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Mois AprÈS Mois

Festival d'Avignon

26 juillet 2006 3 26 /07 /juillet /2006 13:14
LUTTER POUR NE PAS PERDRE SA PROPRE IDENTITÉ

Trois femmes assises au sol, dos au public. Elles ne réussissent pas à se détacher du sol. Le corps lutte, les bras s’arrachent de la terre. Des gestes désespérés. Des mouvements forts, pour retrouver  la liberté. Les corps sont vêtus de blanc. Trois panneaux blancs gisent à droite de la scène, terribles dans leur froideur. Lorsque les femmes réussissent à se lever, trois genres d’actions alternent : elles dansent des violences, infligées l’une à l’autre, puis elles exécutent des solos de crise identitaire et enfin elles s’écrasent contre les panneaux, elles se battent, comme si Ces panneaux étaient des murs où fusiller des prisonniers, comme s’ils étaient des lits aux draps blancs, où des folles sont liées.


Couleurs de femmes est la "ré-création" d’une chorégraphie de 1995 de Yun Chane. Dans la tradition de la danse contemporaine française, forgée par les enseignements et les chorégraphies de Susan Buirge, Carolyn Carlson et Ingeborg Liptay, Yun Chane a construit un style original. Les gestes sont brefs et saccadés, quelquefois les corps semblent perdre le contrôle, des tics dessinent les nervosités sur une épaule, dans une main, dans un pied.
Les trois femmes racontent la relation de dominant à dominée entre l’homme et la femme, relation à la base de notre société et des conflits de pouvoir. Des musiques de diverses traditions accompagnent les danses, en déplaçant le même sujet dans plusieurs cultures. Puis, dans le silence, les corps répètent des actes de colère et d’impuissance.
Les danseuses sont quelquefois incertaines dans leur performance, et le spectacle vers la fin se répète inutilement. A certains moments, les trois femmes semblent soumises à leur sort, puis elles éclatent et combattent contre une force invisible, qui les prend en otage contre les panneaux blancs. Dans une autre scène, les corps se tiennent par la main, enchaînés, en fuite, en déplacement d’une prison à l’autre. Les trois femmes se reconnaissent sans identité, sans originalité, puis chacune éclate dans sa crise personnelle pour retrouver son originalité émotive.

La chorégraphie d’Yun Chane est un rite de libération, les danseuses manifestent contre la soumission aux règles sociales, les corps dansent jusqu’à s’épuiser, jusqu’à jouir dans la poésie du mouvement (d’autres spectacles programmés aux Hivernales traitent du même sujet : Le Sacre du Printemps d’Heddy Maalen et Fragments - Les hommes en colère de la compagnie Les Clandestins). Durant les applaudissements, les danseuses se présentent au public épuisées mais avec le sourire, à bout de forces, au bout de leurs identités, vidées de leurs angoisses.

Mattia SCARPULLA
www.ruedutheatre.info

La chorégraphie Couleurs de femmes, compagnie Yun Chane, est présentée du 10 au 24 juillet au Théâtre des Hivernales, Festival Avignon Off Chorégraphie : Yun Chane Interprètes : Emilie Martinez, Aurélie Manonviller, Yun Chane
Informations : Compagnie Yun Chane 155, rue Juliette Dodu 97400 St. Denis de la Réunion 02 62 41 44 08 / 06 92 31 69 57
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26 juillet 2006 3 26 /07 /juillet /2006 13:00
L'INDICIBLE À VUE

Quand l’indicible sort de la déconstruction des phrases, la poésie est au rendez-vous dans toute sa force… L’humour aussi. Un étranger parmi les siens… En chemin vers ses racines. Un voyage dont assurément on ne sort pas le même. « Comprendrez, vous pourrez pas ». Une des phrases du monologue de l’Invisible, un texte de Philippe Blasband merveilleusement interprété par le comédien belge d’origine congolaise, Dieudoné Kabongo.


Un voyage dans la langue, puisque l’auteur l’a triturée en tout sens, pour mieux en faire ressortir la puissance. Ainsi l’évocation du pays d’origine du personnage, frappé par la guerre, est d’une violence inouïe. « La guerre, vous, vous y croyez. Mais vous ne savez pas. Nous, on sait, mais on ne peut pas y croire. ». En quelques mots, tout est dit. L’horreur de l’arrachement à la terre, cette terre dont on vient, dont on est fait, et qui devient folie. Partir vers un ailleurs qui n’est pas le vôtre, et ne le deviendra jamais… Et si vous retournez aux sources, vous n’appartenez plus vraiment à ceux « de là-bas »… Quel est cet invisible en chacun de nous qui est notre sol, notre identité ? Comment le conserver malgré tout, malgré les arrachements de la vie ? Que reste-il de ces racines quand on est « désolé » ?

