Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Retrouvez nos critiques théâtrales sur :
Les informations sur nos cours d'improvisation théâtrale à Paris :

Musarder



Inscrivez-vous
au Club des abonnés (gratuit)




Découvrez nos cours d'improvisation théâtrale

Tous niveaux - 7e année

Les inscriptions sont ouvertes pour les cours d'improvisation à Paris qui débutent en septembre. Au choix, en français ou en anglais.



Nouveau !

Rejoignez notre cours d'impro en anglais :



Coaching prise de parole

           

Mois AprÈS Mois

Festival d'Avignon

20 juin 2007 3 20 /06 /juin /2007 01:36
LE LABORATOIRE DU RIRE

Le comédien Pierre Trapet propose jusqu’au 8 septembre Variations sur le rire, au Lucernaire, un spectacle sur le rire, qui fait rire. Rire est facile et parfois même involontaire. Faire rire est plus difficile et écrire sur le rire avec sérieux sans être grave l’est davantage. Pierre Trapet a pris le parti de faire tout cela en même temps. Et, sans rire, c'est réussi.

Procédant avec méthode, l’auteur comédien commence son étude, en compagnie de la charmante Carole Montagner, par une gamme des rires, du rire à peine esquissé au fou rire. Le binôme est ensuite rejoint par Cedrick Lanoe et le pianiste Mauro Coceano pour former un quartet de cobayes. A la fois rat de laboratoire et scientifique, Pierre Trapet propose alors des situations de la vie quotidienne et les décline pour en extraire le potentiel comique.
 Photo © DR

Le propos du docteur Trapet se résume finalement à ceci : le rire est partout, il suffit de le chercher. Et ses expériences le prouvent. Attendre, dire "bonjour" ou "au revoir" ou se disputer avec sa femme n’est pas drôle en soi. Mais quand un élément imprévu s’immisce dans une situation banale, le rire n’est jamais loin. Ainsi la question de l’origine du rire est-elle en suspens tout au long de la pièce. Pourquoi une personne rit-elle ? Peut-être parce qu’elle se sent concerné ou à l’inverse parce qu’elle pense ne pas l’être, par convenance ou par esprit de contradiction, par contagion même.

« Du mécanique plaqué sur du vivant »

Les Variations sur le rire interrogent le spectateur sans en avoir l’air. Pierre Trapet reprend et illustre la théorie du philosophe Henri Bergson selon qui le rire est « du mécanique plaqué sur du vivant ». Et en effet, le rire naît bien souvent dans cette pièce de la conjonction du côté mécanique des variations et de leur côté humain, l’interaction entre les acteurs et les spectateurs. Car les acteurs sont pour beaucoup dans la réussite du spectacle. C’est leur jeu tout en contrastes qui permet de dégager l’importance du détail, ce détail qui fait basculer une scène de vie de la banalité au comique.

Les acteurs sont donc au cœur de la pièce, à un tel point qu’il n’y a rien autour d’eux, si ce n’est une porte, un synthétiseur et deux chaises. Tout le poids du rire est donc porté par les épaules des comédiens qui s’en sortent avec les honneurs.
Carole Montagner joue à merveille toute la gamme du rire avec beaucoup de finesse et d’autodérision. Cedric Lanoe met en valeur sa présence comique, tandis que le regard sombre et lubrique de Mauro Coceano parvient à effrayer et faire rire en même temps et Pierre Trapet orchestre le tout avec talent et décontraction.

Au final, ces Variations sur le rire font passer un bon moment de détente. Pierre Trapet et ses comédiens tordent le cou à la banalité du quotidien et les spectateurs, eux, se tordent de rire.

