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Mois AprÈS Mois

Festival d'Avignon

24 mars 2008 1 24 /03 /mars /2008 16:53
C'est bien connu, en Mars, ça repart. Les Miséreux se tâtaient en novembre, les voilà fin prêts en mars et ils se déclarent en plus le jour du 1er tour des municipales. Sans doute histoire d'accaparer  la Une de l'actu ?

Pendant l'été 2007, en exclusivité pour RUEDUTHEATRE et pendant tout le Festival d'Avignon, l'humoriste, comédien et auteur lyonnais Pascal Coulan nous a raconté, vu des coulisses, le quotidien d'une troupe qui découvre pour la première fois les joies et les affres de la vie avignonnaise. Tous nos lecteurs attendaient la suite...

F moins 4 mois plus un jour (48)

Oui, partir mais avec quel spectacle à Avignon ? Et là les Miséreux se souviennent...

les parades épuisantes, les tracts qu’on donne et qu’on retrouve par terre, qu’on ramasse parfois, les tourneurs acheteurs diffuseurs plus souvent diffusés voire dilués, tellement ils sont invisibles, inodores, absents …. qu’ont-ils acheté, diffusé, qu’ont-ils aimé, qu’est ce que le public aime. MC se souvient de ces tonnes de papier même pas recyclés, de ces parades oùla  sueur se mêle aux arguments, à tous ces ces gens pressés plein de dossiers sous le bras qui courent et volent pour vendre leur spectacle, rencontrer des gens, plein de gens, mais qui  en fin de compte vous laissent la bourse  à l'air: le tourneur qui achète avec l’argent de sa mairie deux spectacles par an, le directeur de festival qui fait la fine bouche, qui demande des garanties artistiques, mais surtout financières parce que vous comprenez, c’est tellement difficile de tenir un lieu, on ne se fait qu’un petit salaire, tout petit, il y a tellemnet de frais…lesquels…. bien, des frais, techniques, et après, et bien des frais administratifs…. ah bon, lesquels ? …. et puis d’autres frais, lesquels ? logistiques, ah oui, bureautiques, certainement, telescopiques, informatiques, tectoniques, coloscopiques, acadabrantiques…. oui, en y réflechissant, c’et vrai, c’est fou ce que le directeur du Tilleul jaune, de la Terrasse ou de la Bavure d’imprimerie, trois magnifiques lieux papesques, ont comme frais.

Et en multipliant les recettes de huit compagnies qui paient chacune 8.000 euros de location, on sent qu’ils doivent être vraiment exigeants pour joindre les deux bouts du festival, jusqu’au prochain. Que le théâtre est bien gardé dans le Off d’Avignon ! Oui, MC se souvient de tout ça, tout en ajoutant au tableau de jolies comédiennes et festivalières qui elles aussi raffolent des plaisirs multiples de la scène et de l’art ! On se souvient de la douceur de la piscine glauque d’où on a ramené un staphilocoque nosocomial, et les jolies terrasses du festival, seulement trouis euros la grenadine à l’eau du robinet. Mais quel robinet.

Merci Bolkentstein, il aurait pu être directeur du Off, puisque tout est régit selon ses lois ;

Oui,
les Miséreux se souviennent de tout ça, et pourtant, comme un seul homme, ils ont répondu Oui à l’aventure renouvelée. Comme des chercheurs d’or, ils espèrent encore trouver le nouveau filon. Ils sont 900 compagnies comme ça, et il n’y qu’à se baisser, les caniveaux sont pleins de contrats !

Bon, lance MC qui insiste tandis que tout le monde se revoit au soleil, plein d’un espoir intact et renouvelé, comme une jouvence éternelle : on y va, avec quoi ?

JP réfléchit... un truc qui marche. Tout le monde pense : un ruc qui a marché dans le plus grand festival du monde, c’est « Les trois salopes et la culotte du zouave »…. mais personne n’ose le dire.

Les
Miséreux ont de la retenue. Et pourtant, il parait que l’histoire de ces deux salopes, c’était pas si mal finalement. Comme quoi on se fait souvent des idées... pré-con-cul, pardon, préconçues...


Retrouvez Pascal Coulan sur scène :

Du 5 mars au 29 mars à 21 H

Du mercredi au samedi 
Au Nombril du Monde
1 Place Chardonnet
69001 Lyon

dans son spectacle Plein le culte, présenté à Avignon 2007.


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9 mars 2008 7 09 /03 /mars /2008 00:11
C'est bien connu, en Mars, ça repart. Les Miséreux se tâtaient en novembre, les voilà fin prêts en mars et ils se déclarent en plus le jour du 1er tour des municipales. Sans doute histoire d'accaparer  la Une de l'actu ?