Voilà toutes les questions qu’aborde, tout en subtilité et en poésie, le spectacle l’Invisible. Un seul en scène loin des clichés classiques du one man show, domaine dans lequel le comédien a pourtant fait ses premières armes de scène. Mais ici, il s’agit réellement d’une œuvre de théâtre. La personne devant nous est un réel personnage, même si, Dieudonné Kabongo le déclare lui-même, ce personnage est nourri par l’histoire personnelle du comédien.
Pendant une heure, il occupe ainsi l’espace, y interprétant plusieurs personnages, voyageant dans plusieurs lieux, le tout dans une grande économie de décor. Une grande sobriété préside en effet à la mise en scène : un socle en fer, une chaise… Malgré cela (ou peut-être grâce à cela) nous suivons le personnage, de sa maison, de son village, à son exil en Belgique, ce « pays pluie ».

Le texte est traité dans toute sa musicalité, si bien qu’entre les quelques notes jouées sur un balafon, la musique semble imprégner le texte. Comme une berceuse évoquant l’enfance, les racines. Un spectacle tout en douceur donc, pour une heure de sérénité. Un Invisible à découvrir, sans aucun doute.

Isabelle PLUMHANS
www.ruedutheatre.info

L’Invisible, texte de Philippe Blasband, avec Dieudonné Kabongo, mise en scène d’Astrid Dubray Jusqu’au 27 juillet, au Théâtre de la Manufacture, à 11 heures
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26 juillet 2006 3 26 /07 /juillet /2006 12:25
LE BON DIEU SANS CONCESSION

Marcello d’Orta, les cardinaux du Vatican ne lui disent pas merci. L’instituteur italien met Dieu et le religieux au centre de son travail avec les enfants ; et de la fulgurance de la pensée enfantine, et de leur effet dévastateur, il se lave les mains…

D’Orta travaille depuis une dizaine d’années avec les enfants d’Arzano (banlieue napolitaine) pour faire jaillir de leurs écrits les mots simples qui portent sur notre monde un oeil spontané et tendre, non complaisant et souvent ravageur. Ces paroles mises bout à bout, issues de rédactions scolaires, ont déjà produit en Italie un best-seller ; dans J’espérons que je m’en sortira, qu’avait monté l’an dernier la compagnie savoyarde Remue Méninges, le regard déjà candide et cruel à la fois des enfants se posait sur certains des travers sociétaux de l’Italie, notamment l’influence de la redoutée et tentaculaire camora.


C’est à un véritable parcours dans l’histoire biblique, à une balade érudite parsemée de toiles de maîtres, auxquels un conteur-conférencier cette fois nous convie. Ce conteur, René-Louis Fourest, lunaire, porte la parole des enfants sans faire interférer l’adulte, avec une bonne dose de candeur et d’humilité ; et assez de subtilité, pour rappeler l’utilité aux plus grands de réviser à cette occasion leur catéchisme devenu « cours de cataclysme » dans la bouche des bambini. L’irrésistible florilège égratigne, décape et fait réfléchir. Si la vérité ne sort pas toujours de la bouche des enfants, leurs propos, délicieusement décalés et toujours d’une simplification tordante, mettent souvent un coup de projecteur et de fraîcheur sur des sujets que nous, adultes, abordons avec moins de jubilation et davantage de pincettes. Leur propos se fait accidentellement lucide (« Tu ne tueras pas… mais il y a des dérogations si tu vas aux croisades. »), politiquement incorrect (« Dieu pour se venger de la tour de Babel créa l’Europe en mélangeant toutes les langues. »), mixant fait religieux et culture actuelle (« Judas a trahi Jésus pour une poignée de dollars . »), malmenant les institutions religieuses (au Pape : « Pourquoi est-ce qu’on ne peut pas interviewer Jésus puisque tu lui parles directement ? ») ; et parfois la parole d’enfant explose d’une puissance philosophique insoupçonnée, tel l’aphorisme définitif de Fiorella , qui vaut bien son pesant d’hosties et quelques livres de théologie, « si Dieu nous a créés, c’est son affaire. »

Réjouissons-nous, un troisième volet est en préparation qui devrait avoir l’amour en thème central. En attendant, si « Dieu nous a créés gratis », c’est sûrement parce que les enfants sont impayables de drôlerie.