Morgan LE MOULLAC (Paris)

Variations sur le rire
Spectacle de Pierre Trapet
Avec Carole Montagner, Pierre Trapet, Cédric Lanoe, Mauro Coceano

Au Lucernaire, 53, rue Notre Dame des Champs - Paris.
Réservations au 01 45 44 86 92

A 18h30 du mardi au samedi jusqu'au 8 septembre 2007.
Partager cet article
Repost0
8 juin 2007 5 08 /06 /juin /2007 23:24
JE M’AIME, MOI NON PLUS

La compagnie Projectyl propose au Chapiteau d’Adrienne une reprise de leur pièce Ma Cage, récit en mouvements d’une femme scindée en deux, entre désespoir et rage de vivre.

Le spectacle commence par le battement sourd d’un cœur, promesse d’une exploration des abîmes de l’être humain. L’être humain s’appelle ici Amandine, une petite femme brune visiblement complexée, repliée à l’intérieur d’elle-même. Car c’est à l’intérieur d’Amandine que tout se joue : on y trouve une autre femme, grande, élancée, les cheveux rouges, aussi sensuelle et aérienne qu’Amandine est coincée et maladroite. Cette femme est la voix intérieure d’Amandine. Plus qu’une deuxième personnalité, elle représente une possibilité, elle est la femme qu’Amandine pourrait être. Mais lasse sans doute de se retrouver face à une image d’elle-même qu’elle ne reconnaît pas et qu’elle craint, Amandine décide de se mettre en cage, de se séparer d’elle-même.
 Photo © DR

La thématique de la transparence traverse l’ensemble de la pièce. D’abord parce que le spectateur se trouve face à une femme et à ce qui la nourrit de l’intérieur. Ensuite parce que le mal-être de cette femme mal-aimée trouve peut-être son explication dans sa transparence au monde. Transparence enfin des objets du décor, table, lit, paravent, qui ne sont composés que d’une armature en bois, comme si non seulement Amandine mais aussi les objets de son quotidien étaient à la recherche d’une substance capable de les rendre tridimensionnels.

Langueur et sensualité

La pièce repose sur l’opposition constante entre les deux personnages : l’une est gracile et gaie lorsque l’autre est pesante et fêlée, Amandine ne s’aime pas alors que sa petite voix l’aime intensément. Cette opposition rend les moments de symbiose d’autant plus fondamentaux, ceux où Amandine, enfin, accepte la part lumineuse de sa personnalité.

Ma Cage
aurait pu sombrer dans la théorie s’il n’y avait eu ces deux actrices, Caroline Arragain et Delphine Baril. Excellentes interprètes, elles ancrent leurs corps dans l’espace du Chapiteau d’Adrienne et rendent le tout concret. A partir d’un thème à la fois rebattu et difficile à manier, le dédoublement de la personnalité et le conflit intérieur, la compagnie Projectyl créé une pièce surprenante, non pas pour sa nouveauté, mais pour sa langueur extatique, sa sensualité aussi et sa sensibilité. Tout passe ici par les gestes, les attitudes, les expressions et l’accompagnement sonore. Le texte se fait rare et se révèle finalement inutile tant la pièce repose sur l’immédiateté et la puissance d’évocation du corps – et de l’esprit – en mouvement.

Morgan LE MOULLAC (Paris)

Ma Cage
Conception et interprétation : Caroline Arragain et Delphine Baril
Décors : Nicolas Darmon
Vidéos : Franck Esposito
Costumes : Christèle Fontenoy
Lumières : Marc Prévôt
Musique : Olivier Villaudy

Au Chapiteau d’Adrienne, 62, rue René Binet 75018 Paris. Jusqu'au 8 juin 2007.
Voir le site de la compagnie pour de prochaines dates : www.projectyl.net
Partager cet article
Repost0
4 juin 2007 1 04 /06 /juin /2007 09:02
AFFREUX, SALES ET ATTACHANTS

Une bande de durs dingues s’est emparé du Théâtre du Rond Point. Six clowns du Teatr Licedei de Moscou y proposent un spectacle déjanté et terriblement humain.