Pendant l'été 2007, en exclusivité pour RUEDUTHEATRE et pendant tout le Festival d'Avignon, l'humoriste, comédien et auteur lyonnais Pascal Coulan nous a raconté, vu des coulisses, le quotidien d'une troupe qui découvre pour la première fois les joies et les affres de la vie avignonnaise. Tous nos lecteurs attendaient la suite...

F+ 8 mois ou F- 4 mois (47)

FIN DE L'HIVERNATION

Depuis novembre dernier, il s’en est passé des choses, et les Miséreux sortent de leur hivernation. Toutes ces choses passées concernant la vie plus ou moins privée des membres actifs de la troupe non subventionnée ont finalement peu d’importance. Quel drôle de temps peu glorieux où de plus en plus la culture et son argent (c'est-à-dire celui de tout le monde) se restreint de plus en plus aux grandes gueules qui gueulent et seulement elles.

Plus tu casses Bartabas, et plus t’auras d’oseille, Caubère brasse l’air du ministère, après, passe par la caissière. L’intouchabilité et la radinerie des prétendues stars n’arrange pas le système. Devant eux, les ministres de la culture étant aussi fuyants qu’un Sarko devant les poissonniers du Guilvinec, ils cèdent sur tout. Cela agace les Miséreux de toutes les espèces et de toutes les provinces. D’autant qu’à eux, leur pauvre subvention vient d’être tronquée de moitié. L’idée serait qu’eux aussi cassent tout à leur DRAC locale, mais ce serait la case prison assurée. Tout le monde n’a pas la chance de gueuler à l’oreille des chevaux !

Malgré tout, dans cette province créative où l’existence dépend aussi des Assedic miraculeusement survivantes, la décision des Miséreux est bien prise : « En 2008, on refait Avignon ! » !

Dans le local un peu humide des Miséreux, tout le monde est donc présent en ce début de mars : Jean-Pierre, Michel, Marie Claude, Catherine, Omar, Patrick et Annick. Avant la décision unanime de cette grande décision, il y a eu quelques hésitations. Omar a été sollicité pour la liste PS de sa commune qui en période d’élections adore prouver son ouverture vers les peuples lointains, et Annick a eu une belle proposition pour une série porno en Corée, très bien payée mais éreintante. « Ils n’arrêtent jamais les coréens !! » lui a dit Michel qui s’y connaît en coréen. Quand on est artiste, certes il faut faire tous les genres, mais le porno est un genre un peu trop genre. Et Annick, tout le monde le sait, a une tendance à l’urticaire à la moindre cuisine asiatique. Marie-Claude aurait bien pris le rôle mais poliment, les Coréens lui ont dit qu’ils souhaitaient une femme de moins de 50 ans. Cette seule phrase a ruiné la Sécu en Prozac. Finalement, loin des listes d’urnes démago et de Séoul, ANPE et théâtre en province, c’est pas plus mal quand on est Miséreux. Et c’est leur fonction. Ils sont donc toujours sept, toujours ensemble et toujours fringants. Il y a même un futur nouveau venu : la femme de Jean-Pierre, annulant le processus de divorce, est revenue au foyer conjugal… Enceinte…. De qui ? Personne n’ose le demander.

Jean Pierre ne s’offusque pas. Le fruit supposé de sa fougue éternelle le satisfait.

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Du 5 mars au 29 mars à 21 H

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dans son spectacle Plein le culte, présenté à Avignon 2007.


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25 novembre 2007 7 25 /11 /novembre /2007 19:33
C'est bien connu, en Mars, ça repart. Les Miséreux se tâtaient en novembre, les voilà fin prêts en mars et ils se déclarent en plus le jour du 1er tour des municipales. Sans doute histoire d'accaparer  la Une de l'actu ?

Pendant l'été 2007, en exclusivité pour RUEDUTHEATRE et pendant tout le Festival d'Avignon, l'humoriste, comédien et auteur lyonnais Pascal Coulan nous a raconté, vu des coulisses, le quotidien d'une troupe qui découvre pour la première fois les joies et les affres de la vie avignonnaise. Tous nos lecteurs attendaient la suite...

F+ 4mois : 11 novembre 2007 (46)
Et si on remettait le couvert ?

