Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Retrouvez nos critiques théâtrales sur :
Les informations sur nos cours d'improvisation théâtrale à Paris :

Musarder



Inscrivez-vous
au Club des abonnés (gratuit)




Découvrez nos cours d'improvisation théâtrale

Tous niveaux - 7e année

Les inscriptions sont ouvertes pour les cours d'improvisation à Paris qui débutent en septembre. Au choix, en français ou en anglais.



Nouveau !

Rejoignez notre cours d'impro en anglais :



Coaching prise de parole

           

Mois AprÈS Mois

Festival d'Avignon

22 décembre 2007 6 22 /12 /décembre /2007 19:55
POUR LES BEAUX YEUX D'HUGUETTE

Cinq joyeux lurons mélomanes revisitent la chanson française et anglo-saxonne et les grands airs du classique, avec un soupçon d'opérette, et beaucoup d'humour. Troisième spectacle a capella pour ces engagés volontaires qui nous livrent là leurs morceaux de choix.


Une voix nasillarde de radio d'avant-guerre nous narre l'irrésistible ascension de la section quatre de l'Armée du Chahut. Rétrospective : dans les années quarante, la dénommée Huguette doit renoncer à ses grands projets de carrière suite à un accident de kart... Rentrée dans l' « Armée du chahut », elle y fonde une petite chorale qu'elle s'échine vaillamment à diriger durant quelques années. Un certain Amédée reprend le flambeau et tente de mettre au pas cette troupe de branquignols qui poussent la chansonnette. Ils dépassent la ligne, ils chahutent, se laissent distraire, et égrennent les notes avec bonne humeur et souvent beaucoup de cœur (attention mélo, deux femmes, trois hommes, ç'en est un de trop !).

armeeduchahut.jpg
Dans leurs costumes ringards ou leurs chemises roses "Nouvelle vague", avec leurs lunettes d'un autre âge, ces cinq personnages très typés répètent leurs chants avec force mimes et mimiques. Jusqu'à se transformer en quintet virtuel où la glotte de l'un d'entre eux sert de corde de contrebasse ! Tout est prétexte en tout cas à entonner un air, quitte à en déformer les paroles ou à en créer pour l'occasion. Car à l'Armée du chahut, on ne reste jamais longtemps au garde-à-vous...

Mozart, as-tu du chœur ?

De déconvenues en petits succès, cette chorale disparate et hilarante nous fait partager son quotidien. Avec quelques morceaux d'anthologie (c'est un best-of, après tout ! - reprise des précédents spectacles « Prise de note » et « Quintette » avec des inédits) et saynètes de saison. Dont une veillée de Noël où ces solitaires qui ont du chœur se retrouvent autour d'une énorme conserve de foie gras. Oui, mais voilà... Il leur manque l'ouvre-boîte, ce qui donne lieu à une gymnastique vocale et corporelle autour de la conserve ou l'interprétation de "La Marche turque" comme vous ne l'avez jamais vue, ni entendue !

Finalement, nos drôles de zozos zélés décident de partir en tournée, avortée derechef en gare de Perpignan, où ils manquent le train pour Barcelone... Direction l'aéroport de Toulouse-Blagnac pour attraper un avion pour Londres. Puis, dans un ballet de faux départs (sur un air d'Édith Piaf), ils improvisent un concert parmi les voyageurs. Huguette (still alive !), qui a retrouvé leurs traces, se félicite de leurs progrès. Elle leur décroche la "tournée internationale" rêvée : un contrat à la gare de Montauban et à l'aérodrome de Carcassonne !

Cette heure et demie de délire choral et théâtral ravira autant les amateurs des planches que les choristes. Les membres de cette joyeuse troupe sont en effet à la fois chanteurs et comédiens, mis en scène par Jean-Paul Fauré, comédien et metteur en scène par ailleurs au sein de la compagnie du Théâtre Réel (compagnie résidente du Théâtre Jules-Julien à Toulouse). Pour aborder les fêtes avec optimisme.

Bernadette POURQUIÉ (Toulouse)

L'Armée du chahut - La Compil du Best of
Compagnie : L'Armée du chahut
Les comédiens chanteurs : Hervé Salliot, Pierre Mey, Richard Galbé-Delord, et en alternance par paire, Dédeine Volk-Léonovitch, Julie Taillefer, Véronique Gouazé et Hélène Dader-Mazzotta
Mise en scène : Jean-Paul Fauré
Arrangements : Christian Alazard et Michel Marcos

À la Cave Poésie (Toulouse) du 19 au 30 décembre 2008

Réservations :
Cave Poésie
71, rue du Taur
31000 Toulouse
tél : 05 61 23 62 00
cave-poesie@nomade.fr
métro : Capitole ou Jeanne d'Arc

 Tournée :

 La Compil du Best of :

À l'Espace Paul Éluard, à Cugnaux, le venderdi 15 Février 2008 à 20 h 30
 À la Salle communale de Castelnau-Durban, à Labastide-de-Sérou, le samedi 16 Février 2008 à 21 h
 À la Salle du Sénéchal, à Lectoure, le samedi 08 Mars 2008 à 21 h

C'est pas si grave (Nouvelle Création) :

Au Théâtre Jules-Julien, à Toulouse, du 1er au 03 Février 2008
 Au TPN (Théâtre du Pont Neuf), à Toulouse, du 15 au 19 Avril 2008
Partager cet article
Repost0
16 décembre 2007 7 16 /12 /décembre /2007 15:58
Festival Scènes étrangères : à la Rose des Vents de Villeneuve d’Ascq les 8 et 9 décembre 2007.

