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Festival d'Avignon

28 juin 2008 6 28 /06 /juin /2008 10:54
LA RELIGION, REMEDE AU DESESPOIR ?

" Deux personnes pour faire un couple heureux, ce n'est pas assez " disait Léo Campion. Dans le cas d'Elvire et Franklin, à peine trentenaires mais déjà lassés de leur vie de couple, l'amour ne pourrait effectivement bien tenir qu'à une intrusion... mais pas celle que l'on croit.


Deux personnages attendent l'arrivée de la baby-sitter afin de se rendre à un dîner. Ladite baby-sitter est en retard et ne viendra d'ailleurs jamais : le temps se fait long, Elvire et Franklin meublent ce temps mort qui semble durer entre eux depuis plusieurs années en réglant leurs comptes, histoire de masquer leur peur d'être en fait déjà vieux, de se connaître trop. "Treize ans de vie conjugale, mais où sont les feux de Bengale?" : le leitmotiv revient sans cesse dans la bouche de l'un et l'autre, refrain désabusé dans un discours tour à tour acide et amer, confrontation provocatrice de deux personnes qui ne savent plus comment s'aimer.

Sœur Epinette fait alors intrusion dans leur vie pour se charger de leur énoncer leurs vérités. La religieuse exaltée offre au couple une distraction à leur étouffement et provoque une prise de conscience en forme de combat idéologique, faisant naître un malaise grandissant en n'hésitant pas à se battre avec les armes de ses ennemis pour les déstabiliser et leur montrer que les croyances ne vont pas forcément de paire avec l'innocence...


Ayant affronté ce qu'il n'osait pas dire, le couple retrouve sa complicité : en croyant salir la sœur par mépris ils n'auront sans doute fait que de nettoyer leurs propres consciences...

La fidélité, adultère par la pensée

Un mari obnubilé par son "complexe de la baby sitter" ou sa volonté d'aller "voir ailleurs" pour échapper à sa routine, une femme désabusée qui se défend tant bien que très mal et une sœur pas si prude : pour cadre de cette comédie sur les mœurs amoureuses, Daniel Chambet-Hitier a choisi un café, laissant ses personnages évoluer au milieu des spectateurs devenus meubles, dans une interprétation sans prétention mais efficace. Peu d'effets impressionnants, seulement un décor pensé pour se fondre avec le lieu : l'on assiste aux scènes de l'intérieur, pris à parti sans cesse au milieu de cette guerre idéologique.

Elvire et Franklin, interprétés respectivement par Carine Koegler et Fayssal Benbahmed, contribuent à nous faire entrer dans l'histoire par leur jeu simple, parfois surjoué mais rarement faux, nous présentant seulement un couple ordinaire dans une situation ordinaire. Nathalie Mercier, quant à elle, excelle dans la peau de sœur Epinette, tantôt survoltée, habitée par la foi à en faire peur, tantôt faible et mise à nue dans cette faiblesse. 

Obaldia nous parle ici de tolérance et met le doigt ici sur une de nos faiblesses : vouloir croire à tout prix, et le spectateur concerné se laisse prendre au jeu de se croire dans la scène, suivant les événements en tant que personnage extérieur impuissant mais impliqué.

 Malgré un apparent amateurisme, les interprètes de cette comédie douce-amère nous font rire, jaune parfois, mais aussi réfléchir durant une heure et demie: jolie réussite dans cet exercice de style pour Daniel Chambet-Hitier et ses acteurs.

 
                                Juliette ZELLER (Strasbourg)

La Baby-sitter de René De Obaldia
Mise en scène de Daniel Chambet-Hitier,
Avec Nathalie Mercier, Carine Koegler et Fayssal Benbahmed,
Les 17,18,19,25,26,30 juin et 1,2,3 juillet 2008 au restaurant de la Victoire,
24, quai des pêcheurs, Strasbourg
Réservations au 03 88 22 94 71
Photo  © Daniel Chambet-Ithier




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