Stephen BUNARD
www.ruedutheatre.info

Dieu nous a créés gratis
L’Évangile selon les enfants d’Arzano
D’après l’ouvrage de Marcello d’Orta
Mise en scène : Yvonne Bergeaud
Conception, adaptation et jeu : René-Louis Fourest
Spectacle tout public, enfants à partir de 10 ans
Compagnie Remue-Méninges (73)

Festival Off – Collège de la Salle – place Pasteur
Informations : 04 90 82 26 92
Jusqu’au 29 juillet à 12h00 et à 19h (au choix) – durée : 1h15
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25 juillet 2006 2 25 /07 /juillet /2006 18:18
FESTIF ET INTERACTIF

Ce spectacle conçu et mis en scène par Serge Barbuscia pour le Théâtre du Balcon et repris à l'Hôtel de Sade est le prétexte à un rendez-vous particulièrement réjouissant. Festif et interactif, en effet : chaque spectateur, en entrant dans ce haut lieu de la chanson « engagée » - ici le mot est tout à fait à sa place puisque les chansons, discours, sketches, etc, témoignent tous, et avec quelle force, de leur époque : les débuts de la Troisième République ? représente un député nommément désigné et, si son nom est tiré par le présentateur du spectacle (Fabrice Lebert), il lui sera demandé, tel un modeste et éphémère M. Loyal, de lire un court texte servant à introduire le numéro suivant.

C'est une bonne part de l'Histoire en chansons du peuple français qui revit ici, avec l'évocation du premier cabaret au nom inoubliable : le fameux Chat noir immortalisé par une chanson d'Aristide Bruant à qui nous devons aussi la non moins célèbre Nini Peau d'Chien. Le répertoire de cette période fertile en événements chargés de signification recèle des trésors de la chanson populaire, ceux qui évoquent, entre autres, la Commune de Paris de 1871 : la Semaine sanglante, la Butte rouge ou le Temps des Cerises... Mais aussi des chansons satiriques dénonçant ? déjà ! - les abus, les inégalités voire les turpitudes du nouveau régime... Le tout est ponctué par des extraits de grands discours comme celui de Victor Hugo s'élevant contre la cléricale loi Falloux, l'évocation des minutes du procès de Louise Michel ou encore les formulations sans appel du J'accuse d'Emile Zola.

Lutter contre le cléricalisme, pour la laïcité, contre les massacreurs des communards, contre l'antisémitisme, tout cela participait bien alors, tout comme aujourd'hui, d'un même combat, celui des forces de justice, de progrès social et politique contre le conservatisme inique d'une bourgeoisie repue et imbécile. Aïni Iften, en brûlante passionaria, Serge Barbuscia, tour à tour en vigoureux tribun ou désopilant comique troupier, accompagnés musicalement par Patrick Lisacale, manifestent, chacun dans son registre d'expression, une présence remarquable. Ce Cabaret Républicain qui réécrit devant nous de brûlantes pages d'une Histoire terrible et passionnante est en tous points une entreprise exemplaire.

Henri LÉPINE
www.ruedutheatre.info

Cabaret Républicain
Hôtel de Sade, du 13 au 24 juillet 2006 à 22 heures.
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25 juillet 2006 2 25 /07 /juillet /2006 13:09
ST FULBERT, CHOEURS FIDÈLES

Quand chant choral rencontre délire et chorégraphies approximatives, le risque de bide n’est jamais bien loin. Mais lorsque la rencontre se fait sous le sceau de la qualité, cela peut aussi tenir du génie. Avec la compagnie Acidu, c’est le génie qui l’emporte. Haut la main !

Si la tranquille paroisse de Saint Fulbert avait tranquillement suivi le fil coutumier des semaines liturgiques, jamais ô grand jamais, sa chorale n’aurait franchi les portes de l’église locale. Oui, mais voilà, un clocher à réparer et une cave à réapprovisionner peuvent changer le tranquille destin de tout un chœur amateur. Et les bonnes recettes étant valables pour tous, voilà nos sept choristes et leur ineffable maitre de chœur partis sur les chemins de bohème quêter quelques sous pour la bonne cause. Et pour l’hilarité du public.


Une flûte à bec en guise de baguette, le père Antoine Tricot (alias l’abbé Mol, comme l’appellent avec une pointe d’ironie ses choristes) donne le « la ». Et le point de départ du spectacle. Et tout de suite, l’ambiance est plantée. Les notes sont justes, les voix accordées. Les paroles drôles, naïves et absurdes. Et l’humour omniprésent. Du poil hérissé de Martin à la jupe fendue de Marie-Doriane, tout n’est ici qu’humour, délire et effusions. Les huit comédiens dressent des personnages hauts en couleurs, le trait de caractère grossi sans pour autant être grossier. Chacun exagérant suffisamment pour faire osciller son personnage entre parodie et finesse. Sans pour autant manquer de naturel. Et l’ensemble fonctionne avec une unité étonnante. Car s’il est rarement est donné de voir un délire poussé à tel paroxysme, cela ne se fait jamais au détriment du texte. Jouissif et ironique. Les personnages se tirent dans les pattes, avec un sens aiguisé de la répartie. Et du jeu de mot. On jongle avec les mots comme avec le comique de situation, la mise en scène participe elle-même à ce joyeux délire. Et le public rit à s’en fouler les zygomatiques.

