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Festival d'Avignon

11 novembre 2006 6 11 /11 /novembre /2006 09:42
OSER

Drôle d’entretien avec une femme à propos du sexe. Et, il faut bien avouer que sur ce thème racoleur, les messieurs sont venus en nombre, et en couple pour la plupart, à cette représentation où ils sont fort mis en pièce. Avec fermeté et tendresse, Dario Fo aborde là des thèmes majeurs de son oeuvre.

La pièce se déroule en tête à tête avec la comédienne Félicie Fabre qui nous entretient sur le sexe avec un habile sens de l’observation. Conférence, thérapie de groupe ou théâtre de variété, le public se trouve face à un questionnement lorsque débute ce monologue. Et tout y passe. De la petite enfance à l’éducation catholique et ses revers, à l’éducation sexuelle des petites filles ou des garçons, les tabous parentaux ou les idées fausses véhiculées depuis des générations, on reconnaîtra bien la plume de Dario Fo et Franca Rame pour dénoncer les idées reçues que la société, la famille ou la religion véhiculent, avec un mélange de tendresse et de douceur amère.

A peine arrivée sur scène, Félicie Fabre commence une lente et douce exploration sur le sexe et son approche, enfant, à l’âge des premiers baisers puis des premières expériences, du romantisme naïf au pragmatisme lucide. Prenant le spectateur à témoin, il lui arrive d’aborder le sujet sous un angle végétarien, la relation mère-fille, la peur avec laquelle nous grandissons. Dans la peau d’une jeune infirmière qui ignore tout du sexe, elle est plus que convaincante sur l’apprentissage qui découle de son métier. Le rire est à son comble lorsque devant sa naïveté, le Professeur Semence lui demande de changer de service pour la pédiatrie. Aborder sa vie d’adulte et professionnelle sans éducation sexuelle peut effectivement poser problème lorsque l’exercice de sa profession nécessite de connaître l’anatomie. Et par la suite, l’obéissance, le plaisir, les cours d’orgasmes ne laissent pas le public indifférent.

A aucun moment, le spectateur ne s’ennui de la solitude de la comédienne sur scène, cet isolement devient invisible tant Félicie Fabre capte son public. Du côté des hommes, elle ne manquera pas de souligner leur vantardise. Les tabous tombent un à un sans négliger les questions de société relatives à la jouissance, la maternité ou l’avortement. Mais aussi la peur ou l’humiliation qui font partie du cortège des angoisses relatives au sexe. La virginité est perçue comme «un bon de garantie pour le jour des noces », puis il faudra bien s’interroger sur l’orgasme, viennent ensuite la satisfaction du désir, la sensualité, la masturbation. Le plus drôle, c’est ce mari caché dans le public qui intervient tout à coup pour tenir une mini-conférence sur les abeilles et qui évoque le sexe féminin à l’aide d’une diapositive représentant une coupe de pomme. Cette intervention complètement décalée nous donne encore quelques informations sur la perception quelque peu différente des hommes et des femmes sur le sujet.

Sans complexe, la pièce décrit tout, parle de tout, aborde sans tabou. Mais tout de même, les fruits, les abeilles, les fleurs sont autant d’images utilisées pour nous faire suggérer l’un ou l’autre sexe à travers l’éternel couple ou à défaut duel féminin/masculin. A la fin de la représentation, nul doute que hommes et femmes auront assimilé une somme d’informations sur tout ce qui les unit ou les sépare. Faire ou ne pas faire, dire ou ne pas dire, mise en garde ou réclamation fantaisiste, Luciano Travaglino aura su mettre en scène avec simplicité et persuasion, un sujet sans sexisme. Aucun.

Christelle ZAMORA (Montpellier)


Un peu de sexe ? Merci, juste pour vous être agréable.
Avec Luciano Travaglino (metteur en scène) ; Félicie Fabre (comédienne), Le Théâtre de la Girandole.
Renseignements Théâtre Jean Vilar au 04.67.40.41.39.
Joué à Montpellier les 25 et 26 octobre au Théâtre Jean Vilar dans le cadre du mois dédié à Dario Fo, jusqu’au 17 novembre 2006.
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