28 août 2007
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COUP DE COEUR RUEDUTHEATRE
JEUX DE BATRACIENS, JEUX DE COPAINS
Une grenouille et un crapaud sont voisins. L’une est audacieuse, l’autre est timoré. Ils jouent ensemble, se brouillent, se réconcilient comme tous les gamins. Ils ont la chance d’être chouchoutés par un trio humain : Justin, Achille et Pauline. Ils croisent par ailleurs un escargot facteur, des insectes divers, un canard de kermesse, un vent décoiffant…
L’idée de faire dialoguer les batraciens non seulement entre eux mais aussi avec des gens du village enrichit le jeu. Ces adultes ont de la sorte un regard sur les émotions, les doutes, les envies de Ranelot et Bufolet. Ils traduisent au surplus un humour très direct qui désamorce la tension, les situations délicates, conflictuelles et rassure tant les protagonistes de l’histoire que les petits spectateurs dans la salle.
Ce sont les marionnettistes manipulateurs qui modifient le décor selon l’évolution des saisons, manière imagée de parler du temps qui passe. Ils accompagnent et commentent, mine de rien, les autres thèmes abordés avec délicatesse : comment se réconcilier lorsqu’on s’est disputé ? de quelle manière vaincre ses peurs ? comment faire pousser des plantes dans un jardinet ? de quelle manière éviter de se moquer de quelqu’un qui a l’air ridicule ? comment distinguer le réel des cauchemars faits la nuit ?
Tendresse et réflexion
Sans avoir l’air d’y toucher, le spectacle abonde en sujets de réflexion importants, loin des gadgets habituels de l’environnement. Il parle de vie simple, de préoccupations proches des gosses. Il se sert de quelques éléments répétitifs pour relancer l’attention, éléments qui resteront ancrés dans la mémoire comme les refrains dans une chanson. Il est assez réaliste pour aider à passer de la vie à la fiction théâtrale sans cependant mener à une identification simpliste du public enfantin avec les héros animaux.
Bref, une réalisation tout en délicatesse qui ne jette pas de la poudre aux yeux. Qui plonge dans le généreux et le sensible les plus palpables. Qui assemble la fascination du spectacle avec la réflexion à propos des problèmes relationnels d’existence quotidienne. C’est trop rare la tendresse pour passer à côté de celle offerte ici avec sincérité.
Ranelot et Bufolet
Texte : Arnold Lobel (éd. École des Loisirs, 2006)
Adaptation et mise en scène : Sophie Museur
Distribution : Bruno Bastin, Vera Van Dooren, Eric Giersé
Scénographie : Annick Walachniewicz
Costumes : Catherine Versé
Marionnettes : Annick Walachniewicz, Jean-Christophe Lefèvre
Décor sonore : Jean Kito
Éclairages : Eric Giersé
Coproduction : Théâtre des 4 Mains / Canard Noir (Bruxelles)
Durée : 45’
Public : 3 - 5ans
JEUX DE BATRACIENS, JEUX DE COPAINS
Une grenouille et un crapaud sont voisins. L’une est audacieuse, l’autre est timoré. Ils jouent ensemble, se brouillent, se réconcilient comme tous les gamins. Ils ont la chance d’être chouchoutés par un trio humain : Justin, Achille et Pauline. Ils croisent par ailleurs un escargot facteur, des insectes divers, un canard de kermesse, un vent décoiffant…
L’idée de faire dialoguer les batraciens non seulement entre eux mais aussi avec des gens du village enrichit le jeu. Ces adultes ont de la sorte un regard sur les émotions, les doutes, les envies de Ranelot et Bufolet. Ils traduisent au surplus un humour très direct qui désamorce la tension, les situations délicates, conflictuelles et rassure tant les protagonistes de l’histoire que les petits spectateurs dans la salle.
Ce sont les marionnettistes manipulateurs qui modifient le décor selon l’évolution des saisons, manière imagée de parler du temps qui passe. Ils accompagnent et commentent, mine de rien, les autres thèmes abordés avec délicatesse : comment se réconcilier lorsqu’on s’est disputé ? de quelle manière vaincre ses peurs ? comment faire pousser des plantes dans un jardinet ? de quelle manière éviter de se moquer de quelqu’un qui a l’air ridicule ? comment distinguer le réel des cauchemars faits la nuit ?
Tendresse et réflexion
Sans avoir l’air d’y toucher, le spectacle abonde en sujets de réflexion importants, loin des gadgets habituels de l’environnement. Il parle de vie simple, de préoccupations proches des gosses. Il se sert de quelques éléments répétitifs pour relancer l’attention, éléments qui resteront ancrés dans la mémoire comme les refrains dans une chanson. Il est assez réaliste pour aider à passer de la vie à la fiction théâtrale sans cependant mener à une identification simpliste du public enfantin avec les héros animaux.
Bref, une réalisation tout en délicatesse qui ne jette pas de la poudre aux yeux. Qui plonge dans le généreux et le sensible les plus palpables. Qui assemble la fascination du spectacle avec la réflexion à propos des problèmes relationnels d’existence quotidienne. C’est trop rare la tendresse pour passer à côté de celle offerte ici avec sincérité.
Michel VOITURIER
www.ruedutheatre.info
www.ruedutheatre.info
Présenté aux Rencontres du Théâtre jeune Public de Huy les 24 at 25 août 2007.
Ranelot et Bufolet
Texte : Arnold Lobel (éd. École des Loisirs, 2006)
Adaptation et mise en scène : Sophie Museur
Distribution : Bruno Bastin, Vera Van Dooren, Eric Giersé
Scénographie : Annick Walachniewicz
Costumes : Catherine Versé
Marionnettes : Annick Walachniewicz, Jean-Christophe Lefèvre
Décor sonore : Jean Kito
Éclairages : Eric Giersé
Coproduction : Théâtre des 4 Mains / Canard Noir (Bruxelles)
Durée : 45’
Public : 3 - 5ans