Un spectacle étonnant et détonant, qui joue la carte de la qualité, de la dérision et de l’autodérision avec finesse et efficacité… Souhaitons que, lorsque la chorale de St Fulbert aura réuni assez de fonds pour le clocher, il faille trouver encore quelques sous pour consolider les sous-pentes…

Karine PROST
www.ruedutheatre.info

La Chorale de St Fulbert, par la compagnie Acidu
Mise en scène d’Aline Duclos
Avec Djamel Afnaï, Virginie Bracq, Marthe Drouin, Louis Gatta, Jacot Martin, Pierre Prévost, Bénédicte Stalla-Bourdillon, Isabelle Sueur

Au théâtre du Bourg-Neuf, à 20h45, jusqu’au 26 juillet inclus
A noter : La chorale sera en tournée le 28 juillet à Beauvais (60), les 29 et 30 juillet à Bitche (57), le 10 août à Angoulême (16), le 13 août à St Eloi les Mines (63), le 14 octobre à Montrouge (92) et le 10 novembre à Muret
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25 juillet 2006 2 25 /07 /juillet /2006 13:03
ÊTRES AUTOMATES

La pièce nous enveloppe peu à peu dans une atmosphère pesante, quasi irréelle, dans laquelle il n’y a plus de codes qui tiennent. Un couple, lui et elle (on ne saura jamais leurs noms) a fait le choix de s’isoler, de se reclure même, loin du monde, loin des autres pour être enfin « seuls ensemble, seuls l’un près de l’autre. ».


Autour de cette maison qu’ils viennent d’acheter, aucune âme qui vive. La vision de la mer pour seul horizon, le ressac des vagues pour seul bruit extérieur. Nos deux personnages sont là en symbiose, mais rapidement leur état fusionnel relève plus d’une angoissante relation. Ce n’est pas le bonheur simple et rêvé des amoureux qui rêvent d’être seuls au monde, c’est quelque chose d’autre, de plus pernicieux. Elle et lui parlent, se déplacent de façon fantomatique. Leurs mots comme pour mieux cerner la réalité reviennent à la manière d’une lancinante et inquiétante rengaine. On en compte à peine deux cents qui se croisent, se répètent avec d’infimes variations. Ce langage automatisé pousse les dialogues à la frontière du réel. En même temps, il nous hypnotise et à mesure que l’on s’immerge dans la pièce, on est pris dans cette transe verbale quasi métaphysique.
Nos deux personnages en sont donc là à échanger sur le bonheur d’être enfin seuls. Et pourtant elle le sait, « quelqu’un va venir ». Son intuition vire progressivement à la paranoïa et les voilà bientôt obsédés par cette présence potentielle qui viendrait troubler leur intimité. Soudain, on frappe à la porte. La figure de l’étranger apparaît sous les traits du jeune homme qui leur a vendu la maison. Celui-ci a rapidement un comportement troublant, insaisissable. Sa venue matérialisée l’angoisse qui flottait jusque là. Et pourtant rien ne se passera vraiment.

Tout l’art de l’écriture est d’inquiéter sans raison palpable, de suggérer un éventuel drame. Les comédiens Nathalie Pivain et Frédéric Gustaedt poussent le jeu au maximum. Ils déambulent l’air absent et débitent leur texte lentement, chaque mot bien articulé. Ils excellent à nous faire douter. On ne parvient pas à savoir s’ils sont seulement un peu robotisés ou si leur curieuse attitude cache une folie plus profonde.
Quant au visiteur, Thierry Belnet, son rire tonitrue avec des accents inquiétants et son sourire reflète un indéfinissable malaise.
La mise en scène, signée Nabil El Azan, trace un espace confiné. Le plateau est nu seulement habillé d’un éclairage géométrique qui laisse apparaître les ombres des personnages. Une interprétation envoûtante, dérangeante de ce texte où les mots défilent avec langueur, réduits à leur essence première.

Anne CLAUSSE
www.ruedutheatre.info

Quelqu’un va venir
De Jon Fosse - Texte français de Terje Sinding
Mise en scène Nabil El Azan
Avec : Nathalie Pivain, Frédéric Gustaedt, Thierry Belnet

Avignon Off 2006 Théatre Gilgamesh 2, bis place des Carmes, 84000 Avignon
Réservations : 04 90 25 63 48
Du 6 au 29 juillet – 17h45 Tarifs : 14,5/10/5€
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25 juillet 2006 2 25 /07 /juillet /2006 12:50
PETITES CARESSES, PETITS BAISERS

La compagnie Mises en Scène se préoccupe depuis vingt-ans de la dimension sociale du théâtre. Son travail s’organise sur des actions culturelles et de formation. Durant la création des spectacles Paroles de pierre (2002) et Bleus de travail (2003), la compagnie a collaboré avec la population. Pour M’aimes-tu ?, la dernière mise en scène, la metteuse en scène et les comédiens ont rencontré des individus de tous âges, habitant différents quartiers d’Avignon et de ses alentours : l’Espace social et culturel de la Croix des Oiseaux, la Maison Pour Tous de Champfleury, le centre d’hébergement « Le Village » à Cavaillon, l’école maternelle Louis Gros.

