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Festival d'Avignon

10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 17:41
AUTODAFE REUSSI

Quel livre emmèneriez-vous sur une île déserte ? Ou plutôt quel livre auriez-vous le moins de scrupules à brûler ? Telle est la question que pose ce drame d’Amélie Nothomb, mis en scène par Stéphane Cottin au théâtre Daniel Sorano de Vincennes. Une réussite.

Seul, assis par terre au pied d’une bibliothèque, un vieil homme lit. Depuis que la guerre a commencé, ce professeur de littérature proche de la retraite héberge son assistant Daniel que les événements ont poussé dans la rue. Les deux hommes, qui aiment discuter de leurs auteurs favoris, sont bientôt rejoints par Marina, qui emménage à son tour suite au bombardement. Dans l’appartement, il ne reste plus rien, tout étant déjà passé dans la cheminée. Quelques instant de chaleur qui permettent d’oublier le froid glacial et la guerre qui fait rage au-dehors. Tout a été sacrifié. Tout sauf la bibliothèque qui représente pour Marina le seul moyen de retarder l’inéluctable.


« Si nous nous mettions à brûler les livres, nous aurions perdu la guerre » lance le vieux professeur de lettres. Les livres, c’est toute sa vie. Pourtant, face à ce froid de plus en plus présent, il finit par craquer, à se laisser aller au crime. Se posent alors des questions cruciales : Quel livre brûler ? Doit-on faire un unique feu de joie ou faire durer ? Quand le dernier ouvrage aura disparu, que se passera-t-il ? Derrière ces interrogations se cachent une interrogation existentielle : pourquoi vit-on ? Qu’est-ce qui nous fait rester en vie ?

Quand les masques tombent

A l’origine, ils sont trois personnages aux statuts bien définis. Mais quand la guerre et le froid s’immiscent dans la vie des uns et des autres et les comportements changent, les masques tombent. Daniel, passionné de littérature qui admire son mentor, découvre la face cachée de ce dernier. Ce professeur de lettres ronchon et cynique profite de ne plus pouvoir donner de cours pour lire ses ouvrages favoris qu’il a bien souvent blacklistés lui-même devant ses élèves. Marina, étudiante en dernière année, se rend compte qu’elle est prête à tout pour un peu de chaleur quitte à s’abaisser à des actes frôlant la bestialité. Peu à peu, comme pour elle, le côté animal de chacun prend le dessus.

Grâce à  une mise en scène vivante,  Stéphane Cottin réussit à appliquer son empreinte sur le texte d’Amélie Nothomb en injectant une véritable dimension comique. Certaines scènes sont ponctuées par de brefs intermèdes musicaux où les personnages se livrent à des ballets plutôt délirants. Ces soudains changements d’atmosphère, comme des bouffées d’air, apaisent la tension dramatique. Quelques secondes seulement mais l’effet est réussi.

Michel Boy interprète avec brio ce professeur désabusé, qui excelle dans le cynisme et l’humour noir et sarcastique. Grégory Gerreboo campe brillamment cet assistant idéaliste qui passe ses journées à la bibliothèque facultaire pour profiter de la chaleur de ses tuyaux. Enfin, seule présence féminine dans la pièce, Julie Turin représente la fragilité mêlée à la détermination qui « donnerait tout pour une douche fumante ».

Une pièce dramatique qui n’empêche pas le rire. On passe un très bon moment et on sort avec l’envie de (re)lire le texte d’Amélie Nothomb pour faire durer le plaisir.

Juliette CELLO (Paris)

Les Combustibles,
Texte d’Amélie Nothomb (1994)
Du 12 mars au 20 avril 2008, du mercredi au samedi à 20 h 45, le dimanche à 16 heures
Mise en scène : Stéphane Cottin
Avec : Julie Turin (Marina), Michel Boy (le professeur de littérature), Grégory Gerreboo (Daniel)
Scénographie : Sophie Jacob
Lumière : Sanglar
Son : Michel Winogradoff
Costumes : Pascale Bordet
Construction : Sullyvan Groussé
Théâtre Daniel-Sorano - 16, rue Charles-Pathé - 94300 Vincennes
Métro : Château de Vincennes ; RER : Vincennes
Réservations : 01 43 74 73 74
www.espacesorano.com
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