26 juillet 2006
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LUTTER POUR NE PAS PERDRE SA PROPRE IDENTITÉ
Trois femmes assises au sol, dos au public. Elles ne réussissent pas à se détacher du sol. Le corps lutte, les bras s’arrachent de la terre. Des gestes désespérés. Des mouvements forts, pour retrouver la liberté. Les corps sont vêtus de blanc. Trois panneaux blancs gisent à droite de la scène, terribles dans leur froideur. Lorsque les femmes réussissent à se lever, trois genres d’actions alternent : elles dansent des violences, infligées l’une à l’autre, puis elles exécutent des solos de crise identitaire et enfin elles s’écrasent contre les panneaux, elles se battent, comme si Ces panneaux étaient des murs où fusiller des prisonniers, comme s’ils étaient des lits aux draps blancs, où des folles sont liées.
Couleurs de femmes est la "ré-création" d’une chorégraphie de 1995 de Yun Chane. Dans la tradition de la danse contemporaine française, forgée par les enseignements et les chorégraphies de Susan Buirge, Carolyn Carlson et Ingeborg Liptay, Yun Chane a construit un style original. Les gestes sont brefs et saccadés, quelquefois les corps semblent perdre le contrôle, des tics dessinent les nervosités sur une épaule, dans une main, dans un pied.
Les trois femmes racontent la relation de dominant à dominée entre l’homme et la femme, relation à la base de notre société et des conflits de pouvoir. Des musiques de diverses traditions accompagnent les danses, en déplaçant le même sujet dans plusieurs cultures. Puis, dans le silence, les corps répètent des actes de colère et d’impuissance.
Les danseuses sont quelquefois incertaines dans leur performance, et le spectacle vers la fin se répète inutilement. A certains moments, les trois femmes semblent soumises à leur sort, puis elles éclatent et combattent contre une force invisible, qui les prend en otage contre les panneaux blancs. Dans une autre scène, les corps se tiennent par la main, enchaînés, en fuite, en déplacement d’une prison à l’autre. Les trois femmes se reconnaissent sans identité, sans originalité, puis chacune éclate dans sa crise personnelle pour retrouver son originalité émotive.
La chorégraphie d’Yun Chane est un rite de libération, les danseuses manifestent contre la soumission aux règles sociales, les corps dansent jusqu’à s’épuiser, jusqu’à jouir dans la poésie du mouvement (d’autres spectacles programmés aux Hivernales traitent du même sujet : Le Sacre du Printemps d’Heddy Maalen et Fragments - Les hommes en colère de la compagnie Les Clandestins). Durant les applaudissements, les danseuses se présentent au public épuisées mais avec le sourire, à bout de forces, au bout de leurs identités, vidées de leurs angoisses.
La chorégraphie Couleurs de femmes, compagnie Yun Chane, est présentée du 10 au 24 juillet au Théâtre des Hivernales, Festival Avignon Off Chorégraphie : Yun Chane Interprètes : Emilie Martinez, Aurélie Manonviller, Yun Chane
Informations : Compagnie Yun Chane 155, rue Juliette Dodu 97400 St. Denis de la Réunion 02 62 41 44 08 / 06 92 31 69 57
Trois femmes assises au sol, dos au public. Elles ne réussissent pas à se détacher du sol. Le corps lutte, les bras s’arrachent de la terre. Des gestes désespérés. Des mouvements forts, pour retrouver la liberté. Les corps sont vêtus de blanc. Trois panneaux blancs gisent à droite de la scène, terribles dans leur froideur. Lorsque les femmes réussissent à se lever, trois genres d’actions alternent : elles dansent des violences, infligées l’une à l’autre, puis elles exécutent des solos de crise identitaire et enfin elles s’écrasent contre les panneaux, elles se battent, comme si Ces panneaux étaient des murs où fusiller des prisonniers, comme s’ils étaient des lits aux draps blancs, où des folles sont liées.
Couleurs de femmes est la "ré-création" d’une chorégraphie de 1995 de Yun Chane. Dans la tradition de la danse contemporaine française, forgée par les enseignements et les chorégraphies de Susan Buirge, Carolyn Carlson et Ingeborg Liptay, Yun Chane a construit un style original. Les gestes sont brefs et saccadés, quelquefois les corps semblent perdre le contrôle, des tics dessinent les nervosités sur une épaule, dans une main, dans un pied.
Les trois femmes racontent la relation de dominant à dominée entre l’homme et la femme, relation à la base de notre société et des conflits de pouvoir. Des musiques de diverses traditions accompagnent les danses, en déplaçant le même sujet dans plusieurs cultures. Puis, dans le silence, les corps répètent des actes de colère et d’impuissance.
Les danseuses sont quelquefois incertaines dans leur performance, et le spectacle vers la fin se répète inutilement. A certains moments, les trois femmes semblent soumises à leur sort, puis elles éclatent et combattent contre une force invisible, qui les prend en otage contre les panneaux blancs. Dans une autre scène, les corps se tiennent par la main, enchaînés, en fuite, en déplacement d’une prison à l’autre. Les trois femmes se reconnaissent sans identité, sans originalité, puis chacune éclate dans sa crise personnelle pour retrouver son originalité émotive.
La chorégraphie d’Yun Chane est un rite de libération, les danseuses manifestent contre la soumission aux règles sociales, les corps dansent jusqu’à s’épuiser, jusqu’à jouir dans la poésie du mouvement (d’autres spectacles programmés aux Hivernales traitent du même sujet : Le Sacre du Printemps d’Heddy Maalen et Fragments - Les hommes en colère de la compagnie Les Clandestins). Durant les applaudissements, les danseuses se présentent au public épuisées mais avec le sourire, à bout de forces, au bout de leurs identités, vidées de leurs angoisses.
Mattia SCARPULLA
www.ruedutheatre.info
www.ruedutheatre.info
La chorégraphie Couleurs de femmes, compagnie Yun Chane, est présentée du 10 au 24 juillet au Théâtre des Hivernales, Festival Avignon Off Chorégraphie : Yun Chane Interprètes : Emilie Martinez, Aurélie Manonviller, Yun Chane
Informations : Compagnie Yun Chane 155, rue Juliette Dodu 97400 St. Denis de la Réunion 02 62 41 44 08 / 06 92 31 69 57