11 janvier 2007
4
11
/01
/janvier
/2007
22:52
SECRETS ET MENSONGES
Deuxième lecture d'une oeuvre inédite de la saison au Théâtre du Ring avec « La Maison Mère » de Véra Feyder. Une oeuvre un peu longue pour une lecture (3 heures) mais riche de significations et dans laquelle la vie et le théâtre se recoupent et se répondent pour une mise en abyme réciproque, comme en autant de miroirs déformants.
Dans son bungalow, au coeur d'une résidence pour retraités, Fidèle attend le retour de son amie Alma, une actrice partie en tournée sur la Riviéra, du moins le croit-elle – en réalité en maison de repos. Son attente est troublée par le passage d'un représentant juste avant l'arrivée d'Alma. La suite nous révèlera que ce représentant est en réalité Aldo, le fils d'Alma dont celle-ci se désintéresse depuis longtemps. Aldo est lui aussi acteur. Séropositif, il sait que ses jours sont plus ou moins comptés et vient retrouver sa mère qui l'accueille plutôt fraîchement... Fidèle est dans l'ignorance totale des liens entre Alma et son fils comme elle ignore aussi que son amie n'est plus qu'une vieille actrice sur le retour qui se joue à elle-même comme à son entourage une comédie dérisoire... Mais nous apprendrons par la suite que Fidèle nous cache ainsi qu'à Alma une vérité encore plus terrible, et même terrifiante... Jusqu'au bout, les relations entre les deux femmes sont constituées essentiellement de mensonges, de non dits, volontairement dissimulés ou, au moins, de malentendus. A chacune sa vérité.... peut-on dire. Et c'est la révélation de ces vérités inavouables qui finira néanmoins par rétablir entre les deux femmes une amitié vraie et profonde.
Françoise Baut (Alma) et Marie Pagès (Fidèle) forment un duo très convaincant dans lequel la plus comédienne des deux n'est pas forcément celle qui en revendique le titre. Tant en effet, dans cette oeuvre, le théâtre et la vie réellement vécue se mêlent et se parasitent jusqu'à atteindre une certaine forme de cannibalisme. Sous la présence ô combien signifiante des oiseaux, réels ou virtuels, la mouette de Tchékhov pour Alma et les oiseaux en cage pour Fidèle...
La Maison Mère de Véra Feyder
Au Théâtre du Ring - décembre 2006.
Deuxième lecture d'une oeuvre inédite de la saison au Théâtre du Ring avec « La Maison Mère » de Véra Feyder. Une oeuvre un peu longue pour une lecture (3 heures) mais riche de significations et dans laquelle la vie et le théâtre se recoupent et se répondent pour une mise en abyme réciproque, comme en autant de miroirs déformants.
Dans son bungalow, au coeur d'une résidence pour retraités, Fidèle attend le retour de son amie Alma, une actrice partie en tournée sur la Riviéra, du moins le croit-elle – en réalité en maison de repos. Son attente est troublée par le passage d'un représentant juste avant l'arrivée d'Alma. La suite nous révèlera que ce représentant est en réalité Aldo, le fils d'Alma dont celle-ci se désintéresse depuis longtemps. Aldo est lui aussi acteur. Séropositif, il sait que ses jours sont plus ou moins comptés et vient retrouver sa mère qui l'accueille plutôt fraîchement... Fidèle est dans l'ignorance totale des liens entre Alma et son fils comme elle ignore aussi que son amie n'est plus qu'une vieille actrice sur le retour qui se joue à elle-même comme à son entourage une comédie dérisoire... Mais nous apprendrons par la suite que Fidèle nous cache ainsi qu'à Alma une vérité encore plus terrible, et même terrifiante... Jusqu'au bout, les relations entre les deux femmes sont constituées essentiellement de mensonges, de non dits, volontairement dissimulés ou, au moins, de malentendus. A chacune sa vérité.... peut-on dire. Et c'est la révélation de ces vérités inavouables qui finira néanmoins par rétablir entre les deux femmes une amitié vraie et profonde.
Françoise Baut (Alma) et Marie Pagès (Fidèle) forment un duo très convaincant dans lequel la plus comédienne des deux n'est pas forcément celle qui en revendique le titre. Tant en effet, dans cette oeuvre, le théâtre et la vie réellement vécue se mêlent et se parasitent jusqu'à atteindre une certaine forme de cannibalisme. Sous la présence ô combien signifiante des oiseaux, réels ou virtuels, la mouette de Tchékhov pour Alma et les oiseaux en cage pour Fidèle...
Henri LÉPINE (Avignon)
La Maison Mère de Véra Feyder
Au Théâtre du Ring - décembre 2006.