C’est l’armistice. La culture en danger stagne et Jean-Pierre, directeur de la troupe des Miséreux aura du mal à y faire son trou. Il n’est définitivement pas homosexuel. Ses chances de gloire s’amenuisent mais l’amour du théâtre reste intact. Depuis trois mois que les Miséreux sont rentrés d’Avignon, tout est passé très vite. La troupette a repris son train train quotidien : ranger, se reposer, parler, penser, prendre un peu de congé, repenser. A l’art, aux dossiers, aux suites du festival, aux relances téléphoniques, aux conséquences de la ruine financière, et à la vie de trois mois à ne pas faire grand-chose qu’à attendre les fameuses retombées désespérantes d’Avignon, c’est à dire deux malheureuses dates, dont l’une au bout de la France, pour la première édition d’un festival de textes contemporains. A la recette, frais de déplacements remboursés sur la base de ticket Prem’s ! Ce qu’on appelle un plan galère ! Mais quel plaisir de rencontrer à nouveau le public, le cœur empli de la promesse d’un article qui enrichira le dossier de presse.

Les Miséreux font le bilan : Ca va pas fort ! Par bonheur, ils bénéficient encore tous du mode d’indemnisation chômage, mais cela n’a qu’un temps et ne leur permet que de prendre un peu leur souffle. Ils feront peut être un spectacle pour enfants à Noël, quelques téléfilms style Louis la Brocante, avec plein de cascades dont la plus risquée pour l’équipe est celle où Louis conduit lui-même sa camionnette. Les Miséreux peuvent espérer un jour ou deux de tournage, les fameuses miettes de Victor, célèbre comédien à 20.000 euros par jour de brocante.

Les Miséreux ont ainsi retrouvé la vie classique de beaucoup de troupes de retour d’Avignon qui se demandent bien comment organiser l’année. Après plusieurs réunions de palabres, parlottes, discussions sans fin sur le rôle de la culture en France, et celui des Miséreux en particulier… (« au fond, dirait not’président, à quoi servent ils ?), le moral n’étant pas plus bas que le sac à main qui sommeille sous le ventre de chaque crocodile, Jean-Pierre, dans un élan que Michel n’hésita pas à qualifier d’héroïque, proposa ce qui sembla dans un premier temps une folie : « Et si on refaisait le festival l’an prochain ? » Toute la troupe resta bouche bée, béate et hébétée…elle allait réagir quand le portable de Jean Pierre sonna : sa femme remettait le divorce en cause.

Rendez vous la semaine prochaine ! Que chacun y réfléchisse. Pourquoi y retourner, pourquoi ne pas y retourner, qu’est ce qui fait tourner le monde des Miséreux quand la plupart des grands théâtres les méprisent au plus haut point ? Sans aucun doute, l’Amour du théâtre et l’espoir un jour, d’en vivre sans les miettes de Louis la brocante.


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Du 5 mars au 29 mars à 21 H

Du mercredi au samedi 
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dans son spectacle Plein le culte, présenté à Avignon 2007.


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7 août 2007 2 07 /08 /août /2007 11:19
En exclusivité pour RUEDUTHEATRE et pendant tout le Festival d'Avignon 2007, l'humoriste, comédien et auteur lyonnais Pascal Coulan nous raconte, vu des coulisses, le quotidien d'une troupe qui découvre pour la première fois les joies et les affres de la vie avignonnaise.

F + 8 : lundi 6 août (45)


Une semaine après la fin du festival, les MISÉREUX sont encore dedans. Séparément. Le voyage du retour se fit dans la fatigue, le déchargement aussi. Il faut dire que les costumes pliés les uns sur les autres, imbibés de sueurs et de maquillages, avaient à la fois collé, déteint et dégageaient des odeurs qui auraient fait sourire le grand Molière ! Une fois arrivé, Michel s’est écroulé. Littéralement. Comme s’il s’était programmé pour le festival, juste pour le festival. Une fois franchie la porte du local qui n’avait pas été aéré, il s’est écroulé. Plus de batterie. D’un léger coma, il ne s’est réveillé que mercredi dernier. Presque en forme.
Quant aux autres : fatigue, crampes aux mollets, courbatures, rêves agités, bruits et couleurs plein la tête avec réflexe nocturne de tracter, coller, encore tracter, parader, et jouer. Jusqu’à jeudi, Annick voyait la créature du lac noir surgir de sa baignoire. Elle n’osa y pénétrer que lorsque Patrick et Omar furent passés respectivement pour confirmer que sa baignoire n’était pas une piscine marécageuse. Avec les « fucking clim » du festival, tout le monde a eu sa petite angine.

Bref, la semaine se passa chacun chez soi, avec un seul but : se remettre en forme en ne faisant rien, en retrouvant sa famille ou accélérant son divorce. Jean-Pierre goûta les joies et les peines de la vie de célibataire en essayant d’être homosexuel, mais sans y parvenir vraiment. Faut dire, dans la Province des MISÉREUX, c’est pas la gay pride tous les jours. Alors pour un nouveau venu en formation, c’est pas facile ! Tout le monde était vraiment épuisé. Et après une première retrouvaille au réveil de Michel, Marie-Claude proposa une soirée barbecue. Chez elle. Avec le rosé que Jean-Pierre avait piqué au proprio. Peu de choses à se dire au début, puis quelques fous rires rappelant les bons souvenirs, vision remémorée de ces milliers de tracts par terre, et la certitude d’avoir eu un bon spectacle, la conviction qu’ils avaient fait tout ce qu’il fallait faire pour avoir du public, l’orgueil même de penser qu’ils méritaient plus de considération de la part des journalistes et de la profession, enfin, l’affirmation collective et conclusive de fin de soirée : on est mieux ici que là-bas. Avignon, c’est fini !  

