23 août 2007
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NON PAS UN CLOWN TRISTE, MAIS DÉPITÉ
Marre qu’elle en a, Mme Barbiturix, clown professionnel, de faire des pitreries ! Ce n’est pas qu’elle vire vers le cliché postromantique du bouffon triste, mais elle a des ambitions théâtrales bien plus hautes : elle aspire à jouer la tragédie en alexandrins.
Après un prologue qui insiste sur l’aspect ringard de sa prestation, notre clownesse envoie tout promener. Elle part en quête d’amour. Elle aspire à être aimée de son public pour ce qu’elle est et non par l’intermédiaire de son personnage grotesque englué au milieu de gags éculés. Elle apostrophe la salle, tente de lui montrer qu’il serait préférable de goûter la « Bérénice » de Racine plutôt que de se délecter de « L’Île de la tentation ». Elle extrait de sa place un partenaire de fortune pour démontrer la beauté de l’alexandrin.
Elle explique qu’il faut développer sa curiosité, que si on s’ennuie c’est parce qu’on le veut bien. Qu’être soi est capital. Que « c’est l’intention qui conte ». Autrement dit que ce qui fait sens, au théâtre autant que dans la vie, c’est ce qu’on tente de transmettre. Le personnage passe de pitoyable à ridicule pour finir par une éloquente finale de mise à nu.
Il y a du Yolande Moreau chez le bouffon qu’incarne Geneviève Voisin, telle qu’elle apparaît notamment lors la reprise d’un sketch de ses débuts dans le film « Quand la mer monte ». C’est dire qu’elle irrite, réjouit, agace, trouble, émeut. Quelques moments sont inégaux, tâtonnent en vue de trouver une totale cohérence pour une créature fragile qui louvoie entre dévoilement brut et pudeur délicate, corrosive désespérance et confiante aspiration. L’ensemble s’avère néanmoins riche parce que présentant plusieurs facettes d’une même quête. Et que cette quête d’authenticité n’est autre que celle de chacun dès qu’il se rend compte du rôle que lui impose la société.
Texte : Geneviève Voisin
Mise en scène : Serge Maréchal et Olivier Benaddi
Interprétation Geneviève Voisin
Costumes : Bernadette Roderbourg
Éclairages : Nicolas Gasnier
Production : Ah Mon Amour (Verviers) ( www.cie-ahmonamour.com )
Durée : 50’
Public : dès 14 ans
Marre qu’elle en a, Mme Barbiturix, clown professionnel, de faire des pitreries ! Ce n’est pas qu’elle vire vers le cliché postromantique du bouffon triste, mais elle a des ambitions théâtrales bien plus hautes : elle aspire à jouer la tragédie en alexandrins.
Après un prologue qui insiste sur l’aspect ringard de sa prestation, notre clownesse envoie tout promener. Elle part en quête d’amour. Elle aspire à être aimée de son public pour ce qu’elle est et non par l’intermédiaire de son personnage grotesque englué au milieu de gags éculés. Elle apostrophe la salle, tente de lui montrer qu’il serait préférable de goûter la « Bérénice » de Racine plutôt que de se délecter de « L’Île de la tentation ». Elle extrait de sa place un partenaire de fortune pour démontrer la beauté de l’alexandrin.
Elle explique qu’il faut développer sa curiosité, que si on s’ennuie c’est parce qu’on le veut bien. Qu’être soi est capital. Que « c’est l’intention qui conte ». Autrement dit que ce qui fait sens, au théâtre autant que dans la vie, c’est ce qu’on tente de transmettre. Le personnage passe de pitoyable à ridicule pour finir par une éloquente finale de mise à nu.
Il y a du Yolande Moreau chez le bouffon qu’incarne Geneviève Voisin, telle qu’elle apparaît notamment lors la reprise d’un sketch de ses débuts dans le film « Quand la mer monte ». C’est dire qu’elle irrite, réjouit, agace, trouble, émeut. Quelques moments sont inégaux, tâtonnent en vue de trouver une totale cohérence pour une créature fragile qui louvoie entre dévoilement brut et pudeur délicate, corrosive désespérance et confiante aspiration. L’ensemble s’avère néanmoins riche parce que présentant plusieurs facettes d’une même quête. Et que cette quête d’authenticité n’est autre que celle de chacun dès qu’il se rend compte du rôle que lui impose la société.
Michel VOITURIER
www.ruedutheatre.info
www.ruedutheatre.info
Présenté aux Rencontres du Théâtre Jeune Public de Huy les 20 et 21 août 2007
Texte : Geneviève Voisin
Mise en scène : Serge Maréchal et Olivier Benaddi
Interprétation Geneviève Voisin
Costumes : Bernadette Roderbourg
Éclairages : Nicolas Gasnier
Production : Ah Mon Amour (Verviers) ( www.cie-ahmonamour.com )
Durée : 50’
Public : dès 14 ans