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Festival d'Avignon

25 janvier 2008 5 25 /01 /janvier /2008 17:29
LE RETOUR AUX SOURCES

Après "Le Silence des Mères", d'heureuse mémoire, l'acteur-auteur Pietro Pizzuti s'intéresse à l'eau, notre mère et mer primordiale. Thème ô combien vital, pour lequel il a choisi de raconter une histoire bien concrète, proche des préoccupations de tout un chacun…


... Ou, en tout cas, qui risque bien de le devenir dans un avenir plus ou moins proche - un thème et une histoire qui ont convaincu la metteure en scène Christine Delmotte et la "Compagnie Biloxi 48", toujours sensible aux faits de société et aux débats d'idées. D'ailleurs, en parallèle sont organisées diverses manifestations et "rencontres citoyennes" dont une, incontournable, avec Ricardo Petrella, bien connu pour son combat contre la marchandisation de l'eau ("Le Manifeste de l'Eau"/édit.Labor) dans le cadre d'un dimanche tout entier, le 23 janvier, d'animations diverses autour du thème et du slogan : "Tous à l'eau, avec les artistes, pour la "Charte mondiale des artistes pour l'eau".

Eau-du-Loup----Sara-Tant.jpg
Dans un pays du Sud, le petit village de Chaclacayo Alto est alimenté en eau par une source millénaire se trouvant dans la propriété d'une vieille dame qui va se trouver confrontée aux appétits d'une entreprise mondiale d'exploitation de l'eau. Altermondialisme et globalisation, alimentation et nécessité vitale, exploitation et besoin de profit. Ces binômes de réalité vont s'affronter en la personne de Madame Pecherel, propriétaire du terrain sur lequel se trouve la "source du Loup", et Monsieur le PDG d'une multinationale. Ce duel prendra également la forme d'un affrontement plus personnel, car d'autres choses encore les séparent (et les unissent…) et cela depuis l'enfance.

Affrontement d'intérêts opposés et duo d'acteurs

Le récit a germé dans la tête de Pizzuti depuis un séjour dans "un pays du Sud", il y a quelques années déjà. Il a pris forme en s'inspirant de faits réels, vécus, récoltés, ou non par l'auteur et d'éléments communs à ces pays du Sud riches… en "or bleu", tout en s'appuyant sur une solide documentation. Personnages composites, histoire imaginaire, mais puzzle fort bien reconstruit et reflétant une exacte vérité. Si le village dont il est question existe bel et bien, il y a, hélas, d'autres Chaclacayo, d'autres villageois pour défendre "un bien qui appartient aux habitants de la terre, un bien indispensable à la vie". Si parfois les chiffres, les théories en présence, ce "débat d'idées" central, se montrent un peu trop présents, il apparaît tout de même nécessaire afin de saisir correctement les enjeux de "mettre cartes sur plateau" dans tous les sens. Savoir n'est-ce pas "comprendre comment la moindre chose est liée au tout" disait le philosophe Alain.

Deux grands acteurs de la scène belge francophone vont se mesurer : celle qu'on qualifie de "grande dame", Jacqueline Bir, toujours pareille à elle-même et Pierre Laroche qui fut le professeur de Pietro Pizzuti au Conservatoire de Bruxelles. Duo plutôt que duel. Si affrontements il y a, on devine bien, dès le début de la pièce, qu'il y en a eu d'autres auparavant et que celui-ci pourrait être le dernier. Les didascalies dites par les comédiens eux-mêmes impliquent la répétition de gestes d'un rituel d'accueil déjà maintes fois observé. De même, des notes dissonantes – le vous ou le tu ? – indiquent qu'il y aurait eu d'autres confrontations, pour d'autres "affaires". Le mystère sera dissipé à la faveur d'une rencontre nocturne dans cette maison coloniale qui a connu bien des vicissitudes. Le conflit ouvert entre la propriétaire et l'homme d'affaires en cachait un autre. Bien que beaucoup plus profond et ancien, il sera réglé par la sagesse acquise au fil du temps; là, il y aura moyen de comprendre, de pardonner, de pratiquer la "résilience" et d'envisager des rapprochements.

es comédiens - ô combien confirmés - que sont Jacqueline Bir et Pierre Laroche savent jouer des deux registres, sans se livrer à un "match" permanent de même coloration, qui eut été lassant. Un spectacle qui revendique le statut d'"engagé", sinon de militant, porté par une interprétation sans faille.

Suzane VANINA (Bruxelles)

Crédits photos © Sara Tant

Texte : "L'Eau du Loup" de Pietro Pizzuti/édit.Lansman
Mise en scène : Christine Delmotte, assistée de Manu Happart
Scénographie, costumes : Catherine Somers
Peinture décor : Marc Draime – Construction : Fer-Play
Lumière, technique : Nathalie Borlée
Son : Laurent Beumier
Assistanat général : Gabrielle Dailly
Interprétation : Jacqueline Bir, Pierre Laroche
Production : "Compagnie Biloxi 48" en accueil au Théâtre des Martyrs

Du 16.1au 16.2.2008 à 20 h15 (mardis à 19 h, dim. 27.1 et 3.2 à 16 h) au Théâtre de la Place des Martyrs - Tél.:+32(0)2.223.32.08/Fax :+32(0)2.227.50.07 -
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