crises, des drames se déroule dans un décor disloqué, composé d’éléments scéniques disparates comme abandonnés en coulisses au milieu de praticables à pente raide. Les quinze jeunes comédiens issus de l’Ecole professionnelle supérieure d’Art dramatique (EPSAD) du Nord Pas-de-Calais donnent corps et voix à cette œuvre exigeante. Ils s’efforcent au mieux de rendre viables des personnages sans psychologie, aux présences éphémères mais paroxystiques, témoins permanents et acteurs momentanés du destin qui les dépasse.

La mise en scène de Stuart Seide occupe tout l’espace, le quadrille, le découpe. Elle accentue les tensions qui hantent les duos ou trios protagonistes, tout en figeant la masse attentive des figurants, spectateurs privilégiés impuissants. La brutalité des situations évite tout réalisme au premier degré et atteint sa plénitude symbolique au cours de la partie qui évoque le viol.

Michel VOITURIER (Lille)


Au Théâtre du Nord, place De Gaulle à Lille, du 26 juin au 2 juillet 2009 (www.theatredunord.fr -  03 20 14 24 24)







Quel est l’enfoiré qui a commencé le premier ?
Texte : Dejan Dukovski (traduction : Harita Wybrands ; éd. l’Espace d’un Instant-Maison d’Europe et d’Orient)
Mise en scène : Stuart Seide assisté de Sébastien Amblard
Distribution : Guillaume Bachelé, Lucie Boissonneau, Lyly Chartiez, Marie Clavaguera Pratx, Jonathan Devred, Antoine Ferron, Noémie Gantier, Julien Gosselin, Sarah Lecarpentier, Alexandre Lecroc, Gwenaël Przydatek, Victoria Quesnel, Tiphaine Raffier, Géraldine Roguez, Renaud Triffault
Scénographie : Philippe Marioge 
Costumes : Fabienne Varoutsikos
Son : Marco Bretonnière
Lumières : Bernard Plançon
Maquillages : Catherine Nicolas
Chant final, composition, direction : Jacques Schab
Assistante chorégraphie : Yano Iatridès


Production : Théâtre du Nord ; Epsad

Photos © Eric Legrand


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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 01:26
UN DÉLICE DE MALICE

Il nous avait enchantés la saison passée avec Maître Puntila et son valet Matti, il nous laisse ébahis cette année par ses Fourberies de Scapin. Invité au Théâtre de la Croix-Rousse pour la deuxième année consécutive, Omar Porras revient plus diligent que jamais, accompagné de sa troupe rocambolesque, pour nous offrir un tour de passe-passe dont lui seul a le secret. Gran-diose !

Comme pour sa précédente création, le metteur en scène Omar Porras s’intéresse à la figure du va-let. Ce n’est plus le Matti de Brecht mais le Scapin de Molière qui se trouve érigé en symbole de ruse et de perfidie, en véritable maître. Mais est-il encore besoin de présenter ce héros moliéresque qui va tout mettre en œuvre pour couvrir les tribulations amoureuses de ses maîtres en usurpant leurs géniteurs respectifs par les plus subtiles fantaisies ?


Souvenons-nous qu’Octave, en l’absence de son père Argante, tombe amoureux de Hyacinthe, une jeune fille éplorée, et l’épouse. Mais apprenant le retour anticipé de son père, revenu pour le marier à la fille de son ami Géronte, il craint soudain que cette union ne provoque les foudres paternelles. Il s’empresse alors de demander secours à Scapin, valet habile et malin de son ami Léandre.

Léandre, lui-même fils de Géronte, s’est de son côté, épris de Zerbinette, une jeune esclave égyp-tienne dont la liberté dépend du versement d’une rançon. Il s’en remet donc lui aussi à son serviteur pour parvenir à soutirer la somme nécessaire à sa mère. Argante et Géronte, déjà prêts à punir la mauvaise conduite de leurs fils respectifs, vont pourtant succomber aux duperies de Scapin, ces cé-lèbres fourberies dont on ne se lasse pas de rire.

Quand Molière rencontre Porras…

… Le classicisme croise les années folles, la maison bourgeoise devient troquet populaire, les co-quetteries frôlent la bouffonnerie. Certes Molière fait de ses “Fourberies” une pièce populaire, pro-che de la comédie italienne, mais Porras en exagère encore le côté ridicule si cher à la commedia dell’arte, pour se moquer néanmoins, non pas du valet mais bel et bien du bourgeois.

