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Festival d'Avignon

14 décembre 2008 7 14 /12 /décembre /2008 01:21
ATTACHES ESSENTIELLES ET LIAISONS DANGEREUSES DU POLITIQUE ET DU THEATRE

La journée de la veille s’est achevée  par une pièce géorgienne, Le Soldat, l’Amour, le Garde du corps… et le Président, dont c’était l’unique représentation en Europe. Au programme du lendemain, les relations entre la politique et le théâtre.

La seconde journée du Forum s’est ouverte avec le débat sur « le politique et le théâtre ».Emmanuel Wallon, professeur à Paris X a souligné les attaches essentielles et les liaisons dangereuses de ce « couple désuni et orageux ». Le critique de théâtre belge Gert Sels s’est demandé à propos de l’époque de 1945-1980, où le théâtre s’est démocratisé, « si nous n’avions pas perdu quelque chose en renonçant à cet idéal ? »


Dans ce débat a été également dénoncée la « désaffection des élites », de cette bourgeoisie française et européenne qui n’est plus fidèle au rendez-vous. L’administration de la culture ressent elle-même ce profond désamour. Le rapporteur hollandais a été plus qu’embarrassé par l’intervention de la veille de BHL : « Il n’a pas compris mon rapport. L’élite culturelle divorce avec l’élite politique, ce qui est plus que préoccupant, car les médias s’en désintéressent de plus en plus. En gros, on risque de se retrouver tout seul à jouer avec ses propres jouets. »

La journaliste russe Marina Davydova a déploré que BHL n’ait jamais mentionné le cas de la Russie lors de son exposé de la veille mais revient ici sur le paradoxe actuel de la situation du théâtre en Russie : « Alors que le théâtre n’intéresse plus les autorités politiques, qui le considèrent comme un art marginal, celui-ci n’aborde pas la question politique malgré sa très grande liberté potentielle d’expression ! L’art devient passif parce que la société est passive. »

Et pour clôturer ce premier débat, Marek Halter cite Job dans la Bible : « Nous sommes d’hier et nous ne le savons pas. », rappelant ici que les dictatures connues par l’Europe ont créé une marque indélébile dans notre société d’aujourd’hui. Il a rappelé également que celui qui détient vraiment le pouvoir par rapport au théâtre, c’est bel et bien le public.

Le second débat qui eût lieu l’après-midi donnait la parole à des comédiens à propos de leur engagement politique. La comédienne Sophie Duez devenue conseillère municipale de Nice est revenue sur son parcours étonnant de comédienne de télévision et de théâtre, souhaitant faire bouger les choses, donner des idées « faire parler Nice » sur la scène politique.

« Mon engagement politique est tout relatif », commente François Berléand avec son humour habituel. Il évoque alors l’incroyable bruit médiatique qui s’est abattu sur lui quand il a eu le malheur d’avouer à un journaliste de Voici, avant les élections présidentielles de 2007,  micro éteint, qu’il était pour Bayrou, malgré « son charisme de nouille. » Et comment de manière parfaitement ubuesque, il s’est retrouvé invité à de nombreux journaux télévisés, où il se faisait le porte-parole involontaire de Bayrou, dont il avouait ne pas connaître alors le programme. « J’ai goûté aux joies de la politique mais pas vraiment du bon côté. »

Le comédien Robin Renucci, prenant alors la parole, d’une manière claire et engagée, s’est avoué soucieux et indigné par les rapports actuels entre politique et théâtre. Il a présenté le travail de son association, L’Aria, créée il y a douze ans, chargée de reconstituer une chaîne entre la jeunesse, l’éducation nationale et la culture en réunissant professionnels et amateurs, enseignants et politiciens.

Etaient présents également à ce débat des hommes politiques, tels que Jacques Toubon, ancien ministre de la Culture, qui à travers un discours bien huilé, a défini son amour du théâtre comme celui « d’un amour de combat ».

Difficile ici de retranscrire toute l’effervescence et le contenu de ces débats niçois mais une chose est sûre, l’homme politique comme l’homme de théâtre ont plus de points communs qu’ils ne l’imaginent eux-mêmes.

Laetitia HEURTEAU (Nice)

Photo Matthey/ Fraicher
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