Le spectacle est une présentation des témoignages recueillis sur le thème de l’amour. Guillaume Saurel, violoncelliste, joue sur scène et dirige une représentation rythmique et mélodique, où deux comédiens et deux comédiennes courent et rient, lisent et jouent des mots d’enfants et d’adultes. En fond de scène se trouve une table, où les quatre comédiens retournent chercher des cahiers avec d’autres témoignages. La table symbolise la nature du spectacle, qui reste une enquête. Les quatre comédiens et le musicien s’improvisent danseurs ou chanteurs, ils transforment leur corps, en prenant des attitudes d’enfants ou de vieilles gens. L’interprétation n’est jamais réaliste, la scène reste un espace ludique, où des phrases très communes, que chacun a utilisé pour déclarer son amour à l’amant, à l’ami ou aux parents, passent de bouche en bouche, de témoignage à témoignage. Les spectateurs retrouvent des mots essentiels, un bagage affectif et traditionnel.

La mise en scène commence fragmentaire, avec le chant et la lecture de brefs témoignages, puis les discours de l’amour se diversifient, les discours des gens communs évoquent la haine et la violence. L’affirmation d’aimer devient aussi une recherche d’amour. Les comédiens se passent des petites caresses et petites baisers chaque fois qu’il est possible, en s’exprimant un amour caché, rêvé, mystérieux. Quelquefois, les scènes et les témoignages semblent se répéter inutilement, peut-être en revenant avec la même affirmation sur un sujet différent, par exemple en parlant de la mère puis du mariage. La scène de M’aimes-tu ? peut représenter un bureau, une salle de répétition et une salle de fête. Les cinq interprètes sont habillés comme des gens communs. La scène semble accueillir la réalité, alors que les images publicitaires, les musiques et un sentiment de fête ont envahi les rues et la télévision, en cachant ou transformant les problèmes de la réalité.

La compagnie Mises en Scène parle au travers de l’amour de la fragilité humaine, de ce que l’on ne veut pas de nous-mêmes, lorsque nous devons nous montrer forts pour affronter notre quotidienneté.

Mattia SCARPULLA
www.ruedutheatre.info

M’aimes-tu ?, compagnie Mises en Scène, a été représenté à l’Entrepôt, du 12 au 24 juillet, Festival Off d’Avignon à 11h
Mise en scène : Michèle Addala Comédiens : Ana Abril, Pascal Billon, Mylène Richard, Cheikh Sall Musique : Guillaume Saurel
Information : 04 90 88 47 71 - 06 14 15 26 42
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25 juillet 2006 2 25 /07 /juillet /2006 12:43
ÉPERDUS DANS LA RÉALITÉ

La compagnie d’Aurélie Faller-Dauendorfer est née en 2002. La chorégraphe s’est formée à la technique de danse jazz, et dans plusieurs ateliers de danse contemporaine, avec des artistes comme Carolyn Carlson, Robyn Orlin, Philippe Genty. Addiction est sa deuxième création, où elle parle des dépendances qui sclérosent et contrôlent la vie de l’homme commun.


L’espace est dans l’ombre. Deux chaises et des ampoules posées au sol sont les seuls objets. Un danseur et une danseuse dialoguent sur l’amour avec leur corps. Les danses sont virtuoses, rapides. Subitement, les corps changent de rythme, ils deviennent incertains. Dans de courtes scènes, les deux corps représentent l’homme en crise face à sa réalité : les corps sont figés, assis comme devant un téléviseur, les corps ne peuvent pas choisir le rythme de leurs pas dans la rue, et ils sont transportés par la rapidité des événements autour d’eux. Les interprètes dansent jusqu’à s’épuiser, ils se battent contre une entité invisible, quelquefois ils sont pris de frémissements, désormais tombés dans la folie.

Ce sujet d’une société malade, d’un pouvoir invisible qui gère nos vies passe d’une chorégraphie à l’autre du festival Off d’Avignon (d’Ellas de Jesus Hidalgo à Couleurs de femmes d’Yun Chane, de L’Envers du Decor de la compagnie Bruits des corps au Sacre du Printemps d’Heddy Maalem). A certains moments, les corps cherchent à se caresser pour se relaxer, pour retrouver des sentiments humains. D’autres fois, les gestes codifiés de la danse sont fragmentés dans la pénombre. La musique accompagne l’évolution des danses, elle est composée par un bruitage de sonorités de la réalité et par des rythmes pop et rock. Les gestes et les sonorités de la quotidienneté réussissent à figurer la rue aux spectateurs, sans avoir besoin d’images concrètes. Et dans une scène, les corps dansent en tenant dans leurs mains les petites ampoules allumées : ils cherchent dans le noir, par des gestes sinueux, dessinant de petits sourires, comme animés de l’espoir de trouver une (ré)solution à leur existence.