Comme à son habitude, Porras parvient à transposer l'œuvre originale dans un contexte et un uni-vers insolites sans toutefois en perdre le sens et le message. Les personnages, affublés de masques aux traits caricaturaux, traversés de contorsions et spasmes en tout genre, n’ont plus rien de la pres-tance inhérente à la condition bourgeoise. De même, la langue stylisée de Molière se pare d’un na-turel nouveau, d’une spontanéité qui va de pair avec l'attitude grotesque et pègre que Porras assigne à ses protagonistes. Le tout s’accorde merveilleusement bien et l’on ne cesse de se laisser surpren-dre par les comportements clownesques et les multiples plaisanteries qui ponctuent la représenta-tion, dans une dynamique et une énergie euphorisantes.

Le formidable jeu des comédiens se trouve soutenu par une scénographie minutieusement agencée, où toujours, le regard est happé par un détail et l’attention ainsi maintenue. Dans la troupe du Teatro Malandro, chaque rôle, chaque geste a son importance et apporte sa pierre à l’édifice d’un théâtre éblouissant, inventif et riche de sens.


Anne CARRON (Lyon)

Les Fourberies de Scapin, de Molière

Mise en scène Omar Porras
Assisté de Bérangère Gros
Adaptation et dramaturgie : Marco Sabbatini et Omar Porras,
Avec Julie Biereye, Sophie Botte, Olivia Dalric, Peggy Dias, Karl Eberhard, Alexandre Ethève, Paul Jeanson, Lionel Lingelser, Richard Sandra
Scénographie : Fredy Porras
Musique : Erick Bongcam et Omar Porras
Son : Emmanuel Nappey et Erick Bongcam
Création lumière : Mathias Roche
Création costumes : Coralie Sanvoisin, assistée par Peggy Sturm,
Couturière : Irène Schlatter
Masques et postiches : Cécile Kretschmar

Vu en juin 2009 au Théâtre de la Croix-Rousse, place Joannès Ambre 69317 Lyon Cedex 04
Tél : 04 72 07 49 49 / www.croix-rousse.com

Photo © DR
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10 juin 2009 3 10 /06 /juin /2009 17:13
LES NON-DITS D’AMOUR

Traçant le portrait de sa maman morte, Tatiana Frolova tente une sorte d’autofiction, de théâtre document. Nostalgie et regrets sont au rendez-vous de l’amour filial et de l’amour maternel dans un monde privé de tendresse.

Si le roman, la confession, le journal intime permettent à la littérature d’exprimer les blessures profondes de l’enfance, des relations avec les parents, le théâtre, lui, réclame une transposition qu’exige le passage par le corps et la voix des comédiens. Avec cette réalisation hybride, Tatiana Frolova mêle récit autobiographique, chanson à texte, photos, vidéo, bande sonore, interviews, objets fétiches.


L’ambiguïté est permanente. L’auteure qu’elle est ici ne joue pas, elle raconte. La metteuse en scène qu’elle est d’habitude se contente de la seule idée visuelle de sacs de sable se vidant symboliquement à la fin. L’art dramatique impose que le faux ait l’air vrai. Or, dans cette représentation, c’est le vrai qui a l’air faux.

Sans doute a-t-elle (était-ce évitable ?) mis trop d’elle-même dans cet exutoire au vide du manque d’échanges vécu entre elle et sa mère. Bien que ce qu’elle montre appartienne à la réalité de la majorité des adultes, L’impression s’incruste qu’il s’agit là d’un déballage personnel, d’une mise à nu individualiste, de la satisfaction d’un besoin égotiste. Et le parti pris de la simplicité plutôt que d’une trop simpliste orchestration pathétique évite certes le pathos mais se réfugie dans la froideur.

Même la fin, qui associe à la démarche nombre de femmes âgées, ne convainc guère tant elle vire à une sorte de moralisation d’un propos où le sensible eût dû l’emporter. Reste qu’à travers images et paroles se dessine un portrait sociétal d’une époque liée à un régime politique.

Michel VOITURIER (Lille)

Présenté à la Rose des Vents de Villeneuve d’Ascq le 6 juin 2009 dans le cadre du festival « Midi-Midi Moscou » de Lille 3000. Durée : 1h20

Ma Maman
Texte, mise en scène, interprétation : Tania Forlova
Assistante à la mise en scène : Elena Bessonova
Lumière, son : Dmitri Botcharov
Vidéo : Vladimir Smirnov
Traduction, surtitrage : Sophie Gindt

Production : Théâtre KnAM (Komsomolsk-sur-Amour [R])

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10 juin 2009 3 10 /06 /juin /2009 17:11
LA CHASSE AUX ILLUSIONS

L’indépendance individuelle, les relations entre un frère incarcéré et une sœur libre, la foi en une vie meilleure grâce au régime marxiste puis à la démocratie, la croyance en l’unité et l’omnipotence de la Russie… sont des illusions qui ont fini par s’effriter.

