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Festival d'Avignon

25 avril 2008 5 25 /04 /avril /2008 16:45
LE CONTE DES DEUX MILLE ET CINQ CENTS ANS : LA VIE DE BOUDDHA

Ce spectacle n'a pas la prétention d'expliquer ce qu'est le bouddhisme. Pas plus que de rectifier certaines idées reçues, étant donné une certaine mode "zen" actuelle : jardins zen, art floral zen, textes "en forme de haïku", "nirvana" banalisé…. Sans parler de l'actualité politico-sportive de ces semaines.

Son auteur l'est aussi d'une bonne cinquantaine d'ouvrages traitant tous de spiritualité. Thich Nhat Hanh vit ce qu'il écrit  au sein d'une communauté bouddhique du sud-ouest de la France, dernier havre de Paix pour celui qui en fut un ardent défenseur. Ce Vietnamien engagé qui dut fuir son pays est une grande figure du bouddhisme dans le monde occidental. Christine Delmotte, elle, est depuis longtemps séduite par cette forme de sagesse ancestrale et, avec certains spectacles de sa Compagnie, a proposé des sortes de préliminaires à celui-ci qui, pour elle, est un aboutissement. Avec Paul Emond, elle a pris le temps de trois années pour en retirer la quintessence et la forme d'un récit conté, florilège d'anecdotes, biographie "débarrassée des ornements de la légende".


Représentation du Mythe ? Non, scènes de la vie d'un homme…

D'entrée de jeu, l'intention est clairement annoncée par les comédiens. Ils se présentent comme autant de conteurs qui "joueront plusieurs personnages", des hommes, des femmes, avec un minimum d'accessoires, pour raconter, très simplement l'histoire du commencement du bouddhisme telle qu'elle s'est perpétuée jusqu'à nos jours, l'histoire d'un prince de sa naissance à sa mort. A l'origine est donc ce personnage qui prit par la suite le nom de Bouddha. Il est prince indien, s'appelle Siddhârta Gautama, quitte son palais, sa femme et son fils et part chercher la solution au problème de la souffrance et de la mort. Il dort à la belle étoile, mendie et au bout de six années d'errance physique, d'ascèse, de quête spirituelle, il a une illumination alors qu'il médite sous l'arbre pippala et devient alors l'Eveillé/le Bouddha. Il consacre alors le reste de sa vie (45 ans) à révéler aux hommes le secret de sa découverte, par son exemple et  ses enseignements. Loin de sombrer dans l'orientalisme facile, le propos de la metteure en scène est retenu, tout entier voué à délivrer un message apaisant : "la tranquillité absolue est l'instant présent. Bien qu'il soit maintenant, il n'a pas de limite, et en cela est la joie éternelle". 

Sans entrer dans le vaste débat de la "représentation du sacré", en restant strictement dans le récit profane, on reste un peu sur sa faim devant l'imagerie de l'histoire humaine qui nous est contée. C'est à Olivier Coyette qu'est dévolue la lourde tâche d'incarner le Bouddha. Mais béatitude ne veut pas dire "être béat". Entre paroles jetées négligemment et grandiloquence, il y a encore un ton juste à trouver et, à atteindre, la dimension charismatique d'un "prêcheur", tout de même, donc doué d'une certaine éloquence. Et cela, avec la conscience d'être constamment "sur le fil"… Les divers avatars assumés par les autres comédiens-conteurs - soit donc les personnes qui ont joué un rôle important dans la vie de Siddhârta - ont en général davantage de corps et de présence et plus réussies sont les séquences où intervient le symbolisme des gestes et des sons : instruments improvisés, comédienne-danseuse… là où arrive le "supplément d'âme" qui réconcilierait les "spectateurs avertis" ayant un goût de trop peu et les ignorants ayant tout à apprendre…

Suzane VANINA (Bruxelles)

Texte : adaptation de Christine Delmotte et Paul Emond d'après le roman (titre original "Old Path White Clouds") de Thich Nhat Hanh/ trad. française de Philippe Kerforme/édit. Lattès, 1996
Mise en scène : Christine Delmotte assistée de Elisabeth Lenoir
Scénographie, costumes : Catherine Somers
Interprétation : Olivier Coyette, Jaoued Deggouj, Emmanuel Dekoninck, Christophe Destexhe, Janine Godinas, Bach-Lan Le-ba-Thi, Myriam Szabo, Alexandre Trocki
Lumière : Nathalie Borlée
Son : Lorenzo Chiandotto
Vidéo : Catherine Menoury

Coproduction Compagnie Biloxi 48/Théâtre en Liberté au Théâtre de la Place des Martyrs, du 18 avril au 31 mai 2008, 20 h 15 (Ma 19 h, Dim 27.4 et 4.5, 16 h)

Crédits Photos : Sara Tant
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