La chorégraphie reste souvent une danse très belle qui oublie de faire évoluer la réflexion sur le sens du spectacle. L’élément fort, le point de départ pour les créations futures de la chorégraphe, pour continuer à se questionner sur la société contemporaine, est la métamorphose des corps, leur changement continuel d’un état émotif à l’autre, qui exprime les possibilités infinies du corps humain d’interpréter et de ressentir différemment sa réalité.

Mattia SCARPULLA
www.ruedutheatre.info

La chorégraphie Addiction, compagnie Faller-Dauendorfer, est présentée au Théâtre des Lucioles, 7-29 juillet, à 15h15 les jours impairs

Festival Avignon Off
Chorégraphie : Aurélie Faller-Dauendorfer
Danseurs : Aulélie Faller-Dauendorfer Pierre Henry Nohé
Musique originale : Olivier Pôt et Wilfrid Connell
Informations : Théâtre des Lucioles 10, rue Rempart St. Lazare 84000 Avignon 04 90 14 05 51 
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25 juillet 2006 2 25 /07 /juillet /2006 12:27
Lundi 17 juillet 2006, à l'heure où les officiels du théâtre essaient de fêter la Journée de la Décentralisation sous les huées des intermittents en grève, Gabriel Monnet, président de cette journée, officiel lui aussi, préférait répondre à l'invitation d'André Benedetto au Théâtre des Carmes.

André Benedetto tint tout d'abord à rendre hommage à celui qui « lui fit faire du théâtre » au travers de stages touchant à toutes les activités de préparation d'un spectacle dans tous ses aspects. En le remerciant, Gabriel Monnet se présenta comme le Président « dissident » d'une « Journée » qui ne lui semblait plus être la sienne, lui, l'ancien résistant du Vercors. La véritable décentralisation, précisa-t-il, consiste en un vrai travail permanent de création en province comme celui qui se fait dans des lieux comme celui-ci (le Théâtre des Carmes) et elle est le fait de personnes comme André Benedetto et beaucoup d'autres. Gabriel Monnet entreprit alors une lecture fervente et souvent chargée d'émotion de textes que l'on peut et doit considérer comme « fondateurs » de cet esprit de résistance et de création à garder plus que jamais présent au coeur et à l'esprit.

A tout seigneur de la poésie... ce fut avec un texte de 1946, signé René Char, citoyen du Vaucluse et lui aussi résistant exemplaire, qu'il ouvrit le feu de ces lectures « contre l'oubli »... Suivit une longue lettre adressée à Primo Levi le 12 avril 1987, le lendemain de son suicide, par l'un de ses amis, lecture empreinte de la puissante émotion que l'on peut imaginer. Puis d'autres textes de Paul Eluard, Georges Braque, Claude Lévy-Strauss et enfin, d'André Benedetto (« A l'heure où... » extrait de Urgent crier) texte de 1967, mais dont le caractère d'actualité brûlante ne saurait aujourd'hui, moins que jamais, se démentir. Tous ces mots, ces vers, ces phrases étaient autant de braises aptes à alimenter la flamme de cet esprit de résistance, toujours vivant, pour éviter, ainsi que le disait Primo Levi, qu'il finisse « pétrifié par la lente chute de neige des jours ».

Henri LÉPINE
www.ruedutheatre.info
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24 juillet 2006 1 24 /07 /juillet /2006 16:08
MAGIC CAR

Sous la chaleur plombante de Villeneuve lez Avignon, à la plaine de l’Abbaye, là où les Cartoun Sardines ont cette année élu domicile au milieu d’autres compagnies, parmi les roulottes, dans un esprit forain qu’ils affectionnent, Philippe Car me reçoit ; à deux pas du chapiteau où chaque soir plus de 250 personnes viennent s’émerveiller et faire bombance de la féerie et de l’inventivité de ces délirants saltimbanques, qui revisitent les grands textes. Torse nu, larges lunettes de soleil, bob sur la tête, difficile de croire, avec son allure de trentenaire et l’intacte étincelle qui l’anime lorsqu’il évoque son métier, que le boss de la compagnie Cartoun Sardines approche la cinquantaine. Les Marseillais ne sont pas nés d’hier.


Le début de l’aventure ?