Image forte pour commencer cette chronique des leurres qu’entretient une société pour empêcher l’expression individuelle : Olga, le personnage central, respirant avec peine et bruit, la tête enfermée dans un sac poubelle. Ensuite, la représentation prend un rythme avec des alternances de présences de comédiens, de projections d’images, d’interventions sonores enregistrées, d’effets vidéo en direct.


Derrière les apparences pointe la réalité. Et si « il n’y a rien à dire sur les gens heureux », il y a beaucoup à révéler sur les autres. Non seulement parce qu’ils souffrent des carences d’un système mais aussi parce qu’ils sont inconsciemment les artisans de leur mal être au point d’avouer : « Nous sommes tombés sur un ennemi, et lui, c’était nous ».

À travers les relations tissées entre le frère, trinqueballé de prisons en camps, se révèle les conditions éprouvantes de la vie carcérale, des espérances fallacieuses de libération ou d’allégement de peine. Dans un tel monde, il est question de survie plutôt que de vie. Et lorsque le condamné est enfin délivré, puisqu’il ne donne plus aucun signe de vie, l’interrogation persiste : est-il cet ingrat qui a manipulé Olga par les sentiments ?  est-il victime discrètement éliminée par un régime auquel il s’opposait ? 

Va-et-vient du miroir au réel

L’interprétation vise la simplicité, sorte de décalque du langage et de son ton quotidiens. La mise en scène est confrontation permanente entre le réel des présences sur le plateau et les images projetées des interprètes ou du public. Du coup, se mesurent actualité et histoire, présent et passé, espace scénique et lieux hors champ, éléments concrets usuels et symboles (tel le sucre, matière compacte mais soluble à l’image du communisme russe).

La fin synthétise bien la dualité du rapport de l’illusion avec l’espérance, de la croyance avec le désappointement, de l’exaltation créatrice ou idéologique avec les contingences banales de la vie ordinaire. Avant le salut final, en effet, deux des protagonistes quittent les planches, ouvrent la porte des coulisses et fument tranquillement une cigarette dans la cour du théâtre comme si personne n’était installé dans la salle.

Michel VOITURIER (Lille)

Présenté à la Rose des Vents  de Villeneuve d’Ascq les 5 et 6 juin 2009 dans le cadre du festival « Midi-Midi Moscou » de Lille 3000. Durée : 1h20

Endroit sec et sans eau
Texte : Olga Pogodina
Mise en scène : Tatiana Frolova
Distribution : Dmitri Botcharov, Elena Bessonova, Vladimir Dmitriev
Lumière, son, vidéo : Vladimir Smirnov
Traduction, surtitrage : Sophie Gindt

Production : Théâtre KnAM (Russie)


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5 juin 2009 5 05 /06 /juin /2009 18:58
LES VOYAGES EXTRAORDINAIRES DE ROYAL DE LUXE

Jean-Luc Courcoult, patron de la Cie Royal de Luxe, frappe une fois encore très fort avec ses nouvelles histoires de géants. Ses marionnettes et ses lilliputiens sont du côté de Nantes ce week-end et en ballade jusqu'à Saint-Nazaire. Avant de partir sous d'autres cieux pour régaler les yeux (la démesure) et l'imagination (la poésie).

Et revoilà pour le bonheur des petits et des grands, Royal de Luxe. Le nouvel opus de cette compagnie de théâtre de rue bouscule ce week-end toute l'agglomération de Nantes et l'estuaire de la Loire jusqu'à Saint Nazaire avec ses marionnettes aux dimensions extravagantes et ses mises en scènes magiques. Cette dernière création de Jean-Luc Courcoult, auteur et metteur en scène du Royal de Luxe, porte le titre de « La Géante du Titanic et le Scaphandrier ».


Ceux qui connaissent un peu le travail de Jean-Luc Courcoult comprendront vite que ce spectacle s'inscrit dans la saga des Géants, ces marionnettes qui semblent manipulées par des lilliputiens. Le premier Géant - « descendu du ciel » - était tombé du côté du Havre en 1993. Depuis, il s'est pas mal baladé dans le monde. Et puis il a vu arriver la Petite Géante, notamment. Et toujours, ces personnages racontent des histoires qui collent au mieux aux légendes ou à l'Histoire (la grande) des pays et des villes qu'ils traversent.