Sur scène, c’est le capharnaüm. Des poupées mal fagotées, une poussette de guingois, un piano prêt à rendre l’âme, quelques portraits de famille délavés, des cordes effilochées sur lesquelles s’accrochent des pinces à linge sans poigne, un vieux transistor. Bienvenue à la maison !
 Photo © Philippe Delacroix

La mère, aux lèvres lippues, au cœur débordant d’amour et aux colères redoutables, régente son petit monde. Enfin, elle essaie. Elle charme, ondule son corps, pourtant lourd d’un marmot à venir. Elle tape du pied et grogne contre les quatre jojos qu’elle a déjà enfantés. Et chacun n’en fait qu’à sa tête. Le fils, une scie coincée dans le pantalon, braguette ouverte, ne cherche qu’à commettre un meurtre. Celui u père, des sœurs, des spectateurs, pas suffisamment dociles. Le poupon grassouillet marche dans les pas de son frère. Avec un plaisir sadique, digne des plus grands psychopathes, il arrache les têtes de ses poupées, il en ferait bien de même avec le reste du monde… Sa sœur, les cheveux en pétard, la silhouette fragile, n’y voit que du feu. Elle se promène, météorite rêveuse, dans un monde où tout s’agite et frôle la mort. Et la figure du père dans tout ça ? En crise d’autorité, le pauvre géniteur ne cesse de vouloir s’échapper, via la fuite ou via l’alcool. Mais il est bien souvent rattrapé par sa vamp de femme.


C’est ça, Semianyki, la famille du Licedei. Une tribu aux caractères bien trempés, une lutte de pouvoir intestine, un besoin permanent d’exister parmi et contre les autres. Et pour le spectateur, c’est un foutoir jubilatoire. Tout est laminé par le rire car le rire y est multiple. Tour à tour, cruels, burlesques, ridicules, moqueurs ou simplement joyeux, les six clowns se montent les uns contre les autres. De la figure traditionnelle, ils n’ont gardé que le masque blanc. Ces pantins muets s’échinent à faire le mal, à dissimuler, à manipuler. Et ça ne s’arrête jamais. Car chaque geste, chaque retournement est extrêmement maîtrisé et calibré. Pour le spectateur, l’illusion est totale. Tout semble partir dans tous les sens à n’importe quel moment. Et, recroquevillé dans son siège, suspendu au pas du clown, il est surpris à chaque instant par une surenchère d’inventivité, de drôlerie grinçante et de tableaux de famille renversants.

Famille nombreuse, famille heureuse


Jusque-là, le spectacle resterait de l’ordre du déjà-vu. Un avatar de La Famille Addams de Barry Sonnenfeld, un souvenir d’Affreux, Sales et Méchants, d’Ettore Scola. Mais Semianyki emporte le spectateur bien au-delà des représentations traditionnelles de la famille. Ce qu’il y a à voir sur scène, c’est la famille dans sa vérité propre, toujours tendue entre guerre et paix. Car, entre deux mesquineries, ces affreux-là s’aiment, c’est sûr. Ils ne peuvent pas se quitter. Rompre l’équilibre familial égale au renversement du monde. Il y a comme un courant électrique qui relie les figures. Sur un rocking-chair ou dans un sac en toile de jute, ils se meuvent sur le même rythme, une pulsation primitive, un coup de rein, un battement de coeur. C’est ce balancement lancinant qui donne au spectacle toute sa dimension poétique. Même le gag se fait dans ce mouvement tellurique.

Le spectateur est également entraîné par le tempo familial, il s’agrège aux Semianyki, devient un Semianyki. Lui aussi prend part aux tentatives d’électrocution et aux batailles de polochons. C’est ce qui fait la vraie beauté du spectacle. Ces clowns sont généreux. Ils prennent le spectateur par la main et l’invite à danser, rire et pleurer. Au final, dans la salle et sur le plateau, c’est une grande fête de famille.