Seagull-Play (Villeneuve d’Ascq / Lille)

EXPRIMER TOUT LE THÉÂTRE

Revoici « La Mouette » de Tchekhov. Elle est prétexte à une formidable démonstration de ce qu’est l’art théâtral. Sur la trame de l’œuvre originelle, le Brésilien Enrique Diaz dépeint en actions le phénomène des possibilités d’images, d’ellipses, de transformations mentales de la réalité en la multitude de codes que la scène offre. Une prodigieuse jubilation !


De l’intrigue tchekhovienne, ne reste que le fil conducteur : des personnages en recherche d’eux-mêmes, des auteurs et des comédiens entre réussite et échec, des couples à l’affût d’un bonheur qu’ils sont incapables de réaliser. Assez pour que le spectateur suive l’intrigue, assez pour qu’il se remémore d’autres versions de cette comédie dramatique.

tchekov2.jpg
L’essentiel est ailleurs que dans l’anecdote et le texte initial. Il est dans la réflexion active pratiquée en vue de faire sentir au public en quoi réside l’essence du théâtre. En quoi celui-ci suscite une connivence permanente grâce à l’interaction entre la présence effective des comédiens, les artifices qui s’éloignent du réel mais s’efforcent aussi à un certain naturel, la conjonction du temps vécu au présent et celui totalement élastique d’une œuvre.

Tout est motif à explorer l’art dramatique. Parfois, ce sont les didascalies qui sont dites ou des extraits de pièces, quand ce ne sont pas des notes qui sont prises au vol. Parfois un machiniste dépose sur scène ou dans la salle des lecteurs de CD qui diffusent un décor sonore en multiphonie. Le metteur en scène vient confier pourquoi il veut des bruits de grenouille sur un monologue. Une tirade explique le travail que requiert le métier d’acteur.

Des repères se créent. Une tache de café au sol devient un lac. Deux doigts en mouvement par terre décrivent une promenade solitaire. Un veston endosse la personnalité d’un protagoniste invisible. Des accessoires apparaissent, deviennent des partenaires de jeu. Ils agrémentent ou contrastent, tel ce chou-fleur censé être mouette. Un ventilateur organise le vent à même le plateau. Un hélico télécommandé vient superviser la prestation. Une pomme de terre prend des allures de poupée vaudou. Du terreau est répandu sur les corps comme pour symboliser la fertilité des arts de scène. Une bande Velpeau résume le suicide raté. Une tomate écrasée exprime une mort sanglante. Les feuilles des dialogues et des notations finissent jetées dans des plantes. Des images vidéo s’insèrent çà ou là

Interactions : scène-salle, auteur-acteurs, passé-présent


Les comédiens s’interrogent à propos de ce qu’ils jouent. Ils se refilent leurs rôles, changeant de personnages avec naturel, tout en conservant au moins un des ses attributs pour soutenir la compréhension. Un micro est posé et testé sur quelqu’un. Ils sont capables de murmurer, de crier, de se moquer, de gesticuler, de chanter, de se mettre nu, de se déguiser, de râler, de jouir. Toujours avec même conviction, identique sincérité, toujours en affirmant  haut et fort qu’ils peuvent être géniaux à certains moments ou nuls à d’autres. Si bien que le public se trouve simultanément dans son fauteuil, sur la scène et au cœur des coulisses ; qu’il assiste aussi bien à la représentation qu’à sa conception.

Cela semble un joyeux désordre. Cela se révèle un formidable travail de mise en sens à la fois de l’œuvre de Tchekhov et de ce qui constitue le théâtre en tant que création et représentation du monde réel, de l’univers mental. On ne compte plus les trouvailles. Elles n’empêchent cependant pas l’émotion d’être perceptible et communicative : il s’agit bien de théâtre véritable, d’échanges forts entre les comédiens et les spectateurs mais aussi entre générations, entre époques.