Combien de MISÉREUX, faisant les comptes de leurs investissements : argent, espoir, énergie, travail, effort, face à des merguez fraîchement cuites et un rosé bien frais firent la même conclusion ? Dans les 850 ! Les mêmes qui y étaient. Les mêmes qui y reviendront. Contrairement au Klondike, les MISÉREUX ont les pépites en eux et des ressources inépuisables de régénérescence. Ils l’ignorent encore. Pour l’instant, les merguez crépitent, le rosé « goulaye » alors, que faire d’autre sinon attendre ses indemnités, vider son verre et rigoler pour un rien. 

Et sans penser à sa femme éclipsée, Jean-Pierre lève un toast unanime : « Je ne sais pas encore si on a bien fait de le faire, mais Avignon c’est fini ! » Hourra général. Les merguez sont cuites !


 
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29 juillet 2007 7 29 /07 /juillet /2007 01:36
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F+1 : dimanche 29 Juillet (44)


Quelle fête hier soir ! Toutes les choses ont été dites et partagées. Réconciliation. Même Gérard est passé vers 4h du matin et tout le monde lui a fait un triomphe : « du cochon pour la location, du gras, c’est pour ma compta ! » Il avait l’air penaud ! L’œil de travers… de porc bien sûr. Les policiers l’ont auditionné. Il risque moins gros. « Tout est bon dans le cochon, y’en a bien dans les bonbons, pourquoi pas dans les nichons ! » Les MISÉREUX se lâchent. On danse, on chante, on dit ce qu’on a à dire : « C’est vrai que t’es chiant Jöel, pour qui tu te prends ? » « Je ne me prends pas, je suis. Un homme de l’art théâtral… » et patati patata… Les comédiens, tralala sur Molière… Joël parle comme  un article du Monde qui s’extasie devant les donneurs de jumelles du IN où on ne sait plus quoi faire d’autre que de faire lire des amateurs.

Mais Joël, c’est pas tout à fait ça. C’est pour ça que Marie Claude lui trouve du charme. « Il connaît plein de textes qu’il récite en diverses occasions : Horace pour faire l’amour, Duras pour faire la nuit ». A 6 heures du matin, tout le monde se sépare, ultime hara kiri buccal pour Patrick, Omar se marre, Annick avec Alain : câlin…Catherine charge Michel sur sa chaise. Mais pourquoi s’est il aussi coincé la jambe ? Le décor s’emboîte, son genou se déboîte !

Nuit blanche ! Colorée pour Josiane. Puis il faut partir. Avant : faire le ménage, la vaisselle, ranger les affaires, état des lieux.

C’est du boulot, mais comme pour les cartons et les tracts et les parades, les MISÉREUX ne sont pas des fainéants. Le café coule à flots. Tout le monde s’y met. A midi, ultime barbotage dans la piscine, le proprio arrive. Avec des fleurs pour Josiane et une caisse de rosé pour Jean-Pierre qui ne sait pas quoi dire. Ca n’allait plus très bien tous les deux. Et puis, si elle se met avec le proprio, l’année prochaine ils auront peut-être la maison gratuite. Toujours ça d’économisé ! « Parce que tu comptes revenir ? » « Je ne sais pas si la région acceptera que toutes ses subventions passent dans les poches de chirurgiens douteux ! » Faut voir.

Pour l’instant, le cerveau dans de curieuses ébullitions, les MISÉREUX sont fatigués. On verra les retombées. Ils ont perdu pas mal d’illusions et 20.000 Euros, mais bon, quand même : y’ a du bon à Avignon. Peut être ce que recherchaient les chercheurs d’or du Klondike. Ils y laissaient leur vie, mais c’était leur vie.

Midi trente ! On hisse Michel au volant de la camionnette à qui on a piqué une jante. Les tracts en moins, c’est plus léger. Il en restait un carton ; ils l’ont posé hier à l’office du tourisme qui, comme d’habitude, a tout balancé à la poubelle.