Le courrier du Titanic


Pour résumer cette « Géante du Titanic et le Scaphandrier », reprenons quelques propos de Jean-Luc Courcoult : « En 1912 coulait le Titanic... Il transportait en secret une géante de 10 m de hauteur, capturée dans la Terre des glaces, à l'époque gouvernée par le Danemark. Cette Islande, faite de volcans, abritait alors certains géants. L'un d'entre eux, plutôt l'une d'entre elles, avait pour tâche de faire apparaître d'immenses geysers destinés à correspondre d'une montagne à l'autre. Des corsaires anglais, à la solde de sa Majesté, capturèrent la géante. Elle fut embarquée clandestinement dans une cale du Titanic afin d'être exhibée dans le nouveau monde et démontrer ainsi la suprématie du Royaume-Uni. Le navire, on le sait, sombra... Mais notre géante avait de la famille, un frère nommé "le Géant" et une fille appelée "Petite Géante". Durant la capture de sa mère, la Petite Géante s'enfuit sur un bateau. Le Géant, occupé à scier des icebergs constata à son retour la disparition de ses amis. Durant de longues années, il parcourut le fond des océans et finit par retrouver l'épave. Il enterra sa sœur au fond de la mer et découvrit la malle poste du paquebot gisant à quelques centaines de mètres de la carcasse brisée. Alors il décida de distribuer le courrier du vaisseau mythologique et de rejoindre sa nièce : la Petite Géante. »


Quelques (dé)mesures

Côtés dimensions, il y a de quoi rêver aussi. La « Petite Géante », animée par 22 manipulateurs est grande de 5,5 mètres, pèse 800 kg et peut marcher à 2,5 km/h. Ne parlons pas de la structure qui la fait avancer ! Le bateau dans lequel elle repose parfois, il affiche à lui seul (sans le véhicule et l'aménagement marin qui pèsent environ 40 tonnes) une hauteur de 4,5m, une longueur de 12 m et un poids de 8 tonnes. Il a besoin de 6 manipulateurs. Quant au Scaphandrier animé par 30 manipulateurs, il est -sans sa structure porteuse- haut de 9,50m et pèse 2,5 tonnes...
De belles marionnettes que l'on voit venir de loin. Et qui iront à Berlin en Octobre pour participer à la commémoration de la chute du mur. Pour cet événement, comme dans les autres déplacements prévus, Jean-Louis Courcoult ne change pas l'esprit mais raconte une autre histoire en s'inspirant des lieux d'accueil. Là, dans la capitale allemande, il sera aussi question de retrouvailles mais la lettre trouvée viendra de la ... Stasi. Affaires à suivre, donc.

                                                                      Jean-Pierre BOURCIER (Paris)



« La Géante du Titanic et le Scaphandrier »

- Ce week-end du 6 et 7 juin, le spectacle s'inscrit dans le cadre de l’ouverture de la biennale d’art contemporain « Estuaire » dont c'est la deuxième édition jusqu'au 16 août 2009 (*).

- 1er/4 octobre à Berlin (Allemagne), www.spielzeiteuropa.de (le site du Berliner Festspiele)
- Janvier 2010 : au Chili sur trois villes (Antofagasta, Santiago, Concepción) lors du bicentenaire de l’indépendance.
- Février 2010 : à Wellington, Nouvelle Zélande
- Août 2010 : à Anvers (Belgique), dans le cadre du festival Zomer Van Antwerpen.
- Le Havre est également prévu en 2010, Perth en Australie en 2011, etc.

(*) « Estuaire » (Nantes/Saint-Nazaire), manifestation inventée par Jean Blaise, propose des parcours artistiques et festifs sur tout ce territoire avec des œuvres éphémères visibles durant les trois mois de la manifestation en été, mais aussi des œuvres pérennes qui seront « fixées » sur le territoire. Renseignement et réservations : www.estuaire.info . Tél.: 02 40 75 75 07).
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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 00:32
KALEIDOSCOPE CARCERAL

Comment rendre compte sur un plateau de théâtre de la vie carcérale vue en quelque sorte « de l’intérieur », tel un improbable vécu qu’il s’agirait de faire appréhender par le spectateur ? Le premier ouvrage écrit par Jane Sautière, éducatrice pénitentiaire dans différentes institutions pénitentiaires, regroupe des témoignages de ses rencontres avec plusieurs détenus  ou ex-détenues. La Cie Faim Rouge a donné la première étape de travail d’une transposition théâtrale de ces textes forts, à l’écriture à la fois belle et sensible.