Marion GUÉNARD (Paris)

Semianyki (La Famille)
Par le Teatr Licedei
Au Théâtre du Rond-Point, du 10 mai au 24 juin à 20h30, dimanche à 15h.
Réservations 01 44 95 98 21.
Partager cet article
Repost0
29 mai 2007 2 29 /05 /mai /2007 10:45
L’INNOCENCE SACRIFIEE

Avec son Hérodiade, Laurent Contamin livre un texte dense, poétique et politique, magnifié par la mise en scène d’Urszula Mikos et le jeu des acteurs. une immersion dans la folie ordinaire.

La pièce commence comme un Big Bang : tout implose. Les personnages réunis sur scène soliloquent, se hurlent dessus, se croisent sans se voir et se parlent sans s’entendre. La cacophonie, ensuite, devient symphonie et la partition complexe, influencée par les techniques scénaristiques, rendue par Laurent Contamin n’épargne personne, ni les acteurs, ni les spectateurs qui doivent travailler, dur, pour saisir progressive,ment les enjeux de cette Hérodiade.
 Photo © DR

L’histoire se déroule dans une ville imaginaire, disons de l’Europe de l’Est, où deux jeunes gens sont embarqués dans une aventure qui mêle un policier véreux, une femme d’affaires à la morale plus que fluctuante et son coach, un marchand de fleurs aveugle et un américain américanisant apôtre d’une secte délirante pratiquant le trafic d’organes. Dans la tradition biblique, Hérodiade incite sa fille Salomé à l’assassinat d’un innocent, Jean le Baptiste, témoin gênant de son adultère avec le roi Hérode.
Dans la pièce de Laurent Contamin, l’innocent Jacek est sacrifié par Agatha, la fille de Gosia parce qu’il est le témoin du trafic d’organes auquel ils participent. La cécité du témoin, le grotesque des personnages et l’humour noir qui parcours la pièce sont trompeurs car c’est bien d’une tragédie dont il s’agit ici.
Le cœur pur d’Agatha est dès le départ cerné par la corruption et la vénalité de sa mère et la folie prosélytiste de l’américain. Et la conclusion inéluctable voit cette pureté déflorée par le meurtre, comme le symbole d’une société dans laquelle l’innocent est destiné à tuer ou être tué. Hero died, donc, car dans cette pièce il n’y a plus de héros.

Ouverture des frontières


La mise en scène d’Urszula Mikos s’attache à exterminer les frontières. Celle séparant les arts d’abord, puisqu’elle fait appel à la vidéo, la danse – la mythique danse lascive de Salomé est transformée ici en chorégraphie genre soirée au Club Med – et le chant. Celle surtout séparant l’espace intérieur des personnages de leur dimension sociale. Ainsi les personnages récitent-ils les didascalies à voix haute créant un décalage entre le pensé et le dit, entre le langage du quotidien et celui, technique, de l’auteur. La mise en valeur de certains dialogues ou de certaines situations comiques permet d’autre part d’alléger un peu cette pièce, très sombre finalement.

Les acteurs font honneur à la pièce, Marianne Pichon et Olivier Werner en tête, qui campent respectivement une Gosia hystérique et un missionnaire américain plus vrai que nature, terriblement drôle et drôlement inquiétant.
Le reste de la distribution tient largement la route, Perle Palombe, John Kokou, Michel Quidu, Tomasz Kowalski et Khalid Benouechen très investis et crédibles dans leurs rôles, ce qui n’est pas une mince affaire dans une telle pièce. Pour qui se donne la peine de vivre le théâtre, et pas seulement de le regarder de loin, cette pièce est à voir, pour son texte profond, sa mise en scène agréable et ses acteurs convaincants. Ce n'est déjà pas mal.

Morgan LE MOULLAC (Paris)

Hérodiade/Hero Died
Texte de Laurent Contamin
Conception et mise en scène d’Urszula Mikos
Vidéos de Muriel Habrard et Vincent Beaumont
Scénographie de Kristina Solomoukha

Interprètes : John Kokou, Tomasz Kowalski, Perle Palombe, Marianne Pichon, Michel Quidu, Charles Rosillo, Olivier Werner, Khalid Benouechen.

