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Festival d'Avignon

16 juin 2008 1 16 /06 /juin /2008 00:27
UN MOLIERE QUI  ETONNE
 
Le Printemps des comédiens accueille cette année des compagnies régionales dont certaines sont issues de l’École Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier dirigée par Ariel Garcia-Valdès. Parmi elles, La Compagnie de la Chèvre à Cinq Pattes (la CCCP), laquelle sera également en résidence au Théâtre Jean Vilar à la rentrée prochaine, a présenté un projet franco-malgache sous l’impulsion de Daniel Bedos, directeur du festival.

Parti s’immerger dans la culture malgache, Hervé Dartiguelongue, le metteur en scène de la compagnie en a ramené Féla et Haingo, deux comédiens et Hanitra, une chanteuse. A Madagascar, il a découvert les traditions du pays à travers notamment deux rassemblements populaires. D’abord le Famadihana qui consiste à déterrer les morts tous les cinq ans afin d’en changer le linceul, puis l’Hira Gasy, lequel est un opéra populaire chanté par des paysans, ce dernier escortant le premier. 


Et, après un long travail d’échange, le projet croisé s’est construit avec la double finalité de vouloir imprégner la mise en scène de la si classique pièce de Molière, poudrée du folklore et de la modernité de notre monde actuel. Il en ressort deux précieuses, l’une malgache, l’autre française, toutes deux bien joliment mises en beautés. Deux valets ma foi très arrogants et deux maîtres tout aussi surprenants !

Mais le plus déroutant, outre Mascarille aux prises avec ses rêves et ses cauchemars, c’est sans doute le chant de Hanitra, cette très belle  malgache qui traverse les scènes de sa voix enchanteresse. Le temps est comme suspendu à ses cordes vocales. Sans en comprendre forcement le sens, ses poèmes chantés et ses onomatopées, confèrent à la pièce un rythme, une profondeur qui poussent à réfléchir sur la condition des femmes dans le monde.

C’est sans doute dans cette voix que se dissimule le plus ingénieux trait de la mise en scène, dans ce qu’elle a de sensuel et de singulier. Au fond, ce qui se joue ici n’est qu’une question de pouvoir entre le sexe dit fort et l’autre faible. Un rapport de domination qui se termine avec violence et humiliation dans une comédie tout de même bien escortée par les hommes. Cette part d’exotisme ajoutée à la langue de Molière donne une version des précieuses envoûtante et fraîche. On peut admirer le mérite qu’ont eu les comédiens à se faire entendre, car la pièce s’est déroulée quatre soirs durant, en plein air.

Christelle ZAMORA (Montpellier)

Les Précieuses ridicules (Molière)
Au Printemps des comédiens
Mise en scène: Hervé Dartiguelongue
Avec Élodie Buisso, Fela Karlynah Razafiarison, David Léon, Richard Mitou, Haingo Ratsimbazafy, Frédéric Roudier, Vincent Fabre
Chorégraphie: Haingo Ratsimbazafy
Dramaturgie: Catherine Ailloud-Nicolas
Scénographie: Marion Legrand
Création des costumes: Marion Legrand, assistée de Camille Choukroun
Création lumières: Rosemonde Arrambourg en collaboration avec David Debrinay
Création sonore: Hanitraviro Rasoanaivo-Anderson
Régie générale: Nicolas Hénault
Administration et production: Delphine Majoral
Coproduction : Le Printemps des comédiens, le Théâtre Jean-Vilar.
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