Autour de deux chaises, deux intervenantes – une comédienne et une danseuse – jouent sur deux niveaux à la fois antagonistes et complémentaires pour rendre compte d’expériences vécues dans la douleur d’un enfermement tant physique que métaphysique, qu’il ait lieu entre les quatre murs d’une cellule, dans les limites mêmes de son propre corps ou encore dans les limites d’une parole qui ne saurait rendre compte à elle seule, bien évidemment, de tels ressentis.  

Il s’agit là d’une étape d’un travail, un spectacle encore en devenir, mais qui, dans cette phase, se révèle déjà prometteur. De la douceur bienveillante à la colère, Pauline Hornez, la comédienne,  sait donner à ses expressions les variations de tons nécessaires. Céline Schneider, la danseuse, exprime avec force et jusqu’au paroxysme, toute la révolte induite par ces enfermements.

Avec le concours des éclairages de Sébastien Piron, la mise en scène de Laure Valès reste sobre et efficace. Elle laisse pourtant aux deux interprètes tout le champ nécessaire et souhaitable pour l’expression d’une révolte essentielle.
                                                                              
Henri LEPINE (Avignon)



Fragmentation d’un lieu commun
Auteur : Jane Sautière
Mise en scène : Laure Valès
Avec Pauline Hornez (comédienne) et Céline Schneider (danseuse)
Lumières : Sébastien Piron.
Spectacle présenté au Ring par la Cie Saliéri-Pagès les mercredi 27 et jeudi 28 mai 2009.

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31 mai 2009 7 31 /05 /mai /2009 23:52
DU THEATRE MUSICAL TRES « CLASSE » !...

Du 6 novembre au 2 décembre 1717, Jean-Sébastien Bach, alors âgé de trente-deux ans, fut emprisonné sur ordre du Duc de Weimar à qui il avait demandé son congé pour rejoindre la Cour de Köthen où de bien meilleures conditions de travail lui était offertes.

Le Duc de Weimar lui avait passé commande d’une cantate. Enfermé entre les murs d’un cachot, Bach refusa de travailler dans des conditions matérielles inacceptables pour lui.


La pièce de Sophie Deschamps et Jean-François Robin avait été donnée en lecture au Balcon en 2007. Elle est ici reprise en spectacle de théâtre dans toute l’acception du terme en prélude au prochain Festival Off. Et on peut dire qu’il s’agit d’une totale réussite…

La thématique est évidente : la problématique récurrente des rapports de l’artiste avec le pouvoir politique ou financier. Et aussi celui de la liberté du créateur et de sa dignité… Liberté qui, au bout du compte, comme son orgueil, est contrainte par les besoins vitaux élémentaires : nourrir sa famille…

Sobre, intelligent et finalement très séduisant…

Dans sa prison, Bach reçoit les visites de Borman, l’Intendant du Prince de Weimar qui sans cesse lui demande d’obtempérer aux exigences du prince. Il établit aussi un lien de complicité avec un jeune geôlier, Lucas, qui, devenant un peu son alter ego en musique, ira même jusqu’à faciliter la visite de son épouse, Maria Barbara.  Le tout, sous le signe de la musique dans laquelle baigne tout le spectacle…

Fabien Lebert, aux allures juvéniles qui font penser par moments au Mozart de Milos Forman, est un J.S.Bach très convainquant, Fabien Audusseau est excellent lui aussi dans le personnage du geôlier Lucas, tandis que Nicolas Allwright sait conférer à l’intendant Borman la note de sévérité pompeuse souhaitable… Aurélie Barbuscia prête à Maria Barbara, l’épouse du compositeur, son charme et sa belle voix de soprano. Tout cet ensemble est d’une totale séduction grâce aussi aux costumes d’Annick Serret, la scénographie de Bruno Aimetti, la création lumières de Sébastien Lebert, la conception sonore de Frédéric Grémeaux et la mise en scène sobre et intelligente de Serge Barbuscia.