Moteur, grand départ. Personne ne dit rien. Ultime traversée de la Ville. Plus aucun carton ne pendouille, plus de tracts, tout est vide, tout est CLEAN !. A tel point que les MISÉREUX se demandent si le festival a existé. S’ils ont eux-mêmes existé. Les cinémas crasseux sont déjà des déserts en friche, les garages retrouvent leur vraie fonction, les charcuteries aussi, les crottes de chiens retrouvent leur hégémonie. Aucune trace du festival… Comme si Marie Josée, grand-maire d’Avignon était enfin sortie de sa mairie, et telle super Nani, avait fait le ménage dans la nuit !

Roulant sur l’asphalte rutilant, les MISÉREUX sortent d’un rêve. Même la rue de la République est à nouveau dans les deux sens. Mais au moment de passer les remparts, accroché à un poteau, flotte au vent l’ultime étendard : un carton de leur spectacle : TERRE D’ESPOIRS ET CONTINENT PERDU … auteur inconnu. Un beau spectacle !

Michel passe les remparts, enclenche la troisième. Fatigués, désemparés un peu tristes mais un peu heureux, ils peuvent être fiers d’eux les MISÉREUX.

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28 juillet 2007 6 28 /07 /juillet /2007 00:51
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A+22 : samedi 28 juillet (43)


23ème jour de festival, le dernier. Pas le pire !

Fini la pâte à tartiner pour Catherine. Depuis qu’un anglo-italien lui a dit qu’on pouvait très bien dire Le Nutella, elle n’en veut plus. Coquetterie ? Pas sûr. « Nutella a le genre accordé à son enfance » lui dit Alain qui sait de quoi il parle. « Il est grand et fort parce qu’il en a mangé plein » susurre Annick. Catherine s’en fout, elle en bouffera plus. « Ceci dit, ça te fera pas de mal ».

Pour France Culture, le vrai festival, le IN est fini hier. Mais sous les cartons du OFF qui pendouillent naissent encore les mandragores de la création artistique. Et aujourd’hui il propose encore plus de 850 représentations. Pour leur dernière, les MISÉREUX redoublent d’énergie et d’espoirs. Tout peut encore se jouer. Sauf la recette. Toujours la même : maigre comme des pâtes au beurre. Gérard n’est pas réapparu… On comprend mieux qu’il ait voulu que tout soit réglé avant. Pour sa compta !! Régis a pris la relève.

Quelle belle journée ! A l’Espace Ecuelle, les troupes qui n’ont fait que se croiser s’aperçoivent soudain que les MISÉREUX sont multiples. Ils regrettent un peu de ne pas s’être vus mutuellement, la tête dans le guidon du dopage quotidien tractage-collage-paradage ! Ils sympathisent, s’échangent les mails. Mêmes les Normands et les Tréteaux de l’âme s’embrassent. Finalement, beaucoup de choses les réunissent. Et la petite brune des Tréteaux s’entend si bien avec le grand costaud de Caen.

A chaque créneau qui se termine, chacun remballe son décor, ses projos, ses accessoires, ses costumes. Pleins de la sueur d’Avignon, ils attendront lundi pour se faire dégraisser. Pour cette dernière, les MISÉREUX redoublent de charme en tractant et de talent en jouant. C’est simple, c’est leur meilleure. A part Patrick qui a une petite sushi-gastro. Omar se marre et Annick cynique : « bien fait ». Un rappel des vieux souvenirs. Michel a repris la régie. Finalement son arrêt maladie, c’était une farce. Quels blagueurs ces intermittents, jamais vraiment malades.

Emotion finale ! On range son bazar et on organise un pot de dernière collectif. Josiane s’occupe de l’ambiance. On peut lui faire confiance. JP songe à son prochain divorce. Observant Alain de loin, il se demande s’il n’atteint pas l’âge de devenir homosexuel. « Ca m’aiderait auprès des instances culturelles »...

Le pot est une réussite. Toutes les troupes de l’Ecuelle sont là ! Musiciens, jongleurs, danseurs, comédiens, chacun fait un numéro, la fête bat son plein. A minuit, sur le parvis des papes, à la tête d’un troupeau de vaches qui meuglent en restant bien rangées, André Benedetto déclare LA FIN DU FESTIVAL OFF 2007, et tout le troupeau transhume à l’Ecuelle. Que la nuit dansent les cigales, que l’année travaillent les fourmis ! Joies, larmes, ruines, fortunes, insignifiances et gloires, dans le OFF tout existe. On le veut, on le peut, voilà les MISÉREUX !

Au petit matin, Josiane s’enfuit avec un Brésilien. Jean-Pierre commence à faire les comptes.

A l’année prochaine.

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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 07:43
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A+21 : vendredi 27 juillet (42)

Jusqu’au bout tracter, tracter, encore tracter et toujours argumenter : "spectacle jubilatoire, joué avec sincérité, qui nous tient à cœur, texte original…." Le minimum quoi ! Pourquoi tracter ? Pour faire une crise d’hypoglycémie, comme Marie-Claude qui n’a plus de prozac qui aide à supporter l’existence ?

