11 octobre 2008
6
11
/10
/octobre
/2008
21:43
DANS LA JUNGLE DU SHOW BIZ
Nathalie Boileau et sa léonine chevelure reviennent en deuxième saison dans un spectacle qui révèle une indéniable qualité de jeu et un joli brin d’écriture. Reine dans cette jungle du show-biz, elle porte un regard lucide sur ce milieu tout en se créant un personnage très autobiographique, une touche de naïveté en plus. Forcément très drôle.
« Ton avenir c’est le pavé rôti, pas le Pavarotti » assène la mère à sa fille qui lui annonce ses projets de quitter la boucherie familiale de Belfort pour monter à Paris. Mais, Paris ou pas, dans cette culture du show biz, les artistes déçus se ramassent à la pelle, la politique la plus répandue restant celle du râteau. Et elle va en prendre, des petits, des grands, des qui font mal. Naïve à l’excès, elle prend tout pour argent comptant et agent content. Le premier qui parle a raison, il est le plus beau, le plus intelligent, fusse-t-il valétudinaire vieillard passablement dépassé, truand et obsédé ou producteur… de thon en Norvège.
Jeux de mots et lapsus
En une heure et demie, Nathalie Boileau fait sienne la phrase de son célèbre homonyme : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ». La clarté autant que la connaissance de ce qu’elle a à dire sont au rendez-vous. Ajoutons-y une grosse dose d’humour. Le texte fourmille en effet de jeux de mots, de lapsus et de phrases tellement évidentes qu’on les croirait sorties d’un dictionnaire de citations si elles n’étaient mâtinées d’un sens de l’absurde qu’induit la naïveté du personnage. Deux exemples: « C’est bizarre cette intuition féminine qu’ont toutes les femmes » qui déclenche autant de rire que « Les femmes ont des règles mais elles ne les respectent pas toujours ».
Les personnages chez Nathalie Boileau ont toujours l’air de tomber là où on n’a vraiment pas besoin d’eux. Qu’il s’agisse de son personnage de la ravissante idiote bringuebalée au gré de ses naïvetés ou de l’apprenti boucher ancien croque-mort, ils ont tous l’air d’avoir été reçus premiers ex-æquo dans un concours de circonstances.
Nathalie Boileau, excellente comédienne, leur donne vie avec beaucoup d’énergie et d’autodérision. Un peu à la manière de Virginie Hocq mais en plus piquante encore, elle impose sans faillir sa présence sur scène et dans la salle. Son tempérament, sa jolie voix qu’elle se plait pourtant à distordre à l’envi, son besoin de faire rire emportent l’adhésion dans ce spectacle bien rodé. Et puis, soit dit en passant, c’est une jolie nana. Mais n’allez pas le lui dire. Vous risqueriez de la faire rugir…
Nathalie Boileau, « La Lionne de Belfort »
Texte et interprétation : Nathalie Boileau
Collaboration artistique : Christiane Cohendy
Conseiller : Jean Martiny
Créations musicales : Jean-Charles Guiraud
Textes des chansons : Eric Chazot
Chorégraphie : Cécile Bon
Théâtre du Petit Gymnase, 38 Boulevard Bonne Nouvelle, 75010 Paris
(Métro : Bonne Nouvelle)
Locations : 01 42 46 79 79 ou www.theatredugymnase.com
Jusqu’au 15 décembre, le lundi à 19h45
Durée : 1h20
Nathalie Boileau et sa léonine chevelure reviennent en deuxième saison dans un spectacle qui révèle une indéniable qualité de jeu et un joli brin d’écriture. Reine dans cette jungle du show-biz, elle porte un regard lucide sur ce milieu tout en se créant un personnage très autobiographique, une touche de naïveté en plus. Forcément très drôle.
« Ton avenir c’est le pavé rôti, pas le Pavarotti » assène la mère à sa fille qui lui annonce ses projets de quitter la boucherie familiale de Belfort pour monter à Paris. Mais, Paris ou pas, dans cette culture du show biz, les artistes déçus se ramassent à la pelle, la politique la plus répandue restant celle du râteau. Et elle va en prendre, des petits, des grands, des qui font mal. Naïve à l’excès, elle prend tout pour argent comptant et agent content. Le premier qui parle a raison, il est le plus beau, le plus intelligent, fusse-t-il valétudinaire vieillard passablement dépassé, truand et obsédé ou producteur… de thon en Norvège.
Jeux de mots et lapsus
En une heure et demie, Nathalie Boileau fait sienne la phrase de son célèbre homonyme : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ». La clarté autant que la connaissance de ce qu’elle a à dire sont au rendez-vous. Ajoutons-y une grosse dose d’humour. Le texte fourmille en effet de jeux de mots, de lapsus et de phrases tellement évidentes qu’on les croirait sorties d’un dictionnaire de citations si elles n’étaient mâtinées d’un sens de l’absurde qu’induit la naïveté du personnage. Deux exemples: « C’est bizarre cette intuition féminine qu’ont toutes les femmes » qui déclenche autant de rire que « Les femmes ont des règles mais elles ne les respectent pas toujours ».
Les personnages chez Nathalie Boileau ont toujours l’air de tomber là où on n’a vraiment pas besoin d’eux. Qu’il s’agisse de son personnage de la ravissante idiote bringuebalée au gré de ses naïvetés ou de l’apprenti boucher ancien croque-mort, ils ont tous l’air d’avoir été reçus premiers ex-æquo dans un concours de circonstances.
Nathalie Boileau, excellente comédienne, leur donne vie avec beaucoup d’énergie et d’autodérision. Un peu à la manière de Virginie Hocq mais en plus piquante encore, elle impose sans faillir sa présence sur scène et dans la salle. Son tempérament, sa jolie voix qu’elle se plait pourtant à distordre à l’envi, son besoin de faire rire emportent l’adhésion dans ce spectacle bien rodé. Et puis, soit dit en passant, c’est une jolie nana. Mais n’allez pas le lui dire. Vous risqueriez de la faire rugir…
Franck BORTELLE (Paris)
Nathalie Boileau, « La Lionne de Belfort »
Texte et interprétation : Nathalie Boileau
Collaboration artistique : Christiane Cohendy
Conseiller : Jean Martiny
Créations musicales : Jean-Charles Guiraud
Textes des chansons : Eric Chazot
Chorégraphie : Cécile Bon
Théâtre du Petit Gymnase, 38 Boulevard Bonne Nouvelle, 75010 Paris
(Métro : Bonne Nouvelle)
Locations : 01 42 46 79 79 ou www.theatredugymnase.com
Jusqu’au 15 décembre, le lundi à 19h45
Durée : 1h20