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Festival d'Avignon

22 juillet 2006 6 22 /07 /juillet /2006 19:49

NAITRE FEMME, ETRE FEMME

Des destins de femme qui se racontent. Ni héroïques, ni flamboyantes. Des femmes comme on en croise tant, au détour d’une famille ou d’un voisinage. Trois femmes pour une infinité de douleurs. Qui nous parlent d’émancipations et de conquêtes sociales.

Il y a là Gisèle, Claire et Victoire. Trois femmes, trois générations, trois époques. Et la même puissance, sobre et digne, qu’elles tirent de leurs douleurs. Des douleurs de femme. Depuis le veuvage prématuré de l’une, inconsolable fiancée éternellement figée dans sa robe de noces en loque à l’infinie solitude d’une autre, condamnée par une « faiseuse d’ange » à la solde d’une belle famille soucieuse « des principes et du qu’en dira-t-on ». Des parcours simples et émouvants de femmes battues, de femmes stériles, de femmes asservies mais jamais serviles. Des femmes au travail, parfois exploitées. Toujours debout. Affrontant leur vie comme dans un combat à bras le corps.

Si le texte de Zoé (vie, en grec) n’est pas sans rappeler parfois les monologues du vagin, il s’en distingue par le contenu. Plus social, plus militant. Moins provoquant aussi. Le propos n’est cependant pas de dresser des portraits de femmes dans un souci d’esthétique littéraire ou théâtrale mais de mettre un siècle en perspective. A travers des combats de tous les jours. A travers les drames de la vie, dits sans effet ostentatoire, sans pathos, sans larmoiement. Montrer les rires, les chants et les joues roses de Claire pour mieux mettre en abyme les douleurs assassines qui plombent son regard. Parler de l’avènement des assurances sociales, vues par la petite porte. Celle des ouvrières. Donner en pâture un parler vrai. Une succession de souvenirs bien écrits, qui vivent parfaitement le passage à l’oralité et à la mise en scène.

Une mise en scène qui se construit comme une succession de tableaux qui s’entrecroisent, se succèdent, se répondent. Une scénographie qui s’éloigne de la réalité pour mieux la dépeindre. La faire rebondir des comédiennes jusque sur un écran où s’esquissent des ombres géantes. Mur déformant des souvenirs sur lequel la mémoire s’imprime. Un écran qui, en distanciant le propos, le rend universel. Tout comme les costumes, à la croisée du temps et des couches sociales. Comme les lumières qui soulignent, suggèrent, accentuent. Créent l’instant. Et les comédiennes tissent leurs personnages sur cette trame de mots et d’ombres. Elles s’incarnent, charnelles, fortes et belles dans ces parcours de femmes. Trois parcours, mille femmes. Dont la parole s’élève, s’inscrit, indélébile dans la mémoire du Théâtre. Et nos esprits.

Karine PROST

www.ruedutheatre.info

Zoé, d’Evelyne Loew

Mise en scène de Jean-Louis Mercuzot

Avec Marie-Françoise Audollent, Myriam Gabaut, Isabella Keiser et JL Mercuzot - Costumes de Fanny Bernadac

Au Théâtre du Balcon, à 12h40, tous les jours jusqu’au 29 juillet

Réservation au 04.90.85.00.80 Photo : Fred Furgol

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