Un boulanger fait son pain, un boucher sa viande, un gynéco ses accouchements, ils tractent eux ? Les MISÉREUX oui. C’est tellement sympa la rencontre avec le public ! Mais attention, le festivalier aime aussi boire son Perrier tranquille. Et même patient, il sait dire non ! « Je ne prends plus les tracts, je l’ai déjà eu, on part tout à l’heure, tout est programmé..., ça suffit ». Quant au festivalier du IN, il ne sait même pas qu’un second festival a lieu en parallèle. Il s’étonne seulement : « Qu’est ce que les éboueurs laissent comme papiers cette année ! »

Les MISÉREUX sont un peu tristes : leur pièce est bonne, leur auteur inconnu vraiment à découvrir (peut-être un peu trop), mais Jean-Pierre est un peu dégoûté. Tous ces efforts, tout ce travail, tout cet argent pour quoi ? 10 personnes en moyenne, une quinzaine de programmateurs en tout, un divorce et un technicien en chaise roulante. Qui va conduire la camionnette pour le retour ? Il faut se rendre à l’évidence, le festival n’a pas très bien marché. Mais ça veut dire quoi "bien marcher" ? Faire des sous, le plein, des tournées futures, la fête, se faire plaisir, plaire au (peu de) public qui vient, revenir soudés et vivants, avoir couché avec une Japonaise ?…

Quoi qu’il en soit, les compagnies sont contentes d’être là. La preuve, elles reviennent chaque année plus nombreuses. Ca coûte quand même cher pour exister un mois par an !  JP ne sait pas ce qu’il faut faire. « Du classique » lui dit Joël en lui servant une mauresque. « Du classique ou une comédie » rajoute Patrick en s’empiffrant de cacahuètes sur lesquelles traînent six traces d’urines différentes. Peut-être davantage. On est sur la place de l’Horloge quand même ! « Oui, c’est ça qu’il faut faire, « le Cid », « Les Précieuses ridicules », « Dom Juan », ou « les Soutifs de la salope », « Combat de strings dans la culotte d’un zouave », ça ça marche ! » « Mais le mieux, c’est le classique. En moderne, comédia dell’arte,  javanais, ou en danse du Zimbabwé, le classique, ça marche toujours. » « A Avignon, faut faire Molière pour s’faire du pognon ! » Planchon a fait carrière en ne faisant que ça, et dans tous les grands théâtres de France, la recette éculée marche toujours. JP explose. Il refuse cette facilité et dit qu’il serait prêt, comme Ministre de la Culture, à interdire tous les classiques pendant dix ans. Comme la pêche au cabillaud et à l’anchois : interdite. Pour renouveler l’espèce des auteurs.

« Pourtant lui conseille Joël - qui sait être blagueur - Dans « le Journal d’un fou », tu serais parfait... dans le rôle du journal ! ». Allez, puisqu’on n’en fera pas de mondiale : tournée générale !


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26 juillet 2007 4 26 /07 /juillet /2007 17:25
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A+20 : jeudi 26 juillet (41)

Plus que 3 jours et déjà un constat : la vraie vedette du festival, c’est le public. Jusqu’au bout patient, sympa et archi sollicité. Depuis trois semaines, il sirote son Pac à l’eau à 3€ place de l’Horloge et subit les assauts répétés des compagnies. Ceux qui se sont assoupis dès le début de festival sont à présent ensevelis sous 864 tracts. Pour qu’ils respirent à nouveau, l’aide des pompiers a été requise. Les plus malins ont gardé tous les papiers. De quoi faire de jolis feux cet hiver. Patient le public ! Surtout à l’office du tourisme où, dans les trois casiers gentiment prêtés pour le OFF, tous les prospectus s’entassent, se jettent, se remplacent, réapparaissent, se multiplient. Visiblement à l’office du tourisme, on se croit toujours en 1947, temps béni où il n’y avait qu’UN festival.
Plus tard sont arrivés les MISÉREUX, qui « jouent dans des garages et postillonnent sur le premier rang » selon une ancienne pointure du IN. Rassure-toi jeune retraité, le bon temps reviendra et pour toi LES MISÉREUX postillonneront le lundi de Pentecôte.

Le OFF est toujours vivace. Les vraies vedettes cette année sont incontestablement les cordons du festival. Ceux que l’on se colle au collet et qu’on montre ostensiblement comme dans un vrai festival : rouge, t’es programmateur…. Vite un tract ; jaune, t’es un faux programmateur mais un jour tu seras rouge, vite un tract, blanc, t’es journaliste, deux tracts, vert t’es écolo, pas de tract : faut sauver les arbres. - ndlr, en réalité, cordon vert : journaliste. Et les cordons bleus, ils sont à Avignon ? Sûrement pas dans tous les restaurants... Tout s’organise grâce à la nouvelle équipe du OFF qui subventionne même certaines compagnies. Ca va pas être facile l’impartialité !