Au Théâtre Le Proscénium 168 bis rue de Charonne Paris 11e. Tel 01 40 09 77 19
Du 14 mai au 5 juin 2007.
Partager cet article
Repost0
23 mai 2007 3 23 /05 /mai /2007 22:11
LUMINEUSEMENT BAROQUE

Le Théâtre National de Chaillot accueille la dernière création de Philippe Découflé. Le spectacle se déroule comme un fil, et peu à peu les milles sens qui se rattachent au mot sombrero prennent forme. Avec Découflé, il est avant tout question de forme ; forme qu’il exploite à tous les sens du terme.

Cette fois ci, dans la forme de ‘sombrero’, il y a ombre, ou sombre. L’ombre portée est un double du corps humain, un reflet étiré, aux proportions aléatoires. Cette dernière création semble être un laboratoire du corps, déjanté, totalement excentrique, et exubérant. Une heure vingt de spectacle et pas un moment de répit pour le regard.
 Photo © Philippe Laurent

Dans cette œuvre baroque, les couleurs se superposent, et les costumes sont tous plus fous les uns que les autres. Les matières sont folles, drapés, lamés or, ponchos, et chapeaux de toutes formes se succèdent dans ce bal rococo. Si le plateau est composé de manière géométrique il n’est pas non plus rigide.
Au contraire l’énorme travail de régie réalisé par Patrice Besombes et Begoña Garcia Navas remplie l’espace jusqu'à le saturer.
Les images numériques réalisée par Olivier Simola, Christophe Waksmann, Laurent Radanovic, Roméo Ricard, et Dominique Willoughby sont assez originales. Les jeux d’ombres et par là même de lumières, sont exactement coordonnés avec le jeu des danseurs. C’est une réelle performance de leur part que d’adapter leurs danses avec ce décor mouvant et millimétré.

Outre l’aspect baroque (ou barré) à l’espagnol, c’est l’humour qui semble triompher dans ce spectacle. La parole (sur les textes de Claude Ponti) est mêlée à la danse et cela donne une ouverture au spectacle, les intermèdes sont très drôles, et les effets de surprise abondent. Christophe Salangro fait des siennes, et tous les ‘canulars intermèdes’ font hurler de rire.
La réussite de ce spectacle est aussi due à la prestation des musiciens Brian Eno et Sébastien Libolt. Ils réalisent en live la musique qui accompagne les danseurs, ces derniers se prêtent parfois à quelques interventions musicales.

Ce spectacle qui pétille relève tout à fait de l’originalité de son créateur. A voir donc de toute urgence pour s’envoler et voyager le temps d’un ballet dans le bateau de l’art… de "l'au-delart"...

Laure DUBOIS (Paris)

Sombrero
Création : Philipe Découflé
Avec : Clémence Galliard, Sébastien Libolt, Alexandra Naudet, Aurélia Petit en alternance avec Manon Andersen, Christophe Salengro, Olivier Simola, Christophe Waksmann
Et avec : Brian Eno Arrangements et autres compositions Sébastien Libolt
Textes Claude Ponti
Lumières  Patrice Besombes - assisté de Begoña Garcia Navas
Costumes Philippe Guillotel assisté de Jean Malo Images Olivier Simola, Christophe Waksmann, Laurent Radanovic, Roméo Ricard, Dominique Willoughby Son Jean-Pierre Spirli
Assistantes artistiques Pascale Henrot, Aurélia Petit
Machinerie Pierre-Jean Verbraeken

Théâtre National de Chaillot
Du 16 mai au 16 Juin 2007 - Durée : 1h20
Partager cet article
Repost0
23 mai 2007 3 23 /05 /mai /2007 08:38
REICH DONNE LE "LA", KEERSMAEKER LE "PAS"

La compagnie Rosas revient sur les vingt-cinq années au cours desquelles Anne Teresa de Keersmaeker a travaillé jusqu’à l’étourdissement l’écriture minimaliste du compositeur Steve Reich et présente une Steve Reich Evening. Un dépassement chevillé au corps.

