5 août 2006
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AUX ÂMES BIEN NÉES...
Ce sont deux toutes très jeunes comédiennes, l'une (Marina Castells) est aussi chanteuse, l'autre (Sylvia Santin) est également musicienne. Fraîches émoulues de leurs études théâtrales avignonnaises – dans les ateliers du Théâtre du Chêne Noir – et universitaires, elles ont décidé de poursuivre une commune carrière artistique en créant leur propre compagnie « les Allumées ». Et ce spectacle Flagrant Délire !! qui a triomphé dans le Festival Off 2005. « Montées » ensuite à Paris, les deux amies comédiennes ont pu donner leur spectacle de janvier à mars 2006 dans un café-théâtre tout en poursuivant leurs études d'art dramatique, pour Sylvia, et de comédie musicale, pour Marina.
Le registre d'expression qu'elles se sont choisi, par goût, c'est celui de la comédie, plus précisément du vaudeville, avec des textes de Feydeau, Courteline et Obaldia. Trois scènes qu'elles se sont appropriées, en réalité, pour servir de supports à un spectacle dans lequel les codes du genre sont allègrement détournés, « pris en otages » en quelque sorte, vers la loufoquerie, le non sens, l'humour noir... Ce duel à fleurets non mouchetés entre deux femmes, deux fausses bourgeoises, une fausse aristo, qui jouent à se tromper mutuellement commence par le célèbre « Duo des chats » de Rossini. La suite n'est qu'une longue série de coups de pattes qui ne sont de velours qu'en surface, car les griffes sont toujours là pour égratigner. De vacheries en vacheries, le délire gagne... La musique, la danse, le chant, la parodie viennent compléter un jeu théâtral qui vise d'emblée l'excentricité, la loufoquerie, par ses excès délibérés dans le cadre de relations bourreau-victime... Sauf qu'on ne sait jamais vraiment qui est le bourreau et qui est la victime... Les deux sans doute ?
On pourra regretter au passage un peu trop d'appels du pied à une certaine modernité superficielle qui, parfois, ne devrait pas être. Ainsi toutes ces « private jokes » - de Chapi Chapo à Alfred Hitchcock – qui abondent jusqu'à l'excès. Sans doute manque-t-il encore à ces deux jeunes comédiennes – qui font plus que promettre, insistons bien là-dessus - un regard extérieur, celui d'un metteur en scène, qui leur permettrait d'élaguer ce spectacle – comme ceux à venir - de tout le superflu. La recherche d'une certaine perfection est nécessairement à ce prix.
Flagrant Délire !!, par « les Allumées. La Petite Caserne, 15h45 - Avignon Festival Off.
Ce sont deux toutes très jeunes comédiennes, l'une (Marina Castells) est aussi chanteuse, l'autre (Sylvia Santin) est également musicienne. Fraîches émoulues de leurs études théâtrales avignonnaises – dans les ateliers du Théâtre du Chêne Noir – et universitaires, elles ont décidé de poursuivre une commune carrière artistique en créant leur propre compagnie « les Allumées ». Et ce spectacle Flagrant Délire !! qui a triomphé dans le Festival Off 2005. « Montées » ensuite à Paris, les deux amies comédiennes ont pu donner leur spectacle de janvier à mars 2006 dans un café-théâtre tout en poursuivant leurs études d'art dramatique, pour Sylvia, et de comédie musicale, pour Marina.
Le registre d'expression qu'elles se sont choisi, par goût, c'est celui de la comédie, plus précisément du vaudeville, avec des textes de Feydeau, Courteline et Obaldia. Trois scènes qu'elles se sont appropriées, en réalité, pour servir de supports à un spectacle dans lequel les codes du genre sont allègrement détournés, « pris en otages » en quelque sorte, vers la loufoquerie, le non sens, l'humour noir... Ce duel à fleurets non mouchetés entre deux femmes, deux fausses bourgeoises, une fausse aristo, qui jouent à se tromper mutuellement commence par le célèbre « Duo des chats » de Rossini. La suite n'est qu'une longue série de coups de pattes qui ne sont de velours qu'en surface, car les griffes sont toujours là pour égratigner. De vacheries en vacheries, le délire gagne... La musique, la danse, le chant, la parodie viennent compléter un jeu théâtral qui vise d'emblée l'excentricité, la loufoquerie, par ses excès délibérés dans le cadre de relations bourreau-victime... Sauf qu'on ne sait jamais vraiment qui est le bourreau et qui est la victime... Les deux sans doute ?
On pourra regretter au passage un peu trop d'appels du pied à une certaine modernité superficielle qui, parfois, ne devrait pas être. Ainsi toutes ces « private jokes » - de Chapi Chapo à Alfred Hitchcock – qui abondent jusqu'à l'excès. Sans doute manque-t-il encore à ces deux jeunes comédiennes – qui font plus que promettre, insistons bien là-dessus - un regard extérieur, celui d'un metteur en scène, qui leur permettrait d'élaguer ce spectacle – comme ceux à venir - de tout le superflu. La recherche d'une certaine perfection est nécessairement à ce prix.
Henri LÉPINE
www.ruedutheatre.info
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Flagrant Délire !!, par « les Allumées. La Petite Caserne, 15h45 - Avignon Festival Off.