Michel VOITURIER (Lille)

La Mouette (Seagull-Play)
Auteur : Anton Tchekhov (texte adapté par les comédiens et le metteur en scène)
Mise en scène : Enrique Diaz
Distribution : Lorena da Silva, Emílio de Mello, Enrique Diaz, Felipe Rocha, Gilberto Gawronski, Isabel Teixeira, Mariana Lima
Scénographie : Afonso Tostes
Vidéo : Daniela Fortes, Enrique Diaz
Musique : Lucas Marcier, Rodrigo Marçal (Arpex Studio)
Lumière : Maneco Quinderé
Costumes : Cello Siva
Direction du mouvement : Cristina Moura
Production : Emílio de Mello, Enrique Diaz
 
Coproduction : Temps d’Images 2007 / La Ferme du Buisson, Scène nationale de Marne-la-Vallée, en coréalisation avec le Festival d’Automne à Paris
Société productrice : Centro de Empreendimentos Artísticos Barca Ltda
Diffusion : Made in Productions

Photo © Paulo Lacerda
Partager cet article
Repost0
16 décembre 2007 7 16 /12 /décembre /2007 14:37
Espía a una mujer que se mata (Scènes étrangères : Villeneuve d’Ascq)

UN PUGILAT VOCAL

La pièce de Tchekhov, « Oncle Vania » a été revisitée et adaptée par la troupe argentine de Daniel Veronese, avec quelques ajouts empruntés aux « Bonnes » de Genet.  La volubilité de l’espagnol rend difficile la lecture des surtitrages.  La mise en scène n’est pas vraiment évidente, même si l’expérience reste attachante.


Le parti pris initial est de faire jouer l’œuvre russe dans un décor étriqué où les protagonistes ne cessent de se frôler, de se bousculer, de s’affronter. Le lieu est banalement un endroit avec table, chaises, portes. Il est sale, défraîchi, abîmé après avoir déjà servi dans une autre réalisation du groupe. Mais il comporte un mur doté d’une ouverture, sorte de passe-plats, qui sera ouvert ou fermé.

oncle-vania.JPG
Son usage est de permettre à quelques-uns d’écouter ce qui se passe, de jeter un regard inquisiteur ou espion sur la conduite des autres. Cela accentue une impression de huis clos déjà pressentie par la promiscuité du plateau et la décrépitude de l’environnement.

Des affrontements très physiques


Sans doute le parallèle que voit le metteur en scène entre la situation de marasme de l’Argentine et la morosité des personnages en train de sombrer n’est-elle guère perceptible pour un public européen. Ce qui ressort néanmoins, c’est l’affrontement des égoïsmes, l’emprise de l’alcool sur l’individu, la présence du suicide, la difficulté d’assumer le vieillissement de l’être, une certaine connivence avec la nature, l’opposition à une morale molle, la foi en la création artistique, l’interrogation au sujet du théâtre. En complément, se profilent l’inaptitude au bonheur, la parole préférée à l’action.

Les tensions s’exaspèrent, ravivées par la difficulté pour chacun à rester cohérent avec soi-même et à réaliser si un avenir est possible alors que l’homme s’avère d’abord destructeur. Ce drame est interprété avec fougue et générosité. Les acteurs s’investissent physiquement dans leurs affrontements. Malheureusement, le texte est prolixe. Les surtitrages n’arrivent pas à être synchrones, d’autant que par moments tout le monde parle en même temps. Il faut donc au spectateur se souvenir d’ « Oncle Vania » et se laisser emporter par les gestes, les mimiques, les voix et les déplacements en perdant néanmoins une part non négligeable du propos.

Michel VOITURIER (Lille)


Festival Scènes étrangères à la Rose des Vents de Villeneuve d’Ascq du 4 au 6 décembre.
Au Festival « Le Standard idéal » de la MC93, salle Oleg Efremov à Bobigny du 21 au 23 février 2008.

Oncle Vania
Texte : Anton Tchekhov (éd. Actes Sud, 2001)
Mise en scène, scénographie: Daniel Veronese                         
Assistante : Felicitas Luna                                       Distribution : Osmar Nuñez, Malena Figueiredo, Marcelo Subiotto, Fernando Llosa, Silvina Sabater, Marta Lubos, Mara Bestelli

Production : El Periferico de Objetos / Avance producciones, Buenos Aires – Argentine

Photo © El Periferico

Partager cet article
Repost0
15 décembre 2007 6 15 /12 /décembre /2007 00:54
PÉDAGOGIE D'UNE SOLANACÉE

Prolifique auteur d'une bonne centaine de pièces, Bernard Da Costa nous donne à voir et découvrir ici une œuvre étrange dans laquelle deux êtres à la fois forts et fragiles, très différents aussi, se retrouvent pour, à leur manière, refaire le monde à leur échelle.