                              Henri LEPINE (Avignon)


La Disgrâce de Jean-Sébastien Bach
De Sophie Deschamps et Jean-François Robin, adapté du roman de Jean-François Robin – Prix de l’Académie Française 2002
Avec Nicolas Allwright, Fabien Audusseau, Fabrice Lebert et Aurélie Barbuscia.
Mise en scène : Serge Barbuscia.
Présenté les vendredi 15, samedi 16 et dimanche 17 mai 2009.
Au Festival d’Avignon 2009, du 8 au 31 juillet à 17h30.
Théâtre du Balcon, rue Guillaume-Puy, 84000 Avignon. Tél. 04 90 85 00 80.

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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 00:23
LA DICTATURE DES GRANDS

À Yalta, Staline, Churchill et Roosevelt décident de modifier des frontières sans souci des personnes qui seront déplacées. Sur scène des acteurs jouent et des témoins se souviennent.

L’autofiction prolifère en littérature, le docufiction se répand sur les écrans. Qu’en est-il au théâtre ? Il y a eu des exemples comme le « Rwanda 94 » de Jacques Delcuvellerie. Voici le « Transfer ! » de Jan Klata, programmé dans « Vent d’Est » à l’occasion de « lille3000 Europe XXL ». Il pose la question de savoir s’il s’agit encore de théâtre.


Les trois chefs d’états sont sur un podium ascensionnel. Ils discutent de l’avenir du monde avec désinvolture, cynisme, mauvaise foi et arrière-pensées politiciennes. Ils se livrent, selon leurs propres dires, au blabla. Mais ils chantent aussi comme des rockers en show public.

Derrière ce trio, alignés sagement sur des chaises, une dizaine de personnes, en général âgées, attendent de venir témoigner soit de leur vécu personnel d’après 1944, soit de celui de la famille dont elles descendent. Tour à tour, chacun viendra, selon des alternances diverses destinées à briser la monotonie de trop longs monologues, raconter par bribes les situations humaines subies à cause d’un partage de la Pologne par les vainqueurs du second conflit mondial.   

La fiction reléguée par la réalité

Les récits sont dits, presque joués par ces comédiens d’occasion. Il s’y glisse de l’humour et de la dérision. Mais surtout il s’y entend des détresses humaines de tous ordres, des blessures physiques et morales des violences du temps de guerre, des spoliations, des rejets racistes, des difficultés d’intégration.


Les anecdotes se succèdent. Elles ne sont pas assénées avec du pathétique. Elles sont un récit de notations tragiques du quotidien, à cent mille lieues des décisions prises en haut lieu. Elles tissent pour le public un catalogue d’errances, d’horreurs, d’injustices, de mépris, d’humiliations, de volonté de survivre, de résistance dérisoire. L’Histoire se cache derrière des faits individuels ; elle les rend d’autant plus insupportables qu’elle ne s’embarrasse pas de pitié.

Théâtralement, la sobriété domine. Elle n’évite pas un peu de lassitude du spectateur. Mais d’autre part le rend juré d’un procès qui n’aura jamais lieu. Il lui faut, en son for intérieur, prendre position, entendre des voix qui lui étaient inconnues, être en interrogation avec l’ignorance qui était la sienne. Car même si l’aspect purement théâtral n’est pas totalement convaincant, une représentation de ce type donne précisément sa grandeur au spectacle.

Michel VOITURIER (Lille)

Présenté au Théâtre du Nord à Lille les 22 et 23 mai 2009

Texte et mise en scène : Jan Klata (en polonais, surtitré)
Dramaturgie : Dunja Funke, Sebastian Majewski
Textes de Yalta : Jan Klata
Décor : Mirek Kaczmarek
Consultation littéraire : Ulrike Dittrich, Zbigniew Aleksy
Projections : Robert Balinski
Lumières : Jan Slawkowski
Distribution : Przemyslaw Bluszcz, Wieslaw Cichy, Zdzislaw Kuzniar, Wojciech Ziemianski et
Ilse Bode, Angela Hubrich, Karolina Kozak, Hanne-Lore Pretzsch, Dietrich Garbrecht
Matthias Göritz, Jan Kruczkowski, Zygmunt Sobolewski, Zbigniew Górski,
Andrzej Ursyn Szantyr

Production : Wroclawski Teatr Wspólczesny

Photo © Piotr Hawalet

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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 14:42

LA MACHINE INFERNALE


Chez Feydeau, les bourgeois et leurs auxiliaires ne cessent de claquer les portes à la recherche d'une issue de secours pour se sortir d'un mauvais pas. La mise en scène de Jean-François Sivadier de cette « Dame de chez Maxim », créée au TNB de Rennes et qui passe par Paris, pousse le vaudeville dans la folie délirante.