« C’est dans une école de mime en 1978 que tout a commencé, chez Pinok et Matho, elles-mêmes élèves d’Etienne Decroux. C’est là que nous nous sommes rencontrés avec Patrick Ponce (ndlr, son associé), nous étions deux Marseillais de 20 ans à Paris et avions découvert une façon de travailler encore peu répandue à l’époque, qui ensuite a débouché sur l’École de Jacques Lecoq. Nous sommes revenus à Marseille avec l’idée de travailler ensemble et de transmettre ce savoir en mettant en place notamment des cours de théâtre. (…) C’est un travail spécifique où l’acteur-instrument travaille beaucoup à partir du corps, mais aussi de la voix, en fait, nous n’avons pas appris à faire du mime, mais à inventer du théâtre, à développer une imagerie théâtrale à partir de tout ce qui est à la disposition de l’acteur, ce qui inclue aussi la marionnette, le théâtre d’ombres etc. »

La recette magique du succès des Cartoun ?

« Si nous sommes populaires, c’est parce que nous faisons un travail que nous voulons extrêmement populaire. Je crois que c’est le fait de vouloir rendre les gens heureux, de leur raconter des histoires, comme aux enfants, même si elles sont parfois terribles, souvent énormes et rocambolesques. J’aime l’idée que les gens viennent au théâtre comme ils vont au restaurant. On fait tout pour mettre de la magie dans les spectacles, et l’on met aussi le spectateur en condition, en confiance, avant et après, par exemple avec les loges et les coulisses à nu. Un peu comme si l’on montrait les cuisines d’un restaurant. C’est important pour nous de faire croire à un univers en montrant au public comment on le lui fait croire. On aime que les gens se rendent complices de ce qu’on fait ; et puis, il y a cette part de loufoque, on voit une moustache, un chapeau, une paire de lunettes, et le spectateur retrouve sa part d’enfant et a envie d’en faire autant. (ndlr, dans les villages Cartoun, l’avant est aussi un moment où l’on casse la croûte et l’après est constitué d’une surprise musicale type fanfare). Ainsi, ce n’est plus l’esprit qui dirige, mais nos sens qui prennent le relais et le spectateur se laisse porter. Pour reprendre les mots d’Ariane Mnouchkine, « le spectacle se situe au-dessous du sourcil." »

Toujours de grands textes ?

« En trente ans, nous avons monté finalement six ou sept pièces du répertoire, avec de grands auteurs, alors qu’on a fabriqué plus de vingt-cinq spectacles, beaucoup de créations. On fait plutôt le choix d’un univers d’auteur, c’est pour cela qu’on choisit une pièce qui n’est pas forcément la plus représentative de l’auteur aux yeux du grand public. Par exemple, avec le Malade Imaginé, inspiré du Malade Imaginaire on a souhaité rendre compte de l’atmosphère d’une certaine époque et aussi bien sûr rendre hommage à l’auteur, tout le monde sait qu’il eut son dernier souffle sur cette pièce-là. Avec le Conte d’hiver de Shakespeare, on a voulu croiser tragédie et comédie, aller voir les sources mêmes utilisées par le dramaturge anglais, voir quel a été son propre chemin d’inspiration. Et puis il y a aussi le théâtre de boulevard avec La Puce à l’oreille de Feydeau, qui au départ nous semblait pourtant éloigné de nos centres d’intérêt. »

Tragedy ?

« Avec Tragedy, nous sommes dans une approche plus thématique. On a commencé à y réfléchir en 2003 avec les grèves des intermittents. On s’est remis en question, quelle est notre nécessité, nous, artistes avons-nous une fonction dans la société ou sommes-nous simplement des amuseurs ? On a donc travaillé sur les origines du théâtre, depuis la naissance de l’homme et les premières pièces de théâtre écrites avec des mots pour toucher à l’essence du fonctionnement de la société humaine. (…) C’est vrai, le public nous le dit, il n’y a pas d’histoire d’amour dans Tragedy, enfin si, de l’amour paternel, maternel, filial, fraternel, mais il y a surtout de grands rôles féminins, dans la tradition du théâtre grec, différent de notre patrimoine, plus avare en personnages féminins de premier plan. »

A qui vous comparer, Molière, Royal de Luxe… ?

« C’est vrai qu’avec Royal de Luxe (ndlr, compagnie de théâtre de rue, rendue célèbre par son Peplum, machineries extraordinaires et gigantisme des personnages), nous sommes toutes deux des troupes des années 70, issues des collectifs de création. (…) Ce qui compte pour moi, c’est constamment le retour aux sources. Antonin Artaud disait que « le théâtre est oriental ». Je m’inspire beaucoup du théâtre traditionnel indonésien, notamment à Bali où je me rends souvent. Il a lui-même inspiré la Commedia Dell’Arte, c’est notre héritage. Ce que nous produisons, c’est un théâtre traditionnel inventé, un théâtre de tréteaux, de numéro, de cirque, de la prouesse, du clownesque, oui, nous sommes très influencés par le spectaculaire. Ainsi, dans un spectacle, nous soignons tout particulièrement les entrées et les sorties. »

Des styles différents ces dernières années : confusant pour le public et la critique ?