Une plantation de tomates, curieux endroit pour une rencontre !... C'est pourtant là que va se produire cet événement unique, emblématique, entre Karim dit Kim, un jeune délinquant récidiviste en fugue du centre de rééducation dont il est  pensionnaire, et Clémentine, une femme d'un certain âge qui mène une vie quelque peu marginale en cultivant des tomates avec tout l'amour et l'attention que l'on doit avoir pour mener à bien cette tâche. Les premiers contacts sont tendus. Kim est au seuil d'une vie déjà marquée par une révolte puissante contre les humiliations, les violences subies et rendues, l'absence de perspective sensée. De Clémentine, on ne connaîtra pas tout de suite le passé. On apprendra plus tard qu'elle a été exclue de l'Education Nationale pour avoir frappé l'un de ses élèves...

tomate-2.JPG
Clémentine est la constance, la patience même. Incapable de se projeter dans l'avenir, Kim réagit au quart de tour, souvent avec violence... Clémentine propose à Kim de s'occuper des plants de tomates contre une modeste rétribution... Kim accepte après avoir hésité un certain temps. Il va peu à peu découvrir, non sans mal, que ce travail l'oblige à faire preuve de toutes les vertus que son absence d'éducation ne lui a pas permis de découvrir : la rigueur, la patience, l'humilité, peut-être aussi, enfin, une certaine forme d'amour, au sens le plus large du terme.

Métaphore de la liberté en forme de pomme d'amour...

La tomate, c'est évident, est ici le personnage central, l'héroïne même de cette tragi-comédie moderne, ainsi que la définit Marie Pagès (Clémentine) qui en a réalisé la mise en scène. Symbole de la nature, dans toute sa richesse de couleurs et de saveurs, qui en elle à nos yeux se focalise, elle est le point de rencontre des deux personnages et, dans sa croissance, l'axe même de leur commune évolution : le cheminement de chacun d'eux vers l'autre. La progression du temps est marquée ici par la succession des plans de tomates qui, d'une scène à l'autre, ont grandi et mûri...

Mais la tomate, fruit coloré et charnu dans lequel on mord avec volupté, correspond aussi paradoxalement à ce bon vieux principe de réalité qui ne permet guère d'échappatoire, encore moins de comportements anarchiques dans la quête par chacun de sa propre liberté, laquelle, comme on le sait bien, est connaissance de la nécessité. Clémentine en fît jadis la cruelle expérience dont elle tira les enseignements... A son tour, Kim va payer son propre tribut : il sera condamné à la prison pour violences graves envers le directeur du centre de redressement. Il gardera néanmoins, en attendant, le contact, au moins téléphonique, avec son mentor féminin. « J'ai changé... » lui dira-t-il. « Moi je n'ai pas changé... » lui répondra-t-elle... Sans doute, dès cette constatation faussement contradictoire, un nouveau départ sera possible plus tard...

Marie Pagès est très convaincante dans le personnage de Clémentine à qui elle sait conférer une certaine et bienvenue opacité. Benoît Thévenoz sait faire de Kim un garçon aux comportements contradictoires allant de la douceur à l'inattendue violence.

Henri LÉPINE (Avignon)

Le Bonheur de la tomate de Bernard Da Costa.
Avec Marie Pagès et Benoît Thévenoz.
Mise en scène de Marie Pagès. Création 2007/Cie Salieri-Pagès.

Du 11 au 15 décembre 2007
2007 à 20h30 au Ring, 13, rue Louis Pasteur, 84000 Avignon.
Tél. 0490270203.

Photo © DR

Partager cet article
Repost0
13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 00:48
UNE ADAPTATION DÉJANTÉE

Les nouvelles technologies sont partout. Peut-être parce qu’il est impossible de considérer un art dans un univers clos. Et les avancées de la technologie posent la question de la place du spectacle vivant dans la société. Les arts numériques servent souvent indirectement à traiter l’aspect intérieur des choses ou des êtres. Parce qu’il y est question d’un indicible nulle part, de la mort ou encore d’une folie.

Mais le théâtre a l’avantage de pouvoir combiner plusieurs médias. Il peut intégrer un temps réel ou une action préenregistrée. Ces procédés sont à l’œuvre  depuis vingt ans déjà dans la danse contemporaine. Des créations en temps réel y prennent souvent corps sur scène à l’aide de capteurs. L’adaptation du roman « Les vivants et les morts » de Gérard Mordillat par Julien Bouffier est un travail de longue haleine. Un roman social de six cents cinquante pages nous est livré sur scène trois heures durant.

vivants-et-morts.JPG
Pour être bref, l’histoire se déroule dans une petite ville de l’Est de la France. La Plastikos est une usine de fibre plastique qui a connu les déboires d’une montée des eaux et la mort d’un ouvrier. Et voilà que deux ans plus tard, l’usine est menacée de fermer. Après un premier plan de licenciement, l’usine est liquidée puis vendue. Rudi et Dallas, époux dans la vie, travaillent dans la même structure et ils vont se battre pour sauver leur pain. Mais la catastrophe semble déjà annoncée. Combats, actions militantes et vies intimes se mêlent au dénouement de l’histoire. Finalement l’amour, « c’est tout ce qu’ils ont, le reste ils l’endurent. » sera le mot de la fin.

Repousser les limites du théâtre

Mais au-delà de l’histoire, la mise en scène de Julien Bouffier, qui dirige la compagnie Adesso & Sempre, est « l’aboutissement de nombreuses pistes de recherche et même la quête de nouvelles orientations ». Ce qu’il veut dire par là, c’est tout simplement qu’il tente «  de repousser les limites du théâtre, car si ce dernier est un art vivant, il doit questionner tous les acquis et toutes les normes ».