 

L'inventivité diabolique et la roublardise de l'auteur de « La Dame de chez Maxime » atteignent des sommets insensés. Sûrement bien allumé le Georges Feydeau quand il écrit cette pièce où se succèdent des situations quasiment impossibles à tenir. Au point que, coincé parfois par sa propre imagination délirante, il n'hésite pas à créer la plus improbable des scènes pour retomber sur ses pattes.



Car, enfin ... Que le médecin Lucien Petypon (Nicolas Bouchaud dans le rôle) ne sache plus où il est après une nuit de bamboche passée chez Maxim avec son collègue Mongicourt (Stephen Butel), d'accord. Qu'il ne comprenne pas que dans sa chambre, dans son propre lit, s'agite la délurée Môme Crevette (Norah Krief) alors que sa femme Gabrielle Petypon (Nadia Vonderheyden) va rappliquer, soit. Et qu'il dérape encore plus quand le général Petypon du Grêlé (Gilles Privat), son père qu'il n'a pas vu depuis une éternité, s'annonce par surprise avec la ferme intention d'inviter en sa demeure de campagne ce fils et cette belle-fille qu'il ne connait pas encore... alors là, il peut oublier les vapeurs d'alcool et nous, perdre la tête. Les sources de quiproquos deviennent potentiellement inépuisables !

 

La chaise électrique

 

Complètement foldingue, Feydeau fait entrer dans l'action une invention du docteur Petypon : une chaise électrique qui, branchée sur un courant supra-conducteur, peut tétaniser totalement les personnes qui y prennent place. Un petit coup sur le dossier et voilà que le personnage prostré retrouve ses esprits. Il est vrai que côté machine infernale, il y a aussi la Môme Crevette qui sait profiter des multiples situations abracadabrantesques pour ajouter du bordel au bordel. Feydeau a donc trouvé ce sage subterfuge pour clouer momentanément le bec à ceux (ou celles) qui risqueraient de tout foutre en l'air dans sa mécanique théâtrale.

 

Mais pas de portes qui claquent ici. Sivadier pousse la folie de la pièce jusqu'au cauchemar, drôle toujours, dans un décor irréel de guignol. Le metteur en scène se situe à mille lieues de la représentation bourgeoise traditionnelle. Une flopée de cordages pendent des cintres. C'est le bateau ivre dans lequel de (gros) fils jouent avec les comédiens, les objets. Ici le drap du lit de monsieur sous lequel dormait la Môme Crevette, là des planches qui, relevées, font office de portes.

 

L'espace, ouvert, multiplie les surprises et amplifie les confusions. Comme cette intrusion d'une grosse boîte qui bouge sur le plateau, représentation d'une chambre où se cache momentanément un personnage ...

 

Cette « Dame » possède un pouvoir explosif rare. Encore faut-il ne pas en rajouter dans le jeu. Lors de la création à Rennes, la troupe s'est laissée parfois enivrer par sa propre folie à jouer, plombant quelques scènes. Rien de grave. Avec la bande à Sivadier -Norah Krief, Nadia Vouderheyden, Gilles Privat ....-, les bonnes marques seront vite retrouvées.

 

Jean-Pierre BOURCIER (Rennes)

 

La Dame de chez Maxim

de Georges Feydeau

 

Mise en scène : Jean-François Sivadier

Assistante à la mise en scène : Véronique Timsit

 

Avec Nicolas Bouchaud, Cécile Bouillot, Stephen Butel, Raoul Fernandez, Corinne Fischer, Norah Krief, Nicolas Lê Quang, Catherine Morlot, Gilles Privat, Anne de Queiroz, Nadia Vanderheyden, Rachid Zanouda.

Scénographie : Daniel Jeanneteau, Jean-François Sivadier et Christian Tirole

Lumière : Philippe Berthomé assisté de Jean-Jacques Beaudouin

Costumes : Virginie Gervaise assistée de Tanya Sayer

Maquillages : perruques : Arnaud Ventura

Son : Cédric Alaïs, Jean-Louis Imbert

Chant : Pierre-Michel Sivadier

 

Création au TNB-Rennes du 21 au 30 avril.

A Paris à l'Odéon-Théâtre de l'Europe (après Chambéry et Toulouse) : du 20 mai au 25 juin. Place de l'Odéon, 75006.

