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Festival d'Avignon

9 mars 2005 3 09 /03 /mars /2005 00:00

ISABELLE PROVENDIER, COMÉDIENNE

C’est à la suite de sa prestation tétanisante dans Macbeth à Avignon que j’ai voulu mieux connaître la jeune Isabelle Provendier. À la voir comme ça, « en vrai », avec son visage et son corps de madone, on a du mal à l’imaginer en sorcière perverse, manipulatrice, machiavélique. Et pourtant…

Son métier de comédienne ne ressemble pas du tout à une vocation : « Je ne savais pas quoi faire, je n’avais rien d’autre à faire… » Elle avait suivi une formation d’hôtesse d’accueil et considérait les écoles de théâtre comme quelque chose de très « poussiéreux ». Or, quand elle rencontre le metteur en scène Antoine Campo, il ne lui parle pas de théâtre, il lui parle de la vie. Ça tombe bien pour Isabelle parce que « passer par une école [classique], c’est pas possible ! ». Elle retrouve la même vision chez Jean-François Matignon : « Il est dans le concret, dans la vie, pas dans le bla-bla. » Elle ajoute – et cette lucidité me sidère : « Il ne faut pas apprendre à être comédien, il faut apprendre à vivre ! »



Elle est visiblement passionnée par le travail qu’elle a fourni avec J.-F. Matignon. Elle l’avait initialement connu lors d’un stage sur Ingmar Bergman. Mais pour la préparation de Macbeth, elle cite aussi bien Bowie, le Caravage, les Rolling Stones, Cage, un livre sur l’ésotérisme… Sur scène, elle utilise un gant, un déambulateur, un déhanchement pour évoquer trois sorcières qui boitent de l’âme.

Un bon capitaine de navire

Parce qu’elle a pu, comme les autres comédiens de Macbeth, être aussi une force de proposition. « Jean-François sait parfaitement ce qu’il veut, mais on est réellement libre. C’est un bon capitaine de navire. On peut se permettre d’être malade ou égaré sur le bateau, on sait qu’il tient fermement la barre. On peut être en perdition, et, en même temps, on est dans un état de totale confiance. Et on a une furieuse envie d’aller au port. »

Elle me parle du rapport qu’il y a entre le corps, le temps et l’espace. Elle précise que « ses » sorcières sont dans la géométrie (« le temps est dans la géométrie »), qu’elles sont plus des angles que des ronds (« les angles sont plus dynamiques que les ronds »). « Pour moi, le féminin n’est pas du tout dans le cercle, dans les courbes. Le féminin, c’est pas que du maternel ! La sorcière, c’est le temps (il y a des spirales dans le temps). »

Puis elle détaille autrement son idée de théâtre « concret ». « Shakespeare, Bergman, Matignon et Beckett me plaisent parce qu’ils n’ont pas peur de se salir : ils mettent les mains dans le cambouis humain. Shakespeare est “archaïque” : il revient aux cellules de l’homme. » Comme j’évoque les lumières plutôt sombres de Laurent Matignon et de Laurent Schneegans pour Macbeth, elle réplique : « Le vent, la mer, les océans, c’est pas parce que c’est sombre que c’est noir ! Quand on est trop dans la lumière, on ne voit plus rien ! »

J’aurais voulu l’écouter encore pendant des heures et des heures… •



Son parcours artistique

THÉÂTRE

2002 : La Répétition permanente, de V. Stevanovic, m.e.s. J.-F. Matignon, la Fonderie au Mans ; chapelle des Pénitents-Blancs à Avignon.
2001 : lecture des pièces de Denise Bonal dans le cadre d’« Itinéraires d’auteur » à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon.
2000 : L’Ultime Chant de Troie, m.e.s. Simon Abkarian, création au Théâtre Vidy de Lausanne, reprise à la MC 93 de Bobigny.
1999-2000 : Un Roméo et Juliette, d’après W. Shakespeare, m.e.s. Ricardo Lopez Munoz, Théâtre d’Aulnay, espace Jacques-Prévert.
1999 : La Novice et la Vertu, de J.-L. Bauer, m.e.s. Antoine Campo, maison de l’Acteur à Montrouge.
1998 : Salinger, de B.-H. Koltès, m.e.s. Kristine Heistzmann. Lectures, de Daniel Besnehard, sous la direction de Françoise Bethe, Festival d’Avignon.
1997 : La Novice et la Vertu, de J.-L. Bauer, m.e.s. Antoine Campo, création à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, tournée ATP. Peines d’amour perdues, de W. Shakespeare, m.e.s. Simon Abkarian, Bouffes-du-Nord, Théâtre de l’Épée-de-Bois, la Cartoucherie.
1996 : La Mise au monstre d’un nouveau monde, de J.-L. Bauer, m.e.s. Antoine Campo, Lavoir moderne parisien.
1995 : La Dynastie des malpropres, de J.-L. Bauer, dans le cadre des « Portes ouvertes des artistes de Belleville ».
1994 : Électre, de Sophocle, trad. Antoine Vitez, m.e.s. Antoine Campo, dans le cadre des « Portes ouvertes des artistes de Belleville ».

TÉLÉVISION
1996 : Le Cri du silence, réalisé par Jacques Malaterre.

COURT MÉTRAGE
2001 : Bosna Airline, de D. Witorwsky.
1994 : Oh pure lumière…, réalisé par C. Baque, m.e.s. Antoine Campo.

DOCUMENTAIRE
2001 : voix sur un documentaire réalisé par Waldeck Weiss.

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