Inutile de dire à présent combien le dispositif de projection est important dans cette adaptation. Le générique même de la pièce est projeté sur un écran en vidéo, l’action est filmée en temps réel. Le film accompagne l’action, l’enveloppe ou la précède. Un groupe de musiciens flanqué dans le décor anime les scènes de ses compositions sonores.

Et c’est tout naturellement que l’image vient questionner le spectateur, lequel voit son point de vue totalement bouleversé. Par dessus tout, le jeu des acteurs s’en trouve modifié. Le théâtre, ce qu’il se passe à l’intérieur de la scène définie par un espace clos, suggère. Tandis que l’image projetée parle. Comme le soulignait récemment Franck Bauchard, responsable du Centre national des écritures du spectacle : « Finalement, l’image transforme le lien avec le spectateur, rapprochant ou distanciant la relation scène/salle ».

Pour Julien Bouffier, « l’importance du dispositif de projection est à chercher non pas dans ce que le théâtre serait incapable de faire, montrer une réalité comme la vidéo, mais plutôt dans l’ouverture d’une porte sur l’imaginaire. » Dans cette mise en scène, le plateau fait l’objet d’un système de télésurveillance, une maison à étage, transparente, permet la diffusion de La vidéo. La maison figure ici une retraite, un matériau, une mémoire. Ce dispositif donne au final l’apparence d’une pièce déjantée à propos d’un roman social, pour sa part bien ancré dans les problématiques de son temps. 

Christelle ZAMORA (Montpellier)


Les Vivants et les morts, de Gérard Mordillat
Adaptation et mise en scène de Julien Bouffier
Assistant à la mise en scène : Stéphane Laudier
Scénographie : Emmanuelle Debeusscher et JB
Lumières : Christophe Mazet
Vidéo : Laurent Rojol et JB
Création musicale et sonore Eric Guennou - Absinthe (Provisoire)

Avec Marc Baylet, Claire Engel, Vanessa Liautey, Olivier Luppens, Claude Maurice, Jonathan Perez et Jean-Claude Fall, Fanny Rudelle, Christel Touret de la Troupe du Théâtre des Treize Vents et Guillaume Allory, Christophe Devaux, Sylvain Etchegaray du groupe absinthe (Provisoire)

Théâtre de Grammont du 15 au 23 novembre 2007
Durée : 3h30

Photo © Marc GINOT
Partager cet article
Repost0
13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 00:37
UN COUPLE FAMILIER : HYPOCRISIE-PERFIDIE

Installés dans un bunker, une trentaine de spectateurs assistent à l’enfer des familles en proie à l’inceste, à la pédophilie, à l’alcoolisme, aux pressions sociétales, aux dérives mentales, au sadisme érigé en morale. Un moment fort, rendu plus palpable encore grâce à l’intimité scène-salle.


Écrit par l’autrichien Werner Schwab (1958-1993), mis en scène en italien par Marco Martinelli, « Sterminio (Extermination du peuple) », ne s’embarrasse guère des conventions. La faune humaine qui grouille au sein d’un immeuble est une caricature sociétale qui va au-delà de l’expressionnisme. Elle est à la fois satirique, monstrueuse, apocalyptique, hallucinante.

Sterminio-1-1-.JPG
À l’entresol, la mère Ver et son fils, peintre ivrogne au pied bot. Ils exsudent leur haine réciproque en un amour criminel. Au-dessus, fermente la famille Kovacic, immigrés parvenus qui se veulent plus autochtones que les autres, intégrés dans la consommation à tout crin et dont les filles sont des teignes provocatrices. Enfin, au sommet, la Pestefeu, aristocrate déchue, autocrate méprisante à tendances sadiques, profitera de son anniversaire pour massacrer ses voisins.

Une mise en scène d’ambiances contrastées

Martinelli a réalisé une mise en scène d’atmosphères. La pénombre du début et celle de la séquence du massacre permettent des effets de lampes de poche susceptibles de modifier l’aspect des corps. Le visible en devient difforme et l’à peine visible stimule l’imaginaire du côté d’une fabuleuse hideur et d’un érotisme boueux.

Le contraste avec l’éclat coloré de l’endroit où les Kovacic étalent leur suffisance polychrome frappe le public de plein fouet. Veulerie et hypocrisie s’incarnent en parents tandis que cruauté et fourberie se clonent en adolescentes vicieuses. Quant au sadisme de Pestefeu, il se déchaîne en une séquence onirique hallucinée. Le tout ainsi brassé tient de Lautréamont, de Sade et de Gombrowicz, cocktail de démesure, d’humour décalé, de lyrisme pastiché, de valeurs réduites en purée. 

