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Festival d'Avignon

16 juillet 2006 7 16 /07 /juillet /2006 20:13
EBLOUISSANTE DE SIMPLICITÉ
Rencontre avec Isabelle Carré

La comédienne vient à Avignon pour une lecture de L’Ebloui, de Joël Jouanneau le lundi 17 juillet à 11h au Théâtre du Chêne Noir.

Je rejoins Ia comédienne dans la belle cour ombragée d’un très charmant hôtel d’Avignon. Elle m’attend, sourit spontanément, avant même de savoir que je suis le journaliste qui a rendez-vous avec elle. Elle est fidèle à l'image de l'être avenant et sensible qu'elle donne à l'écran ;  elle répètait sa lecture, studieusement, look d’intello qui ne se la raconte pas, malgré ses fines lunettes. Pour ne pas céder à l’exercice conventionnel de l’interview, mais plutôt se mettre sur le mode de la rencontre avec Isabelle Carré, des questions directes et simples. Comme elle.

La lecture de L’Ebloui, pourquoi ?

« J’avais déjà rencontré Joël Jouanneau pour la lecture d’une pièce Yeul le jeune, une écriture ludique qui dégage une pureté et de la profondeur. J’ai aimé dans L’Ebloui l’idée d’écrire pour les enfants. Joël parle de sa propre enfance, de ce qui perdure en lui, il est encore habité par des images fortes et cela me touche. Comme vous le savez, on fait souvent allusion à ma part d’enfance. (…) Oui, j’ai tenu des journaux intimes très longtemps, j’ai écrit des nouvelles, peut-être un jour, je ferai le choix de monter quelque chose pour le partager, mais le moment n’est pas encore venu, car je ne sais pas si mes mots à moi intéressent les autres, tandis que je voue une reconnaissance éternelle à l’auteur qui dit les choses telles que j’aimerais les avoir écrites. »

Vu au Festival d’Avignon ?

« Je suis allée voir Nadj qui m’a émue par la simplicité de sa danse, lui-même dansant avec les autres, j’aime cette forme déstructurée, cette explosion dans tous les sens, ces improvisations classiques et jazzy et les images fortes comme ces amputés qui reviennent de la guerre. (…) Bien sûr, je comble un manque (ndlr : Isabelle Carré voulait être danseuse) ! Et je danse dès que je le peux derrière l’écran (…) Je vais aussi aller voir ce soir Quand les paysages de Cartier-Bresson, à Présence Pasteur, dans le Off, à 19h15, pour lequel a travaillé Jacques Descorde, le mari de Emmanuelle Marie*. Puis Paso Doble de Nadj est à mon programme et je conseille d’aller au Théâtre Municipal voir l’extraordinaire comédienne Viviane De Muynck. »

L’élitisme d’un certain théâtre ?

« Naturellement c’était dément avant d’entendre dans le In des Maria Casarès, Philippe Noiret, Jean-Louis Trintignant, mais les expériences d’aujourd’hui sont inédites, plus aventureuses, plus impliquantes, plus abstraites et si elle demandent plus d’efforts, j’aime cela en tant que spectatrice. »

Vos choix artistiques ?

« Je ne cherche pas à faire un pas en avant, un pas en arrière pour construire une carrière. Je fais en sorte que mes choix soient constructifs, qu’ils m’emmènent vers un chemin. Je ne me pose pas la question de comment les autres me perçoivent dans mes choix artistiques. C’est comme dans une relation, si l’on se pose toujours la question de ce que pense l’autre quand on dit quelque chose, on perd la spontanéité et l’authenticité. »

Théâtre ou cinéma ?

« Les supports ne m’intéressent pas, ce qui m’importe ce n’est pas l’assiette, mais la matière à manger, les auteurs d’aujourd’hui m’attirent et j’aime prendre leur parole et la poser sur un plateau… Je me sens un peu comme dans La Rose pourpre du Caire de Woody Allen, j’aimerais pouvoir traverser l’écran et même, pourquoi pas, me retrouver derrière la caméra. Je suis très admirative du travail de Jean-Paul Rappeneau ou d’Alain Resnais. »

Vos projets ?

« Je serai à partir du 15 septembre au Théâtre de la Madeleine avec Léa Drucker pour jouer Blanc, d’Emmanuelle Marie ; j’en avais fait une lecture en juillet 2005 au Théâtre du Chêne noir justement, avec Marianne Basler. Je vais aussi entamer au cinéma une troisième collaboration avec Zabou Breitman après Se souvenir des belles choses et L’Hiver sous la table. Et je tourne en ce moment sous la direction d’Alain Resnais Petites peurs partagées. Enfin, avec Michel Spinoza, et Gilbert Melki me donnant la réplique, je serai une jeune femme érotomane, donc une femme qui fait une fixation sur un homme, dans Anna M. »

Un vœu ?

« Juste que ça continue. Les ruptures peuvent avoir du bon pour se refaire une virginité ou se recharger, mais je ne veux pas de plan de carrière, comme certaines comédiennes. »

Votre temps libre ?

« Je fais de la danse africaine et j’apprécie les bons restaurants et les bons vins. Je lis beaucoup aussi. En ce moment je lis, et je vous le conseille, Le Paradis des tortues, c’est l’histoire d’une jeune fille qui se trouve dans un hôpital de rééducation et qui s’entend dire que c’est le paradis des tordus, mais elle comprend l’expression autrement. C’est une belle histoire d’amour entre un jeune homme en fauteuil roulant et cette femme, qui a une jambe plus longue que l’autre. »

Les interviews ?

« Je préfère bien sûr les entretiens de presse écrite, il y a un jeu social dans les interviews télé ou radio qui ne me correspond pas, j’aime prendre du temps et il peut se passer des accidents, des non-réponses, des je ne sais pas, des hésitations, de la vie en somme. »

Un personnage de théâtre ?

« Je serais la vieille dame, histoire de me changer un peu, dans Oh ! Les beaux jours de Beckett ; j’aime notamment cette scène où elle essaie de lire sur sa brosse à dents. (rires) Denise Gence dans ce rôle est mon plus beau souvenir de théâtre, cela remonte à un peu plus d’une dizaine d’années je crois. Je l’avais vue juste avant ma première de l’Ecole des femmes et cela m’a donné des ailes, chaque mot m’a porté. »

Propos recueillis par Stephen BUNARD
www.ruedutheatre.info

Photo © DR
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T
Vous trouverez le résumé de la carrière théâtrâle d'Isabelle Carré sur ce site : "Isabelle Carré : entre Théâtre et Cinéma..."
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