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Festival d'Avignon

12 juillet 2007 4 12 /07 /juillet /2007 13:22
VIAN A VIF

Une virée en apnée dans l’univers noir du roman de Vian. L’adaptation du belge Marc Gooris, interprète stupéfiant de l’impitoyable Lee Anderson, prend aux tripes. Délicieusement cinglant.

Long imperméable, chapeau en feutre, costume sombre, notre héros, sobre mais élégant, en impose. Un look de bandit chic de l’Amérique des années 50 qui colle bien avec son air de dur au rictus cruel. Seul sur la scène, il narre son histoire, de délires décadents en histoires sordides. La voix sourde et profonde nous emmène dans les méandres d’un récit de série noire. Cette voix au timbre viril, un brin mystérieux, qui fait tomber les filles.


Lee Anderson est bien conscient de son pouvoir de séduction et ne se gêne pas pour en profiter. Les filles, il les fait tomber en un claquement de doigts. Elles ne sont d’ailleurs que de simples objets de jouissance qu’il est aisé de manipuler. Le sexe, l’alcool, l’argent, le crime : un monde souterrain autour duquel notre héros solitaire et désabusé gravite allégrement.

Manipulations

Un héros immoral ? Au contraire notre bandit urbain est pétri de convictions mais certainement pas celles de la société américaine corrompue des années 40. La bonté chrétienne dans un monde où le racisme assassine n’a plus grande valeur. Tout ce qui compte c’est la vengeance : éliminer sans scrupules des pourris friqués qui trainent les nègres dans la boue. Avec sa peau pâle, et ses cheveux blonds, personne ne peut deviner le sang noir qui coule dans ses veines.
Fin manipulateur, Lee Anderson a plus d’une stratégie en tête pour faire valoir son héritage et faire régner sa propre morale. Jean et Lou, deux jolies bourgeoises qui croisent son chemin, en seront les premières victimes...

Marc Gooris, rayonnant de charisme, incarne un héros sans pitié. On reste médusé devant tant de dureté. On se délecte de son langage cru et de son allure de racaille alcaponesque.
Anne-Isabelle Justens et Elise Harou, qui révèlent l’univers sulfureux et sensuel d’Anderson, incarnent de délicieuses victimes, brillantes de naïveté et d’innocence. Gooris donne corps à la violence du texte de Vian. Les mots claquent sur fond de mélodies jazz.
La mise en scène joue sur des jeux d’ombres et de lumière et nous plonge dans un univers sombre et passionné. Une spirale déstructrice pour amateur de roman noir dont on ne peut ressortir indemne.

Elsa ASSOUN
www.ruedutheatre.info

Texte : Boris Vian
Adaptation et mise en scène : Marc Gooris
Interprètes : Anne-Isabelle Justens, Elise Harou, Marc Gooris

Du 6 au 28 juillet au Théâtre des Corps saints à 17h.

Photo © DR
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