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Festival d'Avignon

20 mars 2009 5 20 /03 /mars /2009 18:19
INCURSION EN TERRA INCOGNITA…

Ce n'est qu'une petite communauté de marginaux, "qui n'existe pas", et qui tente un rapprochement de ses membres, quelques mois après un drame qui les a laissés désemparés, désespérés.

C'est l'été. Olaf, un ado à bord d'une voiture volée, est pris pour un terroriste et poursuivi par une jeune policière, tous deux roulent à vive allure;  Edgar, gamin qui courait après son ballon est fauché. Un seul témoin : un réfugié (déserteur ?) encore traumatisé par la guerre qu'il a vécue.


Les faits sont connus, et la communauté qui n'a pas bénéficié du soutien d'une cellule psychologique est là pour essayer une sorte de thérapie collective…  Il neige à présent, ils ont très froid. Ils veulent se réchauffer et surtout oublier. Mais si la grand'mère d'Edgar, malade Alzheimer, y parvient malgré elle et au prix de cruels rappels pour les parents endeuillés de l'enfant, les autres ne peuvent chasser leurs démons, que le passage de la mort a réveillés.

La vie en vase clos ressemble souvent à une marmite à pression. Qu'un imprévu survienne et ça déborde, ça charrie les sentiments les plus exacerbés. Dans ce groupe oublié en plein quartier urbain dit défavorisé, avec sa rue en jachère depuis un an, un inconnu a pénétré, en même temps que la mort d'un innocent. D’où déclenchement d’une série de réactions et de bouleversements tragiques dans chacune des vies : des couples se déferont, d'autres se formeront, de nouvelles morts succéderont à celle de l'enfant… et le "dernier feu" sera une immolation, acte suprême et symbolique comme beaucoup d'éléments de ce spectacle.

La parole pour tenter de chasser les spectres…

Tous en permanence sur le plateau, qu'ils soient ou non partie prenante de l'action principale, les acteurs, profondément investis, sont réellement présents (et non, comme il est d'usage courant, en tant que spectateurs de leurs partenaires de jeu) grâce aux actions muettes variées qu'ils effectuent simultanément.


Comme avec ses précédents spectacles ("Onschuld/Innocence", en reprise en avril au KVS, et "King Lear" ) la metteure en scène hollandaise Alize Zandwijk a l'art de composer de véritables tableaux en mouvement qui mettent en valeur le texte, beau et fort, de l'Allemande Dea Loher. Sa touche très personnelle fait surgir un climat d'étrangeté dans le réalisme le plus palpable, donnant une dimension quasi mystique à un douloureux faits-divers

 Dès le début, qui pourrait même faire penser à un des paysages enneigés de Jérôme Bosch, on sent que la complicité est réelle sur scène comme dans la vie théâtrale de cette troupe et cela rend éminemment crédible ce qui pourrait paraître exagéré et qui n'est plus qu'un constat noir, amer.

Suzane VANINA (Bruxelles)


Du 5 au 14 mars 2009 au KVS – Tél :(+32(0)2.210.11.12 – www.kvs.be -
Tournée/dates les proches : ROTheater : du 31 mars au 7 avril 2009 – www.rotheater.nl


Texte : "Das Letzte Feuer/Het Laatste Vuur/Le Dernier Feu" de Dea Loher (/Mulheimer Dramatikerpreis 2008) et le Berliner Litteraturpreis 2009 l'a récompensée pour l'ensemble d'une oeuvre de vingt ans.

Mise en scène : Alize Zandwijk, assistée de Karin Netten
Dramaturgie, adaptation en néerlandais: Liet Lenshoek (surtitres FR/EN : Monique Wilsens)
Scénographie : Thomas Rupert
Interprétation : Goele Derick, Roland Haufe, Rogier Philipoom, Sylvia Poorta, Bart Slegers, Fania Sorel, Willy Thomas, Hannah van Lunteren,
Lumière : Marc Heintz, Dennie Lindenberg
Musique : Florentin Boddendijk, Remco de Jong
Costumes : Sabine Snijders

Coproduction KVS (Bruxelles)/ROTheater (Rotterdam)

Photo © Léo van Velzen

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