30 septembre 2006
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MORT INSOLENTE
Le huis clos vaudevillesque d’une chambre d’hôpital. Flotte une effroyable drôlerie. Cette improbable rencontre entre un homme, la mort qui l’attend et de prétendus amis, oscille entre tragique et comique. Tout cela n’est il là que pour rire ?
Une Visite inopportune est la dernière pièce de Copi, que celui-ci écrivit peu de temps avant sa mort. Il y résonne un ton bien particulier où l’acidité du propos se heurte au touchant de la situation. Les personnages pris dans tous leurs excès jouent les rôles qu’ils se sont donnés, même si peu à peu le rideau tombe. Tout commence donc dans une chambre d’hôpital à l’atmosphère blafarde et glacée. Pour peu de temps en définitive, car par un contraste criant, un joyeux capharnaüm prend place provoqué par un défilé de personnages loufoques.
En l’honneur de l’anniversaire de son plus vieil ami, Hubert rend visite à Cyrille, homosexuel qui se meurt du sida. Ancien acteur mégalo, ce dernier condamné à une mort prochaine vit ses derniers instants avec démesure et passion. Il se met en scène une ultime fois comme pour jouir encore un peu de la vie. Les deux hommes partagent une relation profonde teintée d’ambiguïté, ils ne vont toutefois pas badiner bien longtemps avant d’être interrompus. Plusieurs entrées fracassantes se succèdent. Une infirmière aux mœurs légères dynamisée à l’opium, un médecin gourmand expérimentateur de lobotomies dominicales, un journaliste androgyne et silencieux et enfin un semblant de cantatrice aussi voluptueuse que volubile. Ce manège étourdissant donne lieu à des dialogues incisifs dénués de fioritures littéraires.
Le théâtre de Copi utilise la satire, et l’humour acide pour parler de la vie. Le drame affublé de mots allègres devient l’occasion de rire une dernière fois avant la fin. Car au moment où la mort survient l’heure n’est plus aux réjouissances. Le costume tombe laissant l’homme nu.
Si la mise en scène d’Eric Vanelle met bien en relief le jeu entre comédie et tragédie, distillant des instants de folie colorée et d’autres où la mort reprend le dessus, l’ensemble de la pièce reste un peu « au bord du rire ». Peut être est-ce volontaire, mais l’on voudrait se laisser entraîner dans le tourbillon du vaudeville qui tarde à prendre.
Parmi les acteurs, certains tirent particulièrement leur épingle du jeu, à l’instar de Sébastien Bourdet, en dandy homosexuel touchant et parfaitement dans le ton.
Une Visite inopportune, de Copi
Cie Lever du jour
Mise en scène : Eric Vanelle
Avec :Sébastien Bourdet, Anne Bourgès, Cécile Carles, Xavier Czapla, Denis Rey et Céline Salvador
Théâtre du Grand Rond 23 rue des Potiers 31000 Toulouse
Du 19 au 30 septembre 2006 – 21H (relâche dimanche & lundi) Tarifs : 8/12€
Contacts : Tél: 05 61 62 14 85
Le huis clos vaudevillesque d’une chambre d’hôpital. Flotte une effroyable drôlerie. Cette improbable rencontre entre un homme, la mort qui l’attend et de prétendus amis, oscille entre tragique et comique. Tout cela n’est il là que pour rire ?
Une Visite inopportune est la dernière pièce de Copi, que celui-ci écrivit peu de temps avant sa mort. Il y résonne un ton bien particulier où l’acidité du propos se heurte au touchant de la situation. Les personnages pris dans tous leurs excès jouent les rôles qu’ils se sont donnés, même si peu à peu le rideau tombe. Tout commence donc dans une chambre d’hôpital à l’atmosphère blafarde et glacée. Pour peu de temps en définitive, car par un contraste criant, un joyeux capharnaüm prend place provoqué par un défilé de personnages loufoques.
En l’honneur de l’anniversaire de son plus vieil ami, Hubert rend visite à Cyrille, homosexuel qui se meurt du sida. Ancien acteur mégalo, ce dernier condamné à une mort prochaine vit ses derniers instants avec démesure et passion. Il se met en scène une ultime fois comme pour jouir encore un peu de la vie. Les deux hommes partagent une relation profonde teintée d’ambiguïté, ils ne vont toutefois pas badiner bien longtemps avant d’être interrompus. Plusieurs entrées fracassantes se succèdent. Une infirmière aux mœurs légères dynamisée à l’opium, un médecin gourmand expérimentateur de lobotomies dominicales, un journaliste androgyne et silencieux et enfin un semblant de cantatrice aussi voluptueuse que volubile. Ce manège étourdissant donne lieu à des dialogues incisifs dénués de fioritures littéraires.
Le théâtre de Copi utilise la satire, et l’humour acide pour parler de la vie. Le drame affublé de mots allègres devient l’occasion de rire une dernière fois avant la fin. Car au moment où la mort survient l’heure n’est plus aux réjouissances. Le costume tombe laissant l’homme nu.
Si la mise en scène d’Eric Vanelle met bien en relief le jeu entre comédie et tragédie, distillant des instants de folie colorée et d’autres où la mort reprend le dessus, l’ensemble de la pièce reste un peu « au bord du rire ». Peut être est-ce volontaire, mais l’on voudrait se laisser entraîner dans le tourbillon du vaudeville qui tarde à prendre.
Parmi les acteurs, certains tirent particulièrement leur épingle du jeu, à l’instar de Sébastien Bourdet, en dandy homosexuel touchant et parfaitement dans le ton.
Anne CLAUSSE (Toulouse)
Une Visite inopportune, de Copi
Cie Lever du jour
Mise en scène : Eric Vanelle
Avec :Sébastien Bourdet, Anne Bourgès, Cécile Carles, Xavier Czapla, Denis Rey et Céline Salvador
Théâtre du Grand Rond 23 rue des Potiers 31000 Toulouse
Du 19 au 30 septembre 2006 – 21H (relâche dimanche & lundi) Tarifs : 8/12€
Contacts : Tél: 05 61 62 14 85