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Festival d'Avignon

31 mai 2009 7 31 /05 /mai /2009 23:47
ARTAUD EN PERSPECTIVE

Première partie de « Nietzsche Tryptique », cet « Artaud, pièce courte » de la compagnie les Corps secrets initie un parcours mêlant violence du propos et douceur du cheminement. Un théâtre du lâcher-prise actif, à traverser en laissant son esprit composer avec les matériaux réunis.

Contrairement à ce que pourrait laisser supposer son titre, Artaud, pièce courte n'est pas un spectacle « sur Artaud ». Ni « en hommage à ». Comme l'explique la metteur en scène Diane Scott, il s'agit d'une réflexion menée « dans la perspective d'Artaud ». Un chemin, une approche subjective de l'auteur, comédien et metteur en scène, à éprouver activement.


Le dispositif simple nous invite d'emblée à parcourir de notre propre chef la route proposée : un écran occupe le mur de gauche (à jardin), laissant le champ libre de face. Le comédien Eugène Durif prend place à une table située en retrait, d'où il lit des textes, de Dante Alighieri à Carmelo Bene, en passant par Edward Bond ou Pier Paolo Pasolini. Ces extraits, donnés comme des notes du journal d'un dénommé Botzaris, alternent avec un montage de sons et d'images, le plus souvent marqué par la violence et la gravité des sujets. Seuls la chute progressive et inéluctable de plaques de glace troublent de spasmes terrifiants le cours de cette pièce courte, sans en rompre le cheminement.

Cette forme permet par son « essentialité » une appréhension directe des matériaux convoqués. L'utilisation de différents médiums n'est pas ici mêlée à toute force dans un gavage urgent et inefficace. Il s'agit de laisser « infuser », afin que le public s'imprègne, à son rythme. Rien n'est asséné, et nous cheminons ainsi dans une forme de douceur, creusant lentement et par strates successives le chemin vers Artaud.

Porté par la voix profonde et apaisante d'Eugène Durif, le personnage de Botzaris introduit de la fiction, procédé rassurant invitant là encore à suivre cette pensée en mouvement. La violence des propos nous parvient donc dans une atmosphère étrangement intimiste, jusqu'à l'extrait final – le seul d'Artaud - tiré de Suppôts et suppliciations. Et la friction sans cesse renouvelée de l'imprévisibilité rageuse des chutes de glace, de la violence des matériaux et de la sérénité du dispositif, donnent à la pièce les allures d'une singulière traversée qu'on prend plaisir à éprouver.


Caroline CHÂTELET (Paris)


Artaud, pièce courte
Composition pour voix et espace
Première partie de « Nietzsche triptyque »

Ce spectacle à été à l'affiche de la Maison de la Poésie à Paris du 22 avril au 24 mai 09.

Conception : Diane Scott
Scénographie : Jessy Ducatillon et Diane Scott
Aide documentaire et technique : Vincenzo Caputo-Iossa, Vincent Le Corre, Jean-Philippe Lhonneur, Giorgio Passerone
Avec Marie-Jeanne Laurent et Eugène Durif, en alternance
Production Les corps secrets, compagnie conventionnée par la Région Île-de-France et aidée par la DRAC Île-de-France.

Maison de la Poésie de Paris, Passage Molière, 157, rue Saint Martin, 75003 Paris
Tél : 01.44.54.53.00., www.maisondelapoesieparis.com

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