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Festival d'Avignon

13 janvier 2009 2 13 /01 /janvier /2009 14:41
LE POUVOIR INVESTI PAR DES FEMMES

Deux femmes s’affrontent. Toutes deux sont reines. L’une comme l’autre sont au centre de manigances. Elles jouent également d’intrigues, de complots, de manipulations. La tragédie romantique de Schiller, adaptée par Stuart Seide, réfléchit sur les coulisses des pouvoirs politiques.

Lorsqu’un événement de l’Histoire devient une histoire de fiction, la réalité du passé laisse place soit à une anecdote plus ou moins palpitante, soit à une vérité analytique dans laquelle un auteur laisse percer sa réflexion. C’est le cas avec cette adaptation de la pièce de Schiller.


Stuart Seide a pris le parti de la sobriété. Dans un impressionnant dispositif scénique de confinement susceptible de s’ouvrir sur l’horizon, il place les personnages comme des pions sur un échiquier. Il les dispose sur le plateau, au fur et à mesure de l’évolution des situations. Faute d’action – puisque la pièce est d’abord bâtie sur des joutes d’argumentation entre les protagonistes – il visualise des situations et des stratégies.

Face à face, impitoyable affrontement, deux sœurs : Elisabeth 1ère et Mary Stuart. La première s’est engoncée dans un rôle de reine au pouvoir absolu, armure qui la protège au mieux d’un monde aux mains des hommes. La seconde s’est laissée emporter par sa fougue sensuelle et son appétit de vie en se servant des hommes qu’elle séduit. Outre ces mentalités différentes, les circonstances historiques du jeu politique entre Angleterre protestante et France catholique renforcent l’antagonisme des rivales.

Dos à dos et face à face


Ce sont des dualités qui se confrontent. L’omnipotence placée devant la réalité fait fi de l’éthique. La soif de pouvoir est en lutte avec la faim d’un épanouissement personnel. La nécessité de l’état bute contre la compassion. La violence et la mort comme moyens de régler les problèmes effacent l’envie de dialoguer en vue de bénéficier de compromis. L’hypocrisie mâtinée d’arrivisme et de ruse se heurte à la sincérité spontanée des émotions et des sentiments. Tous éléments que l’actualité des relations entre nations, croyances, partis, classes sociales, citoyens ne cesse de rappeler comme étant inhérents à la nature même de l’homme.

Cette succession de conflits historiques, moraux, psychologiques forme la trame d’un drame autant collectif qu’individuel dont l’aboutissement est la solitude absolue. La troupe joue cela avec une certaine raideur classique qui sied assez à l’atmosphère de suspicion hantant les relations entre les êtres. Et si Fogel en Elisabeth reste en deçà, Mozas en Mary met en évidence les contradictions de son héroïne.

Michel VOITURIER (Lille)

Au Théâtre du Nord, salle Roger Salengro, 4 place De Gaulle à Lille jusqu’au 31 janvier 2009, du mardi au dimanche à 20h, sauf dimanche 16h et jeudi 19h (03 20 14 24 24 – www.theatredunord.fr )

En tournée : du 19 au 21 février 2009 au Théâtre National, Promenade des Arts  (Nice)
(33) 4 93 13 90 90 - http://www.tnn.fr ) ; du 3 au 5 mars au Théâtre, 2 place du Théâtre (Namur Belgique) (081 226 026  - www.theatredenamur.be ) - du 28 septembre au 18 octobre au Théâtre Gérard Philipe, 59 Boulevard Jules Guesde   (Saint-Denis) (33(0) 01 48 13 70 00  -www.theatregerardphilipe.com

Mary Stuart
Texte : Friedrich Schiller (éd. La Fontaine, Lille)
Traduction et version scénique : Eberhard Spreng et Stuart Seide
Mise en scène : Stuart Seide assisté de Nora Granovsky
Distribution : Sébastien Amblard (Mortimer), Pierre Barrat (Shrewsbury), Éric Castex (Paulet), Bernard Ferreira (Kent), Cécile Garcia Fogel (Elizabeth 1ère), Jonathan Heckel (Davison), Caroline Mounier, (Kennedy), Océane Mozas (Mary Stuart), Julien Roy (Burleigh), Stanislas Stanic ( Aubespine, Melvil), Vincent Winterhalter (Leicester)
Scénographie : Philippe Marioge
Costumes : Fabienne Varoutsikos
Lumières : Jean-Pascal Pracht
Son : Marco Bretonnière
Maquillage, perruques : Catherine Nicolas
Durée : 2h20

Production :
Théâtre du Nord / Théâtre National Lille Tourcoing Région Nord - Pas-de-Calais

Photo © Pidz
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