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Festival d'Avignon

26 juillet 2007 4 26 /07 /juillet /2007 18:15
RÉCIT D’UN CHOC

Trois semaines après le paradis. Le titre choisi par le radical Israël Horovitz, dramaturge américain contemporain reconnu, désigne une destinée particulière, tout en ménageant le mystère. Celui de la tragédie du 11 septembre 2001 qui voyait les deux tours du Wall Street Center s’écrouler et le monde vaciller.


Des images bouleversantes diffusées en boucle sur nos téléviseurs. Un moment terrible défile dans nos têtes. Pour l’auteur, qui a cru durant quelques heures que son fils était l’une des victimes, ce moment fut sans doute, intérieurement, une descente aux enfers.

Le texte a été écrit dans les trois semaines qui suivirent les événements. La mise en scène choisie par Ladislas Chollat est dépouillée. Sobre. Au début, seul un visage est visible ainsi qu’une main tournée vers le ciel. Il s’agit d’un homme, un New-Yorkais. Il parle de ce qui n’est plus. Puis, un rythme s’impose d’emblée au spectateur entre la course du comédien Daniel San Pedro et les lumières placées frontalement, figurant les tours au moment du drame. Le public est aveuglé par la violence des éclairages. Comme hypnotisé par un jeu de lumières qui laisse imaginer ce que l’explosion d’un avion s’écrasant contre une tour à pu être au cœur d’une mégalopole comme New-York. Sans aucun doute, quelque chose d’insupportable. 

troissemaines-paradis.jpeg
Cet homme qui nous donne sa version des faits s’interroge sans cesse sur l’état du monde et notamment sur celui que nous allons léguer à nos enfants. Il se sent inutile, comme dans l'impossibilité soudaine de protéger sa descendance.  Il se prend parfois pour un héros, un super papa qui voudrait sauver le monde. Pur fantasme. Il donne des chiffres, annonce 2.000 disparus, ne cesse de courir pour fuir la douleur du désespoir. Et le récit des événements invite à côtoyer la mort. Depuis les bombes lancées sur Bagdad jusqu’à l’amputation des deux tours jumelles portées comme un deuil par les Américains, toutes les questions sont posées. Et puis, il y a l’histoire de ce petit garçon de 4 ans qui envoie des messages à son père dans des ballons gonflés à l’hélium parce qu’un papa au ciel, c’est pas facile à atteindre…

Cette pièce, très applaudie, a doublement touché le public, car elle est à la fois réaliste et tendre. Elle porte en elle un questionnement sur le monde et sa survie. Non sans fermeté. Elle est encore une réflexion sur la guerre et une sombre page de l’histoire. Une réponse picturale a été donnée à l’intensité dramatique du personnage, joué par Daniel San Pedro qui entre dans ce rôle à la perfection, par le peintre Carlos Torres, ce qui pousse le spectateur à aller plus loin. A n’en point douter, un moment fort du Off.

Christelle ZAMORA
www.ruedutheatre.info


Texte d’Israël Horovitz
Mise en scène de Ladislas Chollat
Avec Daniel San Pedro
Décor de  J-F Servigne
Lumières  Alban Sauvé

Avignon OFF
Théâtre du Petit Louvre
Chapelle des Templiers - 3, rue Felix Gras
Tel : 04 90 86 04 24

Photo © DR
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