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Festival d'Avignon

9 octobre 2008 4 09 /10 /octobre /2008 17:51
LIEUX (COMMUNS) DE MEMOIRE

Loin du gâteau trempé dans une tasse de thé, la métaphore du souvenir est ici incarnée par Madeleine, une femme âgée originaire de la France profonde . Au gré des détails de sa vie, elle remonte le temps pour parcourir l’ensemble, ou presque, du XXème siècle. Un spectacle qui se veut partagé entre humour et critique sociale, mais qui peine à sortir des sentiers battus.

Veuve habitant le Haut-Doubs en Franche-Comté, Madeleine appartient à la génération des années vingt. Elle a vécu au fil des changements culturels et technologiques, et a dû s’adapter aux « diaboliques machins » modernes et aux nouvelles pratiques qui émergent chaque jour.



Sa sœur, ses voisins, son mari André… Proust (le voilà !), comme les petits tracas de la vie quotidienne : autant d’occasions de porter un regard franc sur l’arrivée des immigrants dans sa chère région. L’auteure et comédienne Lola Sémonin utilise à cet égard le personnage du petit Kamel (absent des trois versions précédentes de « la Madeleine Proust »), un jeune berbère qui l’amènera dans son pays d’origine qu’il ne connaît pas lui-même. Et à la fin du spectacle, c’est la Franche-Comté qui s’érige au rang de bled, parallélisme toutefois un peu trop forcé avec une Madeleine qui se met au rap, au slam, aux baskets et aux sweats à capuche. 

Pour cette nouvelle production, l’auteure a fait confiance à Caroline Loeb, l’ex-chanteuse des années 80 reconvertie dans la mise en scène.  Le fil du temps qui passe, symbolisé par le tricotage d’un pull qui change continuellement de forme mais qui au fond est toujours le même, trouve son souffle dans une construction circulaire du texte scénique. Celle-ci commence avec une introduction musicale – de Charles Trenet au rap des années 2000 -, pour finir sur une chanson interprétée par Lola Sémonin elle-même. Créée en 1982, la commère populaire se voit retirer le décor qui l’a accompagnée pendant plus de vingt-cinq ans : c’est sans son calendrier, ses casseroles et sa basse-cour que Lola doit désormais composer sous les projecteurs. A elle de planter le décor. A elle de le nourrir, aussi.

Une Madeleine dure à avaler

Avec cette plaidoirie contre le racisme, les nouvelles technologies et les dérives du consumérisme (notamment), Madeleine/Lola Sémonin énonce une pléiade de vérités vraies, certes, mais dont le bon sens confine à la banalité. « La Madeleine Proust », c’est d’abord un hommage à une région adulée (« La Franche-Comté, c’est une grande dame, et quand ses bras se refermeront sur toi, plus jamais tu ne l’oublieras »), à ses accents, à ses expressions typiques. Mais c’est aussi, et surtout, un spectacle qui a pour intention apparente de déclencher le souvenir et de s’adonner à une maïeutique de la mémoire. Un pari partiellement réussi : le grand talent de la comédienne se trouve coincé au sein d’un texte tissé de répliques bien senties, mais tellement entendues que l’on peine à esquisser un sourire. Ce one-woman-show aspirait à construire un « pont entre deux générations et deux cultures, entre deux langues aussi ». Il nous laisse finalement le postérieur entre deux chaises.

Faustine AMORE et Cristina BARBATO (Paris)


La Madeleine Proust
Théâtre Rive Gauche
6 rue de la Gaité
75014 Paris
Du 27 août au 4 novembre 2008

Texte: de et par Lola Sémonin
Mise en scène: Caroline Loeb
Création lumières: Antoine Malaquias
Mise en mouvement: Lisa Frugier
Illustration sonore: Gérard Bôle du Chaumont
Production : ANIM'15


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