Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Retrouvez nos critiques théâtrales sur :
Les informations sur nos cours d'improvisation théâtrale à Paris :

Musarder



Inscrivez-vous
au Club des abonnés (gratuit)




Découvrez nos cours d'improvisation théâtrale

Tous niveaux - 7e année

Les inscriptions sont ouvertes pour les cours d'improvisation à Paris qui débutent en septembre. Au choix, en français ou en anglais.



Nouveau !

Rejoignez notre cours d'impro en anglais :



Coaching prise de parole

           

Mois AprÈS Mois

Festival d'Avignon

21 octobre 2008 2 21 /10 /octobre /2008 14:18
UN COUPLE PRESQUE PARFAIT…

Johan et Marianne incarnent le couple modèle, celui qui énerve à force de baigner dans une perfection conjugale sans vague. Mariés depuis 13 ans, ils ont bâti leur bonheur ensemble. Deux filles adorables, une famille unie, une carrière brillante… pas un fil ne dépasse du canevas bien ficelé. Mais les apparences de félicité finissent par se fissurer, laissant poindre des failles qui mèneront au délitement du couple…

Les couples se font et se défont dans les chambres… Le lit conjugal occupe l’espace de la scène pour plonger le public dans l’intimité du couple. Conversations au creux de la couette, réconciliations sur l’oreiller et débats entre les draps, la vie de couple est rythmée par les longs moments passés dans la sacro-sainte chambre conjugale. 
Bonheur sur ordonnance, le couple planifie tout, non par une tendance maniaque à tout régenter, mais par habitude du moule de normalité sociale dans lequel ils se sont glissés.

Cette boursouflure indécente de bonheur finit par rendre l’atmosphère étouffante, laissant présager une crise structurelle qui va remettre les fondements du couple en question. L’entente cordiale fait apparaître en filigrane les points noirs du couple. L’inexorable usure du couple entame les fondations les plus solides pour faire une brèche dans les amours les plus sincères. Pendant que Marianne affiche ses certitudes de bonheur conjugal en étendard, Johan bouillonne et explose en avouant une liaison avec une jeune femme complètement imparfaite mais qui, elle, le fait sentir encore tellement vivant.

La chanson des vieux amants…


Le voile des apparences se déchire... Sur scène, c’est le déballage des vieilles rancoeurs et des petites bassesses. Sur le mur, deux écrans affichent les images de Johan et de Marianne qui témoignent de leur bonheur comme s’ils étaient interviewés pour un documentaire sur le secret des couples qui durent. Le contraste est savoureux et redouble la violence des scènes de ménage. Le lit devient une arène où s’affronte en duel le duo d’amants. Ces écrans ne reflètent que le couple tel qu’il est rêvé pendant que le champ de bataille de la chambre conjugale ne révèle que la triste réalité. La violence va crescendo et la haine éclate comme un abcès qu’on perce enfin. La platitude du bonheur, la douceur de la belle Marianne et la force tranquille de Johan vont évoluer en orage conjugal jusqu’à une tempête incontrôlée des sentiments.

La mise en scène millimétrée de Michel Kacenelenbogen rehausse ce huis clos d’intensité dramatique. Muriel Jacobs et Alain Leempoel maîtrisent parfaitement la lente évolution de leurs personnages. Le texte, issu du film d’Ingmar Bergman, est retravaillé pour capter la quintessence des scènes de la vie conjugale. Pari réussi grâce à l’interprétation des deux comédiens, qui sans faire oublier les deux monuments du cinéma que sont Liv Ullman et Erland Josephson, offrent une version riche et originale de Scènes de la vie conjugale.

Ange LISE (Paris)

Scènes de la vie conjugale
D’Ingmar Bergman
Mise en scène de Michel Kacenelenbogen
Avec Muriel Jacobs et Alain Leempoel
Lumières et réalisation vidéo de Michel Kacenelenbogen
Création musicale de Pascal Charpentier
Théâtre Mouffetard, 73, rue Mouffetard,   75005  Paris
Jusqu’au 26 octobre du mercredi au vendredi à 20h30, samedi à 17h, dimanche à 15h

Locations au 01 43 31 11 99
Partager cet article
Repost0

commentaires

M
À mettre en parallèle avec la chronique de Suzanne Vanina parue le 2 juillet 2008 lors du festival Off s'Avignon.
Répondre

Chronique FraÎChe