5 décembre 2007
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SIMPLE ET MAGIQUE !
Pour cause de travaux, la treizième saison de l'XL-Théâtre dirigé par Bernard Damien, a commencé avec retard mais voilà un spectacle qui fait oublier l'attente et ne peut se comparer à aucun autre :"Contre-Jour" de Michel Jamsin.
Liégeois d'origine, Michel Jamsin est davantage connu comme artiste plasticien, enseignant à l'Ecole Supérieure des Arts Plastiques et Visuels de Mons, cofondateur des groupes Maka (années 70), Art Cru, Polyptyque (années 80). Dans son ex-couvent des Carmélites de Brugelette, qu'il a rénové et où il a quelquefois imaginé quelques événements, s'il accueille donc volontiers, il se recueille tout autant car il est en perpétuelle recherche et interrogation, que ce soit en peinture, sculpture, écriture… en brisant les frontières entre ces formes d'expression ou en se lançant dans l'expérimentation d'une toute nouvelle technique…
De bien sombres jours au Moyen-Age…
C'est l'histoire épique de Charlemagne, de deux chevaliers (un preux, Aubry, un félon, Macaire) d'un nain très lâche, d'un chien très héroïque et d'une très belle et lointaine Princesse, Blanche Fleur. Un conte, des personnages devenus légendaires, un climat poétique et fantastique.
Pour raconter cette histoire, le concepteur plasticien a employé diverses techniques : du théâtre d'ombres et d'objets aux contre-jour et projections des plus ingénieuses dans leur simplicité. Sans technologie pointue mais avec beaucoup d'idées et d'invention, c'est une petite merveille qui se réalise en direct, sous nos yeux. De quoi retrouver des yeux d'enfant du temps des lanternes magiques. Et cela apparaît comme "magique", en effet.
Un grand écran. Des images mobiles, transformables, variées (soit expressionnistes, soit symbolistes) y sont projetées par des techniciens-manipulateurs, invisibles derrière l'écran, – Laurent Mariaule et Jean-Pol Claude – grâce à un appareillage simple : rétroprojecteurs, épiscope, spots lumineux, et une collection d'ustensiles et de produits dignes d'une épicerie ou de la cuisine de la famille Toulemonde. Les manipulateurs s'activent en direct, parfaitement synchrones avec une bande sonore et musicale de Michel Rorive. Elle comporte également le récit fait par un narrateur et les voix entendues sont celles de Jacques De Bock, Jean-Claude Derudder, Jean-Louis Desmaele, Francis Houtteman, Céline Hanneuse, Roland Muyle. Le ton est… épique, la dramaturgie étant due à Michel Tanner.
La lumière revenue dans la salle, le spectacle ne serait pas complet si, faisant taire notre réserve d'adulte et suivant les enfants naturellement curieux, nous n'allions pas voir derrière l'écran "le comment du pourquoi". Et là, nous allons de surprise en surprise devant tant d'ingénieuse simplicité : sciures, poudres et dentelles, cartons et papier aluminium, gelées, pâtes et liquides divers…On reconnaît des objets bien usuels et on découvre à quels détournements des dits objets se sont livrés les "manipulateurs" (un exemple : l'emploi inattendu d'un simple petit CD qui devient un très grand arc en ciel en finale sur l'écran). "L'envers du décor" devient presque un deuxième spectacle et l'on se dit que, en plus de l'évasion magique, tout cela est un remarquable stimulant pour la créativité de qui a su garder son âme d'enfant.
Contre-jour de M. Jamsin
A l'XL-Théâtre du 27.11 au 01.12.2007 – Tel : +32(2).513.21.78 – 0475.519.118 – Coproduction Théâtre du Grand Midi/Le Collectif Théâtre de Mons/La Fabrique de Théâtre
Photo ©: Michel Jamsin
Pour cause de travaux, la treizième saison de l'XL-Théâtre dirigé par Bernard Damien, a commencé avec retard mais voilà un spectacle qui fait oublier l'attente et ne peut se comparer à aucun autre :"Contre-Jour" de Michel Jamsin.
Liégeois d'origine, Michel Jamsin est davantage connu comme artiste plasticien, enseignant à l'Ecole Supérieure des Arts Plastiques et Visuels de Mons, cofondateur des groupes Maka (années 70), Art Cru, Polyptyque (années 80). Dans son ex-couvent des Carmélites de Brugelette, qu'il a rénové et où il a quelquefois imaginé quelques événements, s'il accueille donc volontiers, il se recueille tout autant car il est en perpétuelle recherche et interrogation, que ce soit en peinture, sculpture, écriture… en brisant les frontières entre ces formes d'expression ou en se lançant dans l'expérimentation d'une toute nouvelle technique…
De bien sombres jours au Moyen-Age…
C'est l'histoire épique de Charlemagne, de deux chevaliers (un preux, Aubry, un félon, Macaire) d'un nain très lâche, d'un chien très héroïque et d'une très belle et lointaine Princesse, Blanche Fleur. Un conte, des personnages devenus légendaires, un climat poétique et fantastique.
Pour raconter cette histoire, le concepteur plasticien a employé diverses techniques : du théâtre d'ombres et d'objets aux contre-jour et projections des plus ingénieuses dans leur simplicité. Sans technologie pointue mais avec beaucoup d'idées et d'invention, c'est une petite merveille qui se réalise en direct, sous nos yeux. De quoi retrouver des yeux d'enfant du temps des lanternes magiques. Et cela apparaît comme "magique", en effet.
Un grand écran. Des images mobiles, transformables, variées (soit expressionnistes, soit symbolistes) y sont projetées par des techniciens-manipulateurs, invisibles derrière l'écran, – Laurent Mariaule et Jean-Pol Claude – grâce à un appareillage simple : rétroprojecteurs, épiscope, spots lumineux, et une collection d'ustensiles et de produits dignes d'une épicerie ou de la cuisine de la famille Toulemonde. Les manipulateurs s'activent en direct, parfaitement synchrones avec une bande sonore et musicale de Michel Rorive. Elle comporte également le récit fait par un narrateur et les voix entendues sont celles de Jacques De Bock, Jean-Claude Derudder, Jean-Louis Desmaele, Francis Houtteman, Céline Hanneuse, Roland Muyle. Le ton est… épique, la dramaturgie étant due à Michel Tanner.
La lumière revenue dans la salle, le spectacle ne serait pas complet si, faisant taire notre réserve d'adulte et suivant les enfants naturellement curieux, nous n'allions pas voir derrière l'écran "le comment du pourquoi". Et là, nous allons de surprise en surprise devant tant d'ingénieuse simplicité : sciures, poudres et dentelles, cartons et papier aluminium, gelées, pâtes et liquides divers…On reconnaît des objets bien usuels et on découvre à quels détournements des dits objets se sont livrés les "manipulateurs" (un exemple : l'emploi inattendu d'un simple petit CD qui devient un très grand arc en ciel en finale sur l'écran). "L'envers du décor" devient presque un deuxième spectacle et l'on se dit que, en plus de l'évasion magique, tout cela est un remarquable stimulant pour la créativité de qui a su garder son âme d'enfant.
Suzane VANINA (Bruxelles)
Contre-jour de M. Jamsin
A l'XL-Théâtre du 27.11 au 01.12.2007 – Tel : +32(2).513.21.78 – 0475.519.118 – Coproduction Théâtre du Grand Midi/Le Collectif Théâtre de Mons/La Fabrique de Théâtre
Photo ©: Michel Jamsin