Tél. : 01 44 85 40 40/ theatre-odeon.eu

 

Tournée 2009 :

Sceaux – Les Gémeaux : 6-10 octobre

Reims -La Comédie : 14-17 octobre

Grenoble-MC2 : 21-24 octobre

Amiens-MC : 5-7 novembre

Annecy-Bonlieu : 11-14 novembre

Caen : 18-21 novembre

Liège (Belgique)- Théâtre de la Place : 25-27 novembre

Luxembourg-Grand Théâtre de la Ville : 3-4 décembre

Nantes-Le grand T : 8-12 décembre

Valence-La Comédie : 16-18 décembre.

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5 mai 2009 2 05 /05 /mai /2009 09:17
ASSOCIER  ART ET POUVOIR ? UNE PARTITION CHAHUTÉE !

Dans un salon du Kremlin, un soir de l'hiver 1948, l'œil de Moscou, ou plutôt son oreille, enregistra une soirée très privée et tout à fait incroyable entre les "invités" de Staline : deux compositeurs célèbres et un militaire fidèle…

Si la juxtaposition des deux termes ne risquait de paraître incongrue, voire déplacée, on pourrait parler de fantaisie musicale politique à propos de la pièce de l'Anglais David Poxnall. Et pourtant…dans le programme du théâtre du Parc, toujours bien documenté, on apprend qu'elle eut bien lieu, historiquement parlant, cette confrontation "entre quat' z'yeux" ou plutôt entre quatre grandes figures. Rien, bien sûr, du contenu n'a filtré et l'on ne peut que faire confiance à l'imagination de l'auteur et de la représentation dramatique pour en donner une transcription vraisemblable…


Le Congrès des Musiciens soviétiques (fait historique) se déroule, se dilue, et va d'atermoiements en discours creux, sans accord en vue dans le sens voulu par le Régime. Les dirigeants doivent reprendre les choses en mains (de fer) et convaincre deux des artistes les plus en vue du pays de changer de genre, de se rendre plus proches de ce qu'il estiment, eux, être la musique du peuple, nécessaire à le dynamiser après les épreuves qu'il a subies.

Voici donc, d'abord, Andreï Jdanov, un militaire doublé d'un redoutable idéologue fervent d'une normalisation répressive (après la science, de la culture, aussi !), écoutant une musique enregistrée plutôt suspecte ("pour contrôle" ?), dans l'attente des personnes convoquées qui tardent à venir : les compositeurs Sergueï Prokoviev et  Dmitri Chostakovitch et le Camarade Joseph Staline en personne.

Le premier est âgé, au faîte de sa gloire (malheureusement trop occidentale), en mauvaise santé. Le second, davantage moderniste, se sait en point de mire du régime. Quant au Camarade-Petit Père des peuples, il pratique, déjà, le conditionnement par l'attente…Tout se jouera autour d'un piano : l'affirmation du pouvoir, le salut de deux artistes qui vont devoir défendre leurs idéaux, sauver leurs œuvres ou leur peau.

Un quatuor atypique


Affrontement intense, cruel, comico-tragique sur fond de musiques jouées par tous - puisque Staline se piquait d'être musicien - la pièce est un huis clos de facture assez classique. Elle repose en grande partie sur la direction d'acteurs de Jean-Claude Idée et le talent de ceux-ci.

Pour figurer, au sens propre, ce quatuor atypique de grandes figures, une certaine ressemblance physique étant recherchée, le metteur en scène a fait appel à des valeurs sûres parmi les acteurs belges les plus talentueux : Jean-Marie Pétiniot, un Staline surprenant, dérangeant ; Jacques Viala, un Jdanov, inquiétante ombre grise souhaitée. Et tout à fait crédibles, y compris dans leurs prestations musicales : Alexandre Von Sivers en Prokofiev et Jean-Claude Frison en Chostakovitch. Il en résulte une tension et un intérêt certains dans un dispositif scénique de Serge Daems qui laisse imaginer la grandeur oppressante du lieu chargé d'histoire…

Suzane VANINA (Bruxelles)

Au Théâtre royal du Parc, 3 rue de la Loi à Bruxelles du 23 avril au 23 mai 2009 à 20 h 15 (sauf dimanche et 23 mai, 15 h)  (+32(0)2.505.30.30 – www.theatreduparc.be )



Le Piano de Staline
Texte : David Pownall
Adaptation, mise en scène : Jean-Claude Idée assisté de Catherine Couchard
Décor et costumes : Serge Daems
Interprétation : Jean-Claude Frison, Jean-Marie Pétiniot, Jacques Viala, Alexandre von Sivers
Lumière : Nicolas Loncke
Arrangements musicaux : Philippe Lempereur

Photo © Serge Daems

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Chronique FraÎChe