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Festival d'Avignon

21 novembre 2006 2 21 /11 /novembre /2006 20:37
RIBAMBELLE DE MOTS

En écho se répondent un extrait du « Premier Amour » de Samuel Beckett et trois nouvelles issues de « Brêves d’amour » de Ludovic Janvier. Les deux univers empreints de poésie désenchantée, un brin loufoque, dessinent un individu aux prises avec le tournoiement de ses pensées.

André Le Hir porte ce dyptique avec une grande finesse d’interprétation des sentiments. Se jouant des mots, il manie le texte à la manière d’une jonglerie aérienne lui donnant du souffle et portant la réalité aux confins de l’imagination. Drôlerie, tendresse, mutinerie désabusée, s’emparent tour à tour des personnages qui s’éveillent sous nos yeux tout en nuances et en poésie. Le réel s’esquisse : naïf, trivial, absurde ou bien encore cruel mais toujours vu au prisme de l’individu. Celui-ci nous donne à entendre le cours ininterrompu de ses idées, questionnements, discussions, témoignant de la confusion de l’esprit qui se perd dans d’obscures eaux. De tout cela, il transparaît beaucoup d’humour. L’impossibilité de faire le vide, le silence, se traduit par un ballet d’idées qui virevoltent, s’entrechoquent et nous parviennent entières et crues.
 Photo © DR

« Premier Amour » de Beckett amorce un amour touchant et désabusé auquel se mêle la mort paternelle. Quant aux trois nouvelles de Janvier extraites de « Brêves d’amour », elles mettent en scène un marcheur qui apprend qu’il se retourne en marchant, un homme-enfant persuadé de retrouver son père perdu depuis longtemps et un chien battu. On coule d’un texte à un autre, naturellement, le comédien expliquant ainsi le lien qui se crée entre les deux univers : « Associer ces deux auteurs va de soi, outre le formidable lien artistique et amical qui les unissait, ils ébranlent avec une égale force mon travail dans la jubilation et l’évidence, cruauté et drôlerie savamment mêlées ». Tout au long du spectacle, l’homme se donne à voir nu. Sans l’habillage de la retenue, il est émouvant, grotesque, fou, cruel, tout simplement humain. André Le Hir fait émerger de notre imagination tous ces personnages avec une voix claire et magnétique. Dans « Premier amour » la drôlerie frôle le fantastique et il est irrésistible en amoureux un peu illuminé. Le reste de la mise en scène est sobre, le plateau dépouillé et le jeu de lumières froides laissant place à l’imaginaire. « Nous comparerons nos blessures » est un spectacle intimiste et touchant. Les mots y combattent les maux pour notre plus grand plaisir.

Anne CLAUSSE (Toulouse)

Nous comparerons nos blessures,
De S. Beckett ( Premier Amour) et L. Janvier ( Brèves d’amour)
Par André le Hir Cie Joseph L

Théâtre du Grand Rond 23 rue des Potiers 31000 Toulouse
Du 14 au 18 novembre 2006 – 21H Tarifs : 8/12€
Contacts : Tél: 05 61 62 14 85 
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