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Festival d'Avignon

20 mars 2008 4 20 /03 /mars /2008 22:50

UNE MÉCANIQUE BIEN HUILEUSE

Salle comble pour spectacle « con ». Aussi pauvrement réactualisée qu’interprétée, cette version de la pièce adaptée à l’écran par Molinaro et menée tambour battant par Louis de Funès dans les années 70, se vautre dans le convenu et la franchouillarde facile.

Il y a des signes qui ne trompent guère. Les salves d’applaudissements quand apparaissent les comédiens sur la scène, cette forme d’acquiescement du public avant même qu’un mot ait été prononcé, ce chèque en blanc signé sur l’autel de la confiance aveugle, ça sent souvent la fraude théâtrale. Après « Le jeu 2 la vérité » et « Croque Monsieur », autres bulldozers ovationnés « ante spectaculum » cet « Oscar » ne faillit pas à cette règle quasiment érigée en postulat selon laquelle on vient avant tout voir des stars, même si ces têtes d’affiches se fichent votre tête.

 

oscar.jpg
Heureusement, Ladessous


Retirons toutefois de suite de cette soupe de navets l’irrésistible Chantal Ladessous, qui campe magistralement cette Madame Barnier foldingue et parfois délicieusement grossière. Mais l’hilarité que provoque chacune de ses trop brèves et trop rares apparitions masque péniblement la sinistrose qu’induit le reste de l’interprétation à commencer par le grand, l’immense (1,85m bien tassés) Bernard Farcy qui ne peut réprimer les tics que des millions de « Taxiphiles » ont acclamés sur les écrans. Ce qui en dit long sur sa capacité à se renouveler. Ses partenaires remplissent le minimum syndical sans excès de zèle, comme embarqués dans une mécanique trop huileuse, indigeste jusqu’à la nausée, une tornade tournant trop rond. Portes qui claquent et valises qui s’échangent interminablement sont les principaux ressorts sensés amuser la galerie.

 

Mais trop c’est trop, d’autant que cette histoire de chef d’entreprise qu’on fait tourner en bourrique avec des révélations sur sa fille, sa femme, sa bonne et son chauffeur Oscar accuse une sévère anémie au niveau de l’écriture. Remaniée pour moins sentir la naphtaline avec conversion des francs en euros, changement d’une entreprise immobilière en usine de cosmétiques et allusion au Vélib, elle n’en demeure pas moins désespérément vieillotte et même anachronique. Quelle jeune fille en effet aujourd’hui va devoir inventer une histoire aussi alambiquée de grossesse pour quitter le giron familial ? Où va-t-on voir des valises pleines de billets de banque passer de main en main ?

Faussement dépoussiérée, cette version du pauvre de la pièce des années 50 qu’avait si magistralement immortalisée Louis de Funès à l’écran sous la férule d’Edouard Molinaro, s’avère donc bien inutile et plombée par un acteur auquel on aurait envie de conseiller de profiter des quelques instants où il tient son chauffeur entre les mains, car c’est probablement le seul « Oscar » qu’il verra de près de toute sa carrière…

Franck BORTELLE (Paris)

Oscar, de Claude Magnier (1958)
Dialogues : Éric Assous
Mise en scène : Philippe Hersen
Avec : Bernard Farcy (Bertrand Barnier), Chantal Ladesou (Mme Barnier), Davy Sardou (Christian Martin), Sophie Tapie (Julie Barnier, la fille), Vincent Moscato (le coach), Florence Geanty (Juliette, la bonne), Odile Vuillemin (Brigitte Bourin, la seconde fille), Blanche Raynal (Mme Bourin, l’ancienne bonne), Avy Marciano (Oscar).
Décors : Stéfanie Jarre
Lumière : Jacques Rouveyrollis
Costumes : Camille Duflos
Musique : Catimini troupe vocale
Produit par Alain Depardieu et Cospe production
Grand Théâtre du Gymnase – Marie Bell • 38, boulevard de Bonne-Nouvelle • 75010 Paris
Réservations : 01 48 65 97 90, Fnac, Carrefour et points de vente habituels
Du 9 février au 7 juin 2008, du mardi au samedi à 20h45 et le samedi à 16h.
Durée : 1h30

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