Présentation de lauteur :
Ödön von Horváth est né le 9 décembre 1901 à Susak (Fiume). Sa famille sinstalle à Belgrade en 1902 puis à Budapest en 1908. Il fréquente linternat épiscopal de Budapest. Il rejoint ses parents à Munich en 1913, sinstalle à Presbourg (Bratislava) trois ans après et de nouveau à Budapest en 1918. Après sa terminale à Vienne en 1919, il sinstalle à Munich et commence des études de lettres. Ses premières publications datent de 1922. Il séjourne plusieurs semaines à Paris en 1924 et, au retour, décide de sinstaller à Berlin. La maison dédition Ullstein lui offre un contrat qui lui permet de vivre de sa plume. En 1930, paraît son premier roman, LÉternel Petit-bourgeois. En 1931, création de Nuit italienne et des Légendes de la forêt viennoise à Berlin. Il reçoit le prix Kleist. En 1932, Casimir et Caroline est créé à Berlin et Leipzig. Horváth quitte lAllemagne en 1933 et se rend à Budapest afin de conserver sa nationalité hongroise. En 1934, il retourne à Berlin. Allers et retours est créé à Zurich. En 1935, il sinstalle à Vienne. En 1937, Le Jugement dernier est créé à Ostrava en Moravie en langue allemande. Jeunesse sans dieu paraît chez léditeur des exilés Allert de Lange à Amsterdam et sera très vite traduit en huit langues.
Le dernier roman, Un fils de notre temps, paraît à Amsterdam en 1938. Après lentrée des troupes allemandes en Autriche, Horváth quitte Vienne pour Budapest, puis Prague et Paris, en passant par la Yougoslavie, Trieste, Venise, Milan, Zurich et Amsterdam. Le 1er juin 1938 il est tué sur les Champs-Élysées par une branche darbre, pendant une tempête. Dans sa poche, on a retrouvé le quatrain suivant, écrit sur une boîte de cigarettes vide :
Le faux devra périr
À présent il est au pouvoir
Le vrai doit advenir
À présent il est au mouroir.
Auteur engagé, il écrit aussi : « Je nai pas de pays natal et bien entendu je nen souffre aucunement. Je me réjouis au contraire de ce manque denracinement, car il me libère de tout sentimentalisme inutile »
« Le concept de patrie, falsifié par le nationalisme, mest étranger. Ma patrie, cest le peuple. »
Et il ajoutera : « Notre pays, cest lesprit. »
Sur ce roman, Jeunesse sans Dieu, il enverra ce texte à un ami : « Je viens de relire ce livre, et je dois lavouer, il me plaît. Sans en avoir lintention, jai décrit pour la première fois le fasciste rongé par les doutes, mieux encore, lhomme dans lÉtat fasciste. »
Autour de la pièce :
Écrit dans lurgence, nous avons voulu redonner ce caractère, en plongeant le personnage dans lobligation de raconter son histoire. Lorsque le comédien entre en scène, il est poursuivi et se réfugie dans une maison laissée à labandon. Il écoute les bruits du dehors, et veut délivrer sa mémoire avant quon ne le retrouve.
Le décor, volontairement dépouillé, est constitué dobjets (cahiers, coffre, draps) qui se transformeront au cours du récit pour devenir des éléments de lhistoire. La bande-son est aussi très importante, puisquelle rappelle au protagoniste, larrivée imminente de ceux qui veulent le déporter.
Nous avons insisté sur les doutes de ce personnage qui est broyé par un système. Il a lui aussi sa part de lâcheté, et nous navons pas voulu le dédouaner de sa propre responsabilité dans les évènements qui ont lieu.
Nous avons terminé la pièce sur un texte de Benjamin Fondane, Préface en prose, car il nous semblait important de faire entendre la voix dun homme dépossédé de tout, nié dans son identité.
Jeunesse sans Dieu, suivi de Préface en prose
Mise en scène : Yves Sauton
Avec : Erwan Alec
Création lumière : Gilles Duhaut
Création de la bande-son : Didier Fleury, Pascal Géhan
Régie son et lumière : Gilles Duhaut, Christine Eckenschwiller
Représentations scolaires du 6 février au 10 février 2006
Représentations tout public le dimanche 5 février 2006 à 16 h 30 et les vendredi 10 et samedi 11 février 2006 à 20 h 30
Ateliers dAmphoux 10-12, rue dAmphoux Avignon
Pour les horaires, et les réservations, contacter le 04 90 86 17 12