10 février 2008
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FEYDEAU CHEZ LES ZEBRIDES
La compagnie des zébrides présente une création atypique, regroupant un florilège d’extraits de pièces de Feydeau. Avec une finesse d’esprit et une intelligence théâtrale, Frédérique Farina et Georges Bécot, les deux comédiens, délivrent un jeu dynamisé et parfaitement maîtrisé.
Composée de cinq pièces et six extraits, cette pièce de théâtre au titre évocateur, « Un homme est un homme, une femme est une femme » est menée tambour battant par deux comédiens aussi loufoques que talentueux. Avec ses airs de bourgeoise froissée et agaçante, Frédérique Farina excelle dans ce portrait exagéré de la femme parisienne. Provocante, en quête perpétuelle d’un conflit, de mauvaise foi et hypocrite, elle est étonnante de réalisme et de drôlerie. Surtout lorsqu’elle abandonne cette image pincée, pour incarner une femme plus rustre, muée par des gestes grossiers, sans délicatesse, caricaturaux. L’alternance chronique entre une extrême pudeur et un vrai laisser-aller provoque un décalage humoristique charmant mais aussi très critique.
Georges Bécot apporte une touche d’excentricité supplémentaire qui renforce la dimension expressive et originale de la pièce. Voix portante, gestes assurés, il prend vie dans des personnages saugrenus, malgré eux. Très à l’aise dans l’interprétation de ces hommes égoïstes, infidèles, peureux et dissimulateurs, il manie la langue de Feydeau avec une aisance spontanée. Sans frémir, sans même écorcher un mot. L’humour incisif et lucide de Feydeau est sublimé par ce comédien qui a fait sien le langage du dramaturge.
Le choc des époques
Moderne, la mise en scène de Frédérique Farina surprend. Le lit jaune canari puis rose fushia, la commode en poils de bête noirs, le téléphone rose, la musique électronique et les effets sonores, vaudevillesques, sont autant d'éléments qui détonnent avec l’environnement très empesé des bourgeois dépeints par Feydeau. Cette ambiance kitsch et actuelle permet d’accentuer le ridicule de ces personnages et le côté naturellement burlesque de cette pièce, qui cherche à inscrire les créations de Feydeau dans notre époque. D’une actualité toujours aussi vive, ses écrits dévoilent des vérités sur le couple qui ne se démentent pas.
Les deux comédiens livrent là un jeu scénique saisissant, assorti de scènes soigneusement choisies pour leur humour grinçant et leur dynamisme. Ils font un portrait très réaliste des relations humaines en y ajoutant une modernité malicieuse qui redonne un joli coup de fouet à l’art théâtral de Feydeau.
La compagnie des zébrides présente une création atypique, regroupant un florilège d’extraits de pièces de Feydeau. Avec une finesse d’esprit et une intelligence théâtrale, Frédérique Farina et Georges Bécot, les deux comédiens, délivrent un jeu dynamisé et parfaitement maîtrisé.
Composée de cinq pièces et six extraits, cette pièce de théâtre au titre évocateur, « Un homme est un homme, une femme est une femme » est menée tambour battant par deux comédiens aussi loufoques que talentueux. Avec ses airs de bourgeoise froissée et agaçante, Frédérique Farina excelle dans ce portrait exagéré de la femme parisienne. Provocante, en quête perpétuelle d’un conflit, de mauvaise foi et hypocrite, elle est étonnante de réalisme et de drôlerie. Surtout lorsqu’elle abandonne cette image pincée, pour incarner une femme plus rustre, muée par des gestes grossiers, sans délicatesse, caricaturaux. L’alternance chronique entre une extrême pudeur et un vrai laisser-aller provoque un décalage humoristique charmant mais aussi très critique.
Georges Bécot apporte une touche d’excentricité supplémentaire qui renforce la dimension expressive et originale de la pièce. Voix portante, gestes assurés, il prend vie dans des personnages saugrenus, malgré eux. Très à l’aise dans l’interprétation de ces hommes égoïstes, infidèles, peureux et dissimulateurs, il manie la langue de Feydeau avec une aisance spontanée. Sans frémir, sans même écorcher un mot. L’humour incisif et lucide de Feydeau est sublimé par ce comédien qui a fait sien le langage du dramaturge.
Le choc des époques
Moderne, la mise en scène de Frédérique Farina surprend. Le lit jaune canari puis rose fushia, la commode en poils de bête noirs, le téléphone rose, la musique électronique et les effets sonores, vaudevillesques, sont autant d'éléments qui détonnent avec l’environnement très empesé des bourgeois dépeints par Feydeau. Cette ambiance kitsch et actuelle permet d’accentuer le ridicule de ces personnages et le côté naturellement burlesque de cette pièce, qui cherche à inscrire les créations de Feydeau dans notre époque. D’une actualité toujours aussi vive, ses écrits dévoilent des vérités sur le couple qui ne se démentent pas.
Les deux comédiens livrent là un jeu scénique saisissant, assorti de scènes soigneusement choisies pour leur humour grinçant et leur dynamisme. Ils font un portrait très réaliste des relations humaines en y ajoutant une modernité malicieuse qui redonne un joli coup de fouet à l’art théâtral de Feydeau.
Cécile STROUK (Paris)
Un homme est un homme, une femme est une femme
Texte : Georges Feydeau
Interprétation : Frédérique Farina et Georges Bécot
Mise en scène : Frédérique Farina assistée de Julien Delbès
Scénographie : Jérôme Liniger
Au théâtre La Comedia à Paris le vendredi et samedi à 21h et le dimanche à 17h, du 25 janvier au 30 mars
Photo © Jérôme Liniger