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Festival d'Avignon

17 décembre 2008 3 17 /12 /décembre /2008 21:29

VIENS LA MORT, ON VA S’MARRER !


Première pièce prometteuse d’un jeune auteur, « L’Anti-chambre » joue sans cesse entre noirceur mortifère du propos et drôlerie déjantée grâce à des personnages gentiment frappadingues. Un mélange assumé que la mise en scène retranscrit avec  finesse et savoir-faire dans la direction artistique.

 

Marie est trop jeune pour mourir. Le sort en a pourtant ainsi voulu en se jetant sur cette femme heureuse en amour et mère de trois jeunes enfants. Sur son lit d’hôpital, elle compte les heures qui lui restent à vivre, avec froideur et lucidité, alors qu’autour d’elle s’agitent les vivants dans des chamailleries bien futiles qu’elle doit arbitrer. Son mari Régis est rongé par la douleur face à cette injustice et par la colère devant le ballet de visites qui s’opère autour de son épouse. Georges, l’oncle de Marie, aumônier de l’hôpital, est en permanence au chevet de cette patiente pas comme les autres.


 

Voilà un sujet qui pourrait laisser supposer qu’on fait couler dans les veines du spectateur du pathos par bonbonnes entières dans un goutte-à-goutte aussi régulier qu’anesthésiant. Grosse erreur de diagnostic ! Le texte de Martial You, dont c’est la première pièce, n’emprunte pas les couloirs, larges comme ceux de la Salpetrière, de l’attendu ou du déterminisme tragique. Préférant ruer dans les brancards du conventionnel, il opte pour un subtil mélange tragi-comique où les personnages principaux sont secondés par d’hilarantes figures des plus frappadingues.

 

Humour noir et antimilitarisme

 

Ce contrepoint drolatique, incarné notamment par une entrepreneuse de pompes funèbres avec corbeau empaillé jeté sur son épaule (un must d’humour noir), une toubib qu’on verrait bien commander une section de parachutistes (délicieux antimilitarisme) ou encore un psy ventriloque, s’invite aussi chez le personnage du curé dont les principes ne sont pas toujours des modèles de vertu chrétienne. Un arsenal d’armes à haute portée « déprimicide », donc. Ajoutés à cette galerie de personnages vraiment extra-ordinaires comme peuvent l’être les gens qu’on croise un jour sans plus jamais les oublier, quelques subtils clins d’œil ancrent le propos dans l’univers de la fable, le tout persillé de jeux de mots bien trouvés.



Sur la scène, ils sont neuf à défendre ce texte prometteur. Dirigés par Sandrine Ubéda qui n’est plus une débutante (son dernier spectacle « Sexe et trahison » a cartonné l’an dernier), ils forment une équipe homogène et confèrent à ce spectacle qui se termine en chanson une belle énergie. Si, du côté masculin, quelques petits réglages semblent encore s’imposer, les six comédiennes font un sans-faute dans ces personnages le plus souvent férocement drôles. Quelques beaux moments d’émotion sont également à saluer, aussi simples que sincères.

 

Excellent antidote à la morosité, cette incursion dans les couloirs de la Mort s’avère surtout d’une providentielle vitalité.

 

Franck BORTELLE (Paris)

 

L'anti-chambre
De Martial You

Mise en scène : Sandrine Ubeda

Avec (en alternance) : Nina Valéri, Stéphane Auer, Gérard Chichery, Gilles Marchand, Vanessa Ubeda, Pierrick Fay, Karine Blanchette, Audrey Vernin, Rodolphe Charloteaux, Philippe Michard, Léna Constantin, Soraya Archimbaud, Nicolas Debregille, Vanessa Puyraud

Muisques originales : Aurelio Cardenas

Théâtre des Deux-Rêves • 5, passage de Thionville • 75019 Paris

Réservations : 01 48 03 49 92

Tous les vendredi et samedi à 21 h 30

Durée : 1 h 45

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