En Avril 2002 la compagnie Rosas célébrait ses vingt ans. A cette occasion la « Reine Anne Teresa de Keersmaeker », comme la nommait Dominique Frétard (Le Monde, 2002) dans un article retraçant l’évènement, reprenait des parties de son répertoire et présentait une nouvelle création, April Me.

En composant une « Steve Reich Evening », la chorégraphe flamande nous donne à voir la traduction de sa fascination pour le rapport intense et souverain que la musique entretient avec le mouvement pur. On sait d’elle qu’elle a entrepris de décortiquer les partitions contemporaines de compositeurs tels que Bartok, Ligeti, Cage, Reich… On sait d’elle qu’elle résiste à la musique, s’y glisse, en explore l’architecture, la confronte au jeu chorégraphique afin d’en extraire la partition d’un chant visuel.

Photo © Théâtre de la Ville - DR

Dès le départ, le ton est donné avec la mise en mouvement du Pendulum Music, une installation de Steve Reich datant de 1968 : deux micros attachés à deux cordes pendulaires passent au dessus de deux haut-parleurs posées à terre et déclenchent des sons étourdissants lors de leurs passages, et ce, jusqu’à l’extinction de leur mouvement. Dans cette « evening », tout se compose en spirale et se dénoue en mouvement. En écho à ce précepte, le Poème symphonique pour 100 métronomes, daté de 1990, laisse une fois de plus au public le choix d’une lecture entre imaginaire et étonnement. Le temps de cette version néo-dada du happening, la danse s’est naturellement trouvée en plein accord entre la performance et l’installation. Revoilà quelques constantes des compositions « keersmaekeriennes » : la nuance dans la répétition du mouvement, l’accélération puis le ralentissement, la spirale, enfin l’épuisement, l’inertie. Le parti pris est ferme et assumé : « répète-toi pour mieux te décentrer ».

La musique source de beauté et de défi


Au canon de deux percussionnistes dans Marimba Phase succède le célèbre mouvement chorégraphique pendulaire de Piano phase, l’un des quatre volets de Fase (1982). Du Just Before de 1997, on retrouve le Drumming, Mouvement I dans tout son caractère jubilatoire. La pièce procure l’ivresse d’une polyphonie sensible et rageuse et conserve avec éclat sa ligne émotive. Sa force réside dans l’image offerte d’une danse qui sauve le corps. Loin de se contenter des épisodes précédents la chorégraphe a présenté deux nouvelles créations sur la musique de son compositeur de prédilection. Four Organs, dont les accords scandaleusement hurlés par quatre orgues électriques (1970) a, semble-t-il, égaré les danseurs dans une improvisation mal détourée. En revanche, Eight Lines dont la musique fut créée en 1979, est un pur instant de légèreté. Secoué par des mouvements félins, aériens et enchevêtrés les uns aux autres, c’est tout un style qui se reconduit avec audace et que l’on se réapproprie à chaque occasion.

Pauline BARASCOU (Paris)

Steve Reich evening
Théâtre de la Ville, Paris, le 5 Mai 2007
Choreografie / Chorégraphie Anne Teresa De Keersmaeker
Muziek / Musique Steve Reich, György Ligeti
Gedanst door en gecreëerd met / Dansé par et créé avec Botjan Antoni, Tale Dolven, Kosi Hidama, Kaya Kolodziejczyk , Cynthia Loemij, Mark Lorimer, Moya Michael, Zsuzsa Rozsavölgyi, Igor Shyshko, Clinton Stringer, Sue-Yeon Youn, Anne-