Le jeu très physique des interprètes est dense. Tout se trouve dans les corps, leurs mouvements, leurs déplacements. Les voix agissent comme des mélopées. Et peu importe si on ne comprend pas la langue, si le surtitrage est plutôt rapide en sa prolixité. La puissance charnelle des présences, l’étrangeté des éléments de décor, les contrastes des éclairages en disent davantage que les mots.

Michel VOITURIER (Lille)

Scènes étrangères : Le Garage Théâtre de l’Oiseau-Mouche à Roubaix du 30 novembre au 5 décembre.

Sterminio (Extermination du peuple)
Texte : Werner Schwab (éd. L’Arche, 1998)
Mise en scène : Marco Martinelli
Distribution : Alessandro Argani, Paola Bigatto, Cinzia Dezi, Michela Marangoni, Ermanna Montanari, Laura Redaelli
Scénographie : Enrico Isola, Vincent Longuemare
Lumières : Vincent Longuemare
Costumes : Vincent Longuemare, Ermanna Montanari
Son : Franco Masotti

Production : Ravenna Teatro (via di Roma 39, Ravenna [I])

Photo © Ravenna Teatro
Partager cet article
Repost0
13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 00:29
CHORÉGRAPHIE DU STRESS

Dans la lignée des ballets flamands novateurs, le spectacle conçu par Hans van den Broeck se nourrit du quotidien et des codes de la représentation pour les détourner des stéréotypes et contraindre le public à regarder d’une manière renouvelée.


Un début sur un plateau quasi nu, dans la pénombre, tandis que deux spectateurs émettent au micro des considérations banales sur leur présence en ce lieu, sur de menus faits journaliers. Surgissent ensuite, de la salle, les divers protagonistes de « En servicio ».
van-den-broeck.jpg
La représentation peut commencer. Elle consiste d’abord en échanges d’individu à individu, en oppositions entre solitude personnelle et solitudes de groupe. Le fondamental de la démarche est une incessante alternance entre quête  et rejet d’autrui, besoin de tendresse et exutoire d’agressivité que traduisent assez les sets de badminton, la saynète des pickpockets, celle du tango et celle de l’estropié privé de ses bras.

Chacun s’efforce d’être, de s’affirmer par le geste, par le cri, par le regard. Chacun est par moment sous la coupe d’un ou de plusieurs autres. C’est une image de l’humanité dans ce qu’elle a de contestable. C’est une réalité que la danse transcende.

L’espace se modifie. Le piano, qui servira par moments d’appoint à la musique, bouge. Des chaises s’alignent après avoir été empilées. Des tables s’assemblent, se séparent, servent de cloisons, ont des allures de bureau ou parfois de meuble pour morgue ou institut de massage. Elles deviennent à la fin comme des carapaces (à moins que ce ne soient des cercueils) dans lesquelles les corps se recroquevillent sous forme d’insectes en mal de cocon.

L’espace est investi. Les êtres le parcourent. Un vélo y tourne en rond. On y bondit. On y rampe. On y dialogue avec des ordinateurs. On y écoute déferler bruits et sons. Les séquences se succèdent, drôles, intrigantes, agressives, tendres : un kaléidoscope de sentiments et d’actes conçus entre rituels et improvisations pour huit danseurs jamais avares d’énergie.

Michel VOITURIER (Lille)


Festival Scènes étrangères : à la Rose des Vents de Villeneuve d’Ascq
les 30 novembre et 1 décembre.

En servicio                                         
Mise en scène : Hans Van den Broeck                               
Distribution : Carole Bonneau, Manibi Kone Djakaridja, Ivan Fatjo, Harold Henning, Claire O’Neil, Arend Pinoy, Hans Van den Broeck, Anuschka Von Oppen         
Musique : Nic Roseeuw Scénographie, lumières : Dirk de Hooghe               
Costumes : Dorine Demuynck
Production : Cie SOIT (3 Bergopstraat 1210 Bruxelles ; cie.soit@skynet.be)

En tournée : 18 janv 2008 Centre culturel Le Rive Gauche, Saint-Etienne-du-Rouvray (0232 91 94 90)

Photo © Chris van der Burght
Partager cet article
Repost0
13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 00:24
LIBERTÉ TROMPEUSE

« Jouissez ! » fut l’injonction emblématique de mai 68 et le symbole d’une invitation à la liberté sexuelle. Vu par le regard du cinéaste Jean Eustache, cet état des mœurs affectives et sexuelles de l’époque donnera naissance, quelques années plus tard, au film La Maman et la Putain. Olivier Rey s’empare aujourd’hui de ce succès cinématographique, en révèle la dimension contemporaine et théâtrale.