Autre cordon, autres vedettes, les voitures ! Telles des cafards géants, elles envahissent le festival, bouffant l’air des poussettes, se faufilant dans les rues les plus étroites, bloquant le bas de l’Horloge, les rues Thiers et Carnot, escortées par les mobylettes  assourdissantes et secondées par les navettes de bus. Mais faut bien se déplacer, faut bien décharger, faut bien travailler, faut bien amortir le moteur, faut bien montrer qu’on est les rois de quelque chose, de l’asphalte, des caniveaux, des trottoirs… Le nid de ces cafards qui semblent se reproduire chaque jour, Annick l’a vu un soir de pleine Lune : le parking des Halles ! Drôle de monstre ces Halles, drôles de bestioles ces bagnoles !  Mur de verdure devant, usine à gaz derrière. Faiseuse d’angine dedans, vomisseuse de chaleur dehors. Ce que les plantes captent en Co2 est aussitôt recraché. Bonheur urbain, comme le pape.

On s’en fout ! A l’espace Ecuelle les MISÉREUX ont fait 36 personnes aujourd’hui. Mais plusieurs groupes n’ont pas pu venir ! Pas réussi à se garer...

Les policiers sont venus après la représentation. Ils recherchaient Gérard. Voilà la subite raison de sa reconversion ! Des patientes, la plupart femmes de notables aux 4X4 rutilants, se sont plaintes. Gérard leur aurait greffé des vessies de porcs pour leur refaire les seins. Elles ne se plaignaient pas mais un concurrent qui utilise du silicone, plus cher, l’a dénoncé. Gérard risque gros. Elles ont tort les jolies dames. Le porc, pour les cochonneries, c’est quand même mieux.


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Et retrouvez tous les jours Pascal Coulan dans son nouveau spectacle "Plein le culte !" à la Tache d'encre à 19h.
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25 juillet 2007 3 25 /07 /juillet /2007 08:38
En exclusivité pour RUEDUTHEATRE et pendant tout le Festival d'Avignon 2007, l'humoriste, comédien et auteur lyonnais Pascal Coulan nous raconte, vu des coulisses, le quotidien d'une troupe qui découvre pour la première fois les joies et les affres de la vie avignonnaise.

A+19 : mercredi 25 juillet (40)

Les MISÉREUX s’y sont fait. Ils ne gagneront rien. Mais quelle ambiance ! Finalement, cette Josiane, quelle fêtarde ! Même Jean-Pierre ne la reconnaît pas. Elle invite des groupes brésiliens, des musiciens taïwanais, des comédiens roumains, et ça danse, ça chante, ça boit ça fume des pétards autour de la piscine et Annick a des visions. Cette fois, elles sont bleues. Posé sur une grosse chambre à air récupérée sur une camionnette désossée autour des remparts, Michel semble un anchois géant enfin préservé. Toute la soirée, Annick l’observe ! Et Josiane s’éclate ! Ses nouveaux amis l’entourent avec soin et rires internationaux. « Faut dire, confie Jean Pierre à Marie-Claude, elle a un nouveau psy ! »

Selon la rumeur, le festival est fini. « Déjà qu’il a commencé au bout d’une semaine, s’il est déjà fini, pourquoi dure-t-il si longtemps ? »« C’est des conneries ! Y’a encore plein de gens, des milliers de programmateurs, et comme on ne perdra pas d’argent puisqu’on ne sera pas payé, considérons qu’on est en vacances ! »  « Pas question, on est des professionnels… On travaille. » Josiane vient se frotter entre Patrick et Omar « Oubliez tout ça les MISÉREUX, et reprenez du rosé. C’est le proprio qui régale ! » C’est vrai qu’il est là lui aussi, fier de sa maison, de sa piscine, de son 4X4, et de ses nouvelles bonnes relations avec Jean-Pierre. Grâce à sa femme ! « Revenez quand vous voulez » lance-t-il à qui veut l’entendre. Annick hallucine : à la place de Michel vautré sur sa chambre à air, elle voit Mesguich, énorme et alangui sur toute la surface de la piscine. Dans le ciel azuré du OFF d’en haut, Mesguich se pavane et aucune piscine ne semble assez large pour contenir son esprit riche de lui-même. Mesguich, c’est le IN du OFF. A tel point que quand il vous dit bonjour, il doit préciser si c’est Descartes ou Mesguich qui vous parle. Comme Joël, il n’a pas été invité dans une quelconque cour d’horreur, mais ce n’est qu’un oubli. Ou une redoutable lucidité !  Annick s’en fout, elle hurle « ‘Daniel ! » et saute sur lui. C’est Michel qui la réceptionne. Elle rebondit sur la chambre à air, direct sur le plongeoir ! Ré-éjection, looping, nouvelle réception sur la chambre à air qui la propulse au milieu des Taïwanais et des Roumains en pleine samba brésilienne. Juanito la prend dans ses bras : danse effrénée, tournoiements, virevoltages. Annick se retient. Elle sait vivre, elle vomira plus tard.

