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Festival d'Avignon

5 mai 2009 2 05 /05 /mai /2009 09:17
ASSOCIER  ART ET POUVOIR ? UNE PARTITION CHAHUTÉE !

Dans un salon du Kremlin, un soir de l'hiver 1948, l'œil de Moscou, ou plutôt son oreille, enregistra une soirée très privée et tout à fait incroyable entre les "invités" de Staline : deux compositeurs célèbres et un militaire fidèle…

Si la juxtaposition des deux termes ne risquait de paraître incongrue, voire déplacée, on pourrait parler de fantaisie musicale politique à propos de la pièce de l'Anglais David Poxnall. Et pourtant…dans le programme du théâtre du Parc, toujours bien documenté, on apprend qu'elle eut bien lieu, historiquement parlant, cette confrontation "entre quat' z'yeux" ou plutôt entre quatre grandes figures. Rien, bien sûr, du contenu n'a filtré et l'on ne peut que faire confiance à l'imagination de l'auteur et de la représentation dramatique pour en donner une transcription vraisemblable…


Le Congrès des Musiciens soviétiques (fait historique) se déroule, se dilue, et va d'atermoiements en discours creux, sans accord en vue dans le sens voulu par le Régime. Les dirigeants doivent reprendre les choses en mains (de fer) et convaincre deux des artistes les plus en vue du pays de changer de genre, de se rendre plus proches de ce qu'il estiment, eux, être la musique du peuple, nécessaire à le dynamiser après les épreuves qu'il a subies.

Voici donc, d'abord, Andreï Jdanov, un militaire doublé d'un redoutable idéologue fervent d'une normalisation répressive (après la science, de la culture, aussi !), écoutant une musique enregistrée plutôt suspecte ("pour contrôle" ?), dans l'attente des personnes convoquées qui tardent à venir : les compositeurs Sergueï Prokoviev et  Dmitri Chostakovitch et le Camarade Joseph Staline en personne.

Le premier est âgé, au faîte de sa gloire (malheureusement trop occidentale), en mauvaise santé. Le second, davantage moderniste, se sait en point de mire du régime. Quant au Camarade-Petit Père des peuples, il pratique, déjà, le conditionnement par l'attente…Tout se jouera autour d'un piano : l'affirmation du pouvoir, le salut de deux artistes qui vont devoir défendre leurs idéaux, sauver leurs œuvres ou leur peau.

Un quatuor atypique


Affrontement intense, cruel, comico-tragique sur fond de musiques jouées par tous - puisque Staline se piquait d'être musicien - la pièce est un huis clos de facture assez classique. Elle repose en grande partie sur la direction d'acteurs de Jean-Claude Idée et le talent de ceux-ci.

Pour figurer, au sens propre, ce quatuor atypique de grandes figures, une certaine ressemblance physique étant recherchée, le metteur en scène a fait appel à des valeurs sûres parmi les acteurs belges les plus talentueux : Jean-Marie Pétiniot, un Staline surprenant, dérangeant ; Jacques Viala, un Jdanov, inquiétante ombre grise souhaitée. Et tout à fait crédibles, y compris dans leurs prestations musicales : Alexandre Von Sivers en Prokofiev et Jean-Claude Frison en Chostakovitch. Il en résulte une tension et un intérêt certains dans un dispositif scénique de Serge Daems qui laisse imaginer la grandeur oppressante du lieu chargé d'histoire…

Suzane VANINA (Bruxelles)

Au Théâtre royal du Parc, 3 rue de la Loi à Bruxelles du 23 avril au 23 mai 2009 à 20 h 15 (sauf dimanche et 23 mai, 15 h)  (+32(0)2.505.30.30 – www.theatreduparc.be )



Le Piano de Staline
Texte : David Pownall
Adaptation, mise en scène : Jean-Claude Idée assisté de Catherine Couchard
Décor et costumes : Serge Daems
Interprétation : Jean-Claude Frison, Jean-Marie Pétiniot, Jacques Viala, Alexandre von Sivers
Lumière : Nicolas Loncke
Arrangements musicaux : Philippe Lempereur

Photo © Serge Daems

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