Alexandre est un jeune homme oisif qui partage son temps entre Gisèle, l’ex qu’il tente de reconquérir, Marie, la femme avec qui il vit et Véronika, l’infirmière qu’il vient tout juste de rencontrer : trois figures de la femme fantasmée et idéale à la fois mère, épouse et putain. Dans une société en pleine redéfinition, Alexandre oscille entre attitude réactionnaire et mélancolique résignation. Un combat intérieur inscrit dans une époque permissive, dans une mutation des rapports amoureux, dont nous sommes sans aucun doute les héritiers. Réactualisant quelque peu le contexte, Olivier Rey réussit à nous transmettre l’idée de Jean Eustache d’un déclin des utopies soixante-huitardes, tout en nous parlant au présent.

La-maman-et-la-putain---J.Trompat---7.JPG
L’amer goût du désespoir

Olivier Rey nous pousse dans le précipice de l’œuvre avant même de commencer sa pièce. Personnages fumant ou dormant, dans l’atmosphère silencieuse d’une chambre en désordre, nous sont livrés dès l’entrée dans la salle. Puis tout s’éteint, le rideau se ferme et l’histoire  se construit dans différentes ambiances nocturnes jusqu’au retour de l’image initiale. Eclairée par l’ensemble de la pièce, cette peinture de la luxure se dote à terme d’un amer goût de désespoir. Le metteur en scène a soigneusement sélectionné et agencé les passages du film dans une succession de séquences pimentées, imprégnées par divers paysages musicaux.  Ici, pas de trompe l’œil mais un théâtre brut avec changement de décors à vue se mêlant au discours théâtral. Le texte de l’auteur sort délibérément du cadre scénique et s’adresse à qui voudra bien l’entendre, interpellant et incluant tour à tour personnages, régisseurs ou spectateurs à l’action dramatique.

Avec un début presque sur-joué, La Maman et la Putain d’Olivier Rey gagne sans tarder en intensité pour exploser lors du monologue final de Véronika, où l’émotion s’empare littéralement de nous. Des paroles crues et acerbes à la hauteur de la blessure du personnage nous prennent aux tripes sans crier gare, nous frappent de leur triste lucidité. L’interprétation admirable des comédiens nous emmène d’un tragique qui fait sourire à la profondeur du désespoir de jeunes anéantis par une révolution faussement libertaire. Un très bel écho théâtral au film de Jean Eustache.

Anne CARRON (Lyon)

La Maman et la Putain, de Jean Eustache
Mise en scène d’Olivier Rey
Avec Carl Miclet ou Sylvain Bolle-Reddat, Mahaut d’Arthuys, Marianne Pommier et Magali Bonat
Son et Lumières, Emmanuelle Robin
Costumes, Nadège Joannès

Du 27 novembre au 6 décembre et du 11 au 21 décembre 2007, au Théâtre les Ateliers,
5 rue Petit David 69002 Lyon
Tél : 04 78 37 46 30 / www.theatrelesateliers-lyon.com

Photo © Johann Trompat
Partager cet article
Repost0
13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 00:13
L'INSOUTENABLE FOLIE DE L'ETRE
 
L'actrice est déjà là, sur scène. Elle s'installe, se maquille, aligne ses personnages (cendrier, bouteille et boite d'allumettes) sur une simple table qu'accompagne une chaise solitaire. On pense à Pirandello. Mais ici, la quête n'est pas l'auteur et la folie sert le drame. Bienvenue dans l'univers dérangé de Rose et Louisiane.

 
Noir. Scène 1. La trame?Très simple : un huissier doit procéder à l'inventaire d'un appartement de banlieue habité par une mère et sa fille. Pendant que l'homme fait son travail méticuleux, Rose, la vieille femme, continue de se perdre dans les tréfonds de son âme. Sa vie s’est arrêtée en 1943 lorsque son frère a été assassiné violemment par la milice. Dans son délire, elle voit en celui qui applique la loi, un traître, un collaborateur, un envoyé du maréchal "Putain" comme elle l'appelle. La fille tente d'apaiser la situation mais se laisse conduire doucement dans cette spirale dérangeante où l'on perd facilement pieds.

Florence Hautier interprète seule les personnages. Son corps se tend, s'arqueboute et se rétracte; ses traits grimacent, se durcissent selon les masques empruntés. La mère, dévorée par des souvenirs sombres et obsédants, est pliée, cassée par des faits relatés avec des mots durs, sales, trop violents pour elle. On en est gêné, dégouté puis triste avant que la pitié  ne prenne le dessus.
 
La folie arrive à pas de loup…


La fille, plus vive, reprend la parole. Moins agressive, elle reste cependant fragile. Il lui en faudrait peu pour chavirer. L'huissier, homme poussiéreux, poursuit son monologue verbal ,à la tonalité routinière et soporifique. Et le triangle se referme lentement autour d'eux, la pression monte.

Mais si tous ces personnages qui composent la pièce nous inquiètent c'est grâce à elle, Florence Hautier ! Elle parvient à  les investir rapidement, à les faire souffrir intensément, de manière individuelle, dans un jeu fascinant . L'adaptation du roman de Lydie salvayre est peut-être compacte par moment, mais elle bouscule le public. Et défilent encore devant nos yeux tous ces pantins désarticulés, porteurs d'un malaise atemporel. La lumière revient dans la salle, mais Rose et sa fille continuent de vivre dans notre mémoire, comme dans toute bonne création ! 

