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Festival d'Avignon

13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 00:48
UNE ADAPTATION DÉJANTÉE

Les nouvelles technologies sont partout. Peut-être parce qu’il est impossible de considérer un art dans un univers clos. Et les avancées de la technologie posent la question de la place du spectacle vivant dans la société. Les arts numériques servent souvent indirectement à traiter l’aspect intérieur des choses ou des êtres. Parce qu’il y est question d’un indicible nulle part, de la mort ou encore d’une folie.

Mais le théâtre a l’avantage de pouvoir combiner plusieurs médias. Il peut intégrer un temps réel ou une action préenregistrée. Ces procédés sont à l’œuvre  depuis vingt ans déjà dans la danse contemporaine. Des créations en temps réel y prennent souvent corps sur scène à l’aide de capteurs. L’adaptation du roman « Les vivants et les morts » de Gérard Mordillat par Julien Bouffier est un travail de longue haleine. Un roman social de six cents cinquante pages nous est livré sur scène trois heures durant.

vivants-et-morts.JPG
Pour être bref, l’histoire se déroule dans une petite ville de l’Est de la France. La Plastikos est une usine de fibre plastique qui a connu les déboires d’une montée des eaux et la mort d’un ouvrier. Et voilà que deux ans plus tard, l’usine est menacée de fermer. Après un premier plan de licenciement, l’usine est liquidée puis vendue. Rudi et Dallas, époux dans la vie, travaillent dans la même structure et ils vont se battre pour sauver leur pain. Mais la catastrophe semble déjà annoncée. Combats, actions militantes et vies intimes se mêlent au dénouement de l’histoire. Finalement l’amour, « c’est tout ce qu’ils ont, le reste ils l’endurent. » sera le mot de la fin.

Repousser les limites du théâtre

Mais au-delà de l’histoire, la mise en scène de Julien Bouffier, qui dirige la compagnie Adesso & Sempre, est « l’aboutissement de nombreuses pistes de recherche et même la quête de nouvelles orientations ». Ce qu’il veut dire par là, c’est tout simplement qu’il tente «  de repousser les limites du théâtre, car si ce dernier est un art vivant, il doit questionner tous les acquis et toutes les normes ».

Inutile de dire à présent combien le dispositif de projection est important dans cette adaptation. Le générique même de la pièce est projeté sur un écran en vidéo, l’action est filmée en temps réel. Le film accompagne l’action, l’enveloppe ou la précède. Un groupe de musiciens flanqué dans le décor anime les scènes de ses compositions sonores.

Et c’est tout naturellement que l’image vient questionner le spectateur, lequel voit son point de vue totalement bouleversé. Par dessus tout, le jeu des acteurs s’en trouve modifié. Le théâtre, ce qu’il se passe à l’intérieur de la scène définie par un espace clos, suggère. Tandis que l’image projetée parle. Comme le soulignait récemment Franck Bauchard, responsable du Centre national des écritures du spectacle : « Finalement, l’image transforme le lien avec le spectateur, rapprochant ou distanciant la relation scène/salle ».

Pour Julien Bouffier, « l’importance du dispositif de projection est à chercher non pas dans ce que le théâtre serait incapable de faire, montrer une réalité comme la vidéo, mais plutôt dans l’ouverture d’une porte sur l’imaginaire. » Dans cette mise en scène, le plateau fait l’objet d’un système de télésurveillance, une maison à étage, transparente, permet la diffusion de La vidéo. La maison figure ici une retraite, un matériau, une mémoire. Ce dispositif donne au final l’apparence d’une pièce déjantée à propos d’un roman social, pour sa part bien ancré dans les problématiques de son temps. 

Christelle ZAMORA (Montpellier)


Les Vivants et les morts, de Gérard Mordillat
Adaptation et mise en scène de Julien Bouffier
Assistant à la mise en scène : Stéphane Laudier
Scénographie : Emmanuelle Debeusscher et JB
Lumières : Christophe Mazet
Vidéo : Laurent Rojol et JB
Création musicale et sonore Eric Guennou - Absinthe (Provisoire)

Avec Marc Baylet, Claire Engel, Vanessa Liautey, Olivier Luppens, Claude Maurice, Jonathan Perez et Jean-Claude Fall, Fanny Rudelle, Christel Touret de la Troupe du Théâtre des Treize Vents et Guillaume Allory, Christophe Devaux, Sylvain Etchegaray du groupe absinthe (Provisoire)

Théâtre de Grammont du 15 au 23 novembre 2007
Durée : 3h30

Photo © Marc GINOT
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commentaires

A
je suis venu vou voir hier soir avec mon lycée et frenchement g adoré!! vous mavé fé rir,pleuré...brf c tvrément bien fait encor bravoa vous.
Répondre

Chronique FraÎChe