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Festival d'Avignon

24 septembre 2007 1 24 /09 /septembre /2007 08:40
UN TIERCÉ DE PLAISIRS

Grâce à un comédien bruiteur et à deux musiciens complices, le film muet de Murnau (1926) trouve sur scène une vie nouvelle. Les personnages en noir et blanc de l’écran se mettent à parler, à se jouer d’un vieux mythe avec humour.


L’histoire de Faust, ce savant qui vend son âme à Méphisto le diable pour avoir jeunesse et amour, s’en trouve transfigurée. C’est un renouvellement, comme le fut, dans son genre en 1955, le film « Marguerite de la nuit » de Claude Autant-Lara, mais avec un verve différente. Sur l’écran, les effets spéciaux des années 20 restent prodigieux. Les éclairages donnent aux séquences des ambiances en clair obscur dignes de la peinture classique la plus subtile. Les décors d’architecture ont de stupéfiantes et vertigineuses perspectives.

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Malgré l’outrance des gestes et des mimiques inhérentes au ciné expressionniste d’avant le parlant, les acteurs restent émouvants. Murnau met merveilleusement en tension innocence et perversité, jeunesse et vieillissement à travers la lutte du bien contre le mal. Il use de la profondeur de champ en précurseur. Le montage est nerveux, multipliant plans et cadrages.

Patrick Ponce a éprouvé le désir de donner la parole à cette histoire en noir et blanc. Il a procédé  avec intelligence et finesse. Il a créé des dialogues qui collent aux images, à la manière dont s’enregistrent les doublages d’aujourd’hui. Il ne craint pas d’aller au-delà. Il interprète, avec une virtuose maîtrise, tous les rôles, y compris ceux de la foule. Pour ce, il use non seulement de ses mots, mais de son souffle, de grommelots, de borborygmes, d’onomatopées…

Union des mots, des musiques et des images

Cette performance est celle d’un homme qui, tel un marionnettiste, exprime vocalement et physiquement ses personnages en leur transmettant son énergie. Le comédien mise sur plusieurs niveaux de significations. De temps à autre, la parole tâte d’un humour décalé. Des bouffées drolatiques viennent relancer l’attention. Et, trouvaille donnant une dimension supplémentaire au spectacle, l’interprète insère, au milieu de la projection, une interview imaginaire du réalisateur. Du coup, le théâtre devient leçon vers une ouverture au langage cinématographique à travers un commentaire sur la manière dont le film est construit, sur son esthétique. En quelque sorte une séance vivante de ciné-club qui enrichit le regard du spectateur.

Jérôme Favarel au piano ainsi que Pierre Marcon au saxophone et à certains bruitages emballent ce cadeau au moyen de climats variés. Du lyrisme quasi symphonique, ils passent à des accents mélodramatiques ou à la légèreté sentimentale, non sans une pointe de pastiche. Une sorte d’éventail des genres de la musique de films.

L’ensemble est sans défaut. La complicité entre les artistes réellement sur plateau et les présences virtuelles défilant sur écran ne se dément jamais. Le spectateur passe allégrement de la redécouverte d’un chef d’oeuvre du 7e art de nos arrière-arrière-grands-parents aux  libertés facétieuses du théâtre actuel. 

Michel VOITURIER
Faust

Texte : Patrice Ponce
Film : Friedrich Wilhelm Murnau (DVD Films sans Frontières)
Mise en scène et Distribution : Patrick Ponce
Musiciens : Jérôme Favarel, Pierre Marcon
Costumes : Christian Burle
Lumières : Julô Etiévant
Son : Pedro Theuriet


En tournée : le 7 octobre en l’Espace Culturel de Fayence (0494 85 00 35) ; le 14 à La Nacelle d’ Aubergenville (0130 95 37 76) ; le 17 en la Salle Sabine Sani d’Ay (0326 55 18 44) ; le 21 au Théâtre de Villeneuve-les-Maguelone (0467 69 58 00) ; le 28 à la  Genette Verte de Florac (0466 45 23 60) ; le 7 novembre aux Colonnes à Blanquefort (0556 95 49 00) ; le 9 au Cinéma Saint Paul de Rezè (0251 70 78 00) ; le 14 au Centre culturel Picasso de  Montigny-lès-Cormeilles (0130 26 30 50) ; le 17 au théâtre Jean Marais - Centre culturel du Forum à St- Gratien (0139 89 24 42) ; le 19 à l’Espace Culturel de Marly-la-Ville (0134 31 37 60) ; les 21 et 22 en l’Espace Jean Vilar d’Amilly (0238 95 02 02) ;le 23 en l’Atelier à Spectacle de Vernouillet (0237 42 60 18) ; le 25 au Centre Culturel de Moissac.

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