Et la fête bat son plein ! Josiane distribue cocktails et baisers à qui lui sourit ou lui tend un pétard. Jean-Pierre s’aperçoit qu’il perd sa femme. Finalement, il s’en fout. C’est ça les fêtes d’Avignon. Vilar aurait aimé celle là, loin des turpitudes, des parades et des aguichements aux terrasses. La chambre à air se dégonfle doucement, Michel ne s’en rend pas encore compte mais son corset métallique ne va pas l’encourager à flotter. Josiane se précipite, tout le monde la suit et Michel est sauvé. Qu’on est bien, loin des tracas-vignon !

Quand Josiane se sèche nue en dansant une salsa avec un contorsionniste de Taipei, Catherine lui demande : « C’est qui ton nouveau psy ? »


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24 juillet 2007 2 24 /07 /juillet /2007 08:31
En exclusivité pour RUEDUTHEATRE et pendant tout le Festival d'Avignon 2007, l'humoriste, comédien et auteur lyonnais Pascal Coulan nous raconte, vu des coulisses, le quotidien d'une troupe qui découvre pour la première fois les joies et les affres de la vie avignonnaise.

A+18 : mardi 24 juillet (39)

Encore cinq jours, on garde le rythme. Il reste du public, des pros, de l’énergie. Et même si la recette est moribonde, les MISÉREUX restent soudés. Pas comme ces troupes qui craquent parce que : galère, ruine, insuccès et angines ! Unis les MISÉREUX ! Mais à la parade... Patrick n’est toujours pas là. Il a rencontré une Japonaise hier. Décalage horaire !!

Depuis sa conversion artistique, Gérard est très attentionné et rien n’est trop beau pour faire plaisir aux compagnies. Il a même balayé la scène. Ca, en 30 ans de OFF, c’est du jamais vu !
L’article de la Providence du Vaucluse d’en bas est sorti. Pourtant, pas grand monde aujourd’hui ! Dans un sens, tant mieux, le décor s’est cassé la figure. Classique avec les décors du OFF. Trop manipulés. Les montants gigognes de Michel n’ont pas tenu. « Comment il va faire pour réparer ? » s’inquiète Marie-Claude. Michel, sur sa chaise poussée par une Catherine débordante de gentillesse répond « Il va pas le faire, c’est tout ! » « Comment ça ? » questionne JP. « Démerdez vous, je suis en arrêt maladie…. » « Mais c’est pas possible… Tu n’es pas salarié ! » « Les intermittents aussi peuvent être en maladie, même pas payés » Sourire de Catherine. « C’est toi qui lui a dit ? »… « Trahison »… « Nous, aux Tréteaux de l’âme, on n’est jamais malades » hurle Joël fièrement. « Crac ! », un de ses tréteaux lui tombe dessus façon cache col ! « La ferme ! », le coupe Marie-Claude qui s’est acheté de la vitamine C. « Que Michel se repose, je vais vous le réparer votre décor » « Oh, Alain ! » Annick lui saute presque au cou. C'est-à-dire à l’épaule. Elle ne saute pas très haut, mais c’est sincère… « Et moi je ferai la régie ! » propose Régis le régisseur général qui n’y connaissait rien mais qui s’y est mis. Alain lui a appris les rudiments et pense le garder dans sa troupe. Annick l’envie un peu. Elle aimerait bien elle aussi que Alain la garde. Hélas, les kilomètres les séparent et les amours festivalières n’ont qu’un temps. Mais sont intenses ! Et comme beaucoup d’autres, ce jeune couple festif apprécie les préservatifs offerts dans le bureau du OFF. Décidément l’AFC connaît les mœurs légères des gens du spectacle. L’an dernier, parait-il, l’autre assoce, Public OFF offrait du gaspacho de tomate. C’est bon aussi.

En cette fin de festival, la question demeure. Que s’est il passé entre ces deux associations ? Ceux que ça intéresse peuvent se rendre sur les sites de l’une et de l’autre. Tout est expliqué. Et le contraire. C’est très clair. A condition d’être insomniaque.


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Chronique FraÎChe