« L’histoire des Cartoun Sardines, c’est l’histoire de deux personnalités et des directions artistiques parfois différentes. Avec Patrick Ponce, depuis trente ans, nous avons déjà pris des périodes pour travailler un temps sur des choix plus personnels. Patrick a voulu ces dernières années travailler sur le thème du diable, d’où un Faust (ndlr, présenté avec succès au cinéma Utopia Avignon Off en 2004) Le Diable en personne (ndlr, présenté au Chêne Noir Avignon Off 2005, spectacle très critiqué) et un troisième volet en préparation : Lulu. Disons qu’il y a deux identités, l’esprit Philippe Car, porté sur des spectacles festifs, l’esprit caravane, cirque et chapiteau et l’esprit Patrick Ponce, à l’approche plus intimiste. (…) Vous savez, c’est une prise de risque à chaque fois de faire un spectacle. D’ailleurs cette année, nous n’avons pas notre village entier à l’île de la Berthelasse pour des raisons budgétaires. Nous devons faire vivre trente personnes chaque mois, quatre permanents et le reste d’intermittents, avec un budget de 800.000 euros et seulement 20% d’aides et de subventions. »

Le In, c’est pour quand ?

« J’ai lu beaucoup d’articles et d’interviews des artistes invités dans le In dans la presse et je trouve que le In est loin de nos préoccupations, loin du public, de notre manière d’aborder cette discipline, loin de la fête. A Villeneuve, nous avons trouvé un regroupement de vraies troupes, nous avions l’impression que cela n’existait plus, des maisons sur roulottes, un outil de travail à vue, un esprit forain qui apportent un bonheur réel et immédiat au public. Il y a quelques années avec Bernard Faivre d’Arcier (ndlr, ancien directeur du Festival d’Avignon jusqu’en 2003), on avait évoqué l’idée que le In puisse reconnaître notre existence sur l’île de la Berthelasse. Une reconnaissance du In pourrait nous permettre, c’est vrai, de pouvoir jouer dans des théâtres qui ont plus de moyens, pour pouvoir être plus confortables de temps en temps, et ainsi accéder à une reconnaissance par des lieux institutionnels qui nous boudent jusqu’à présent. »

La relation théâtre / public ?

« Je crois que depuis quelques années, l’esprit du théâtre est gâché dans la tête des gens. Beaucoup nous disent, « c’est bien ce que vous faites, c’est pas du théâtre ». Les gens associent le théâtre au fait de s’ennuyer. C’est l’ère du metteur en scène qui a cassé des choses depuis les années 50 en imposant ses vues au détriment de spectacles portés, fabriqués et représentés par les acteurs. Vilar, lui, se présentait comme un régisseur. Le metteur en scène est celui qui régit les idées. En Allemagne, en Italie, c’est cette conception là qui perdure. Pour être un bon metteur en scène, il faut avoir le moins d’idées possibles. Faire face au plateau et lever la main quand on s’ennuie ; on se laisse trop facilement bluffer par ses propres idées, alors qu’il faut se concentrer sur ce qui se produit entre acteurs et ce que produit l’action. »

Vous allez voir quoi au théâtre ?

« J’ai de l’admiration pour deux couples de Belges, Yves Hunstaed et Eve Bonfanti et Abel et Gordon, des vrais clowns. Et parmi mes références, il y a bien sûr le Théâtre du Soleil dont je n’ai jamais raté un seul spectacle. J’aime le caractère épique du travail d’Ariane Mnouchkine. Dans Le dernier Caravansérail, on est dans le domaine du journal télévisé retransmis au théâtre par un poète, c’est un pari fou et magnifique. Et je suis aussi un passionné de l’expérience et des choix artistiques de Peter Brook, tout son chemin expérimental pratiqué avec des acteurs étrangers, ses improvisations en Afrique, c’est un théâtre d’une grande simplicité en même temps. Voilà donc deux extrêmes qui me guident en Occident. »

Si vous étiez un personnage de théâtre ?

« Je pense que le personnage du professeur Hercule dans Tragedy me convient bien. C’est un scientifique rêveur, rempli d’innocence et prêt à croire à tout. Comme pour mon rôle de berger italien dans le Conte d’hiver. Un naïf à qui rien ne pose problème, qui n’a pour seule envie que celle de vivre tranquillement et d’aimer ses enfants. On m’a toujours dit que la vie n’est pas un conte de fées et je continue à vouloir penser l’inverse. (rires) »

Propos recueillis par Stephen BUNARD
www.ruedutheatre.info

-Roméo et Juliette, jusqu'au 17 juillet à 18h
-Tragedy, jusqu'au 23 juillet à 22h15
Festival Off - Villeneuve en Scène
Plaine de l'Abbaye, Villneuve Les Avignon

En savoir plus sur les Cartoun Sardines.

Photo © DR - Philippe Car dans Histoire de Taor Malek, quatrième Roi mage
 
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