Marie DUFOUR (Aix en Provence)
 

d'après le roman de Sylvie Salvayre
mise en scène: Pierre Beziers
 
Théâtre Ainsi de suite(23 rue gaston de saporta)
du 9 au 25 novembre 2007
les vendredis et samedi :20h30-les dimanches 17h30
réservation:04 42 38 94 38
plus d'infos: théatredumaquis.com
Partager cet article
Repost0
6 décembre 2007 4 06 /12 /décembre /2007 00:37
MIL-INVENTEUR EN SCÈNE.

Désormais, l'histoire du théâtre, ne pourra plus s’écrire sans Milin. Avec L’Homme de février, créé en 2006, il nous invite à explorer la boîte noire du cerveau et réinvente la mise en scène. 


Révolutionnaire, déjanté et toujours profondément réfléchi, « L'Homme de février » bouleverse tous les codes du théâtre et laisse au spectateur l'impression d'avoir vécu une expérience unique. Et c'est bien d'expérience qu'il faut parler, puisque Milin, après « Le Triomphe de l'échec » et « Machine sans cible »,  s'interroge encore une fois sur la création, la science et le fonctionnement du cerveau humain.

Futur indéterminé. Cristal rêve de devenir chanteuse. Seul problème, dès qu'elle se trouve confrontée au public, sa peau rougit, gonfle et se couvre de plaques. Une hyper sensible. Pour se réparer, Cristal se dope, à l'aide de cocktails de médicament qu'elle a soigneusement mis au point. Avec clarté et lucidité, elle analyse son problème, sans pour autant renoncer à sa drogue.

milin-fevrier-1.JPG
Assis tout autour de la scène,  voilà soudain le public plongé au cœur d'une salle de contrôle futuriste, dans laquelle une tripotée de scientifiques de tout poil analysent les moindres faits et gestes du cerveau de Cristal, chaque production de sa pensée. Dans cette chambre de mesure quantique, mise au point pour capter l’intuition créatrice, chez les scientifiques, comme chez les artistes, tout est calculé, mesuré, décortiqué...jusqu'aux relations des spectateurs avec les acteurs ou entre eux, car, comme l'explique Gildas Milin, "ici, les perturbations et les incidences des uns sur les autres sont l'objet même de la représentation". 

Fiction et rock’n roll

Dans sa recherche intérieure et sa reconquête d'elle même, Cristal fait la connaissance de Christelle, son double inversé. Christelle aussi est chanteuse, mais n’a besoin d’aucune drogue pour affronter le public. Une amitié se forge entre les deux femmes. Cristal livre peu à peu ses névroses à Christelle, qui invente à son amie une fiction, l’Homme de février, pour l’aider à se reconstruire.

L’Homme de février est un personnage fictif, mis au point par le thérapeute américain Milton H. Erickson. Pour sortir ses patients du mutisme, il leur propose d’inventer un personnage imaginaire qui sera toujours à leurs côtés pour les soutenir. Selon lui, la fiction est porteuse de guérison.

Mais dans la fiction à univers multiples de Milin, qui est vraiment l’Homme de février? Christelle, les musiciens accompagnant les deux chanteuses, les scientifiques, le spectateur lui-même?

Le metteur en scène choisit de ne pas répondre. Il surprend, dérange. Se met volontiers en danger, et ose tout. Notamment ce concert de rock d’une demi-heure, mettant en vedette les deux chanteuses, qui remet en cause avec audace la séparation des genres et des arts, et questionne encore une fois la mise en scène, avec un “spectacle dans le spectacle”.

Une mise en scène qui, justement, respire le happening, dans lequel elle est née au cours de différents festivals. Les acteurs-musiciens de la troupe des Bourdons farouches s’amusent, étonnent, et s’amusent d’étonner. Tous vêtus d’une combinaison de plongée -plongée dans l’âme, dans les méandres de la création ?-, leur jeu est impeccable, que ce soit en tant que comédiens ou comme rockeurs.

La salle reste ébouriffée devant tant d’innovations théâtrales, un peu décontenancée peut-être, mais toujours enthousiaste face à cet ovni fantasque et génial qu’est Gildas Milin.

Michèle COLOMBEL (Lille)

L’Homme de février
Théâtre de l'Ideal à Tourcoing,
Texte, musique et mise en scène : Gildas Milin - Intervention sur l’espace : Élise Capdenat - Costumes : Magali Murbach -  Lumières : Bruno Goubert - Son : Samuel Pajand
Avec: Jérôme Boivin, Flavien Gaudon, Olivier Guilbert, Déborah Marique, Gildas Milin, Samuel Pajand, Julie Pilod, Guillaume Rannou, Philippe Thibault, Vassia Zagar.
 
Photo © Katrin Ahlgren
Partager cet article
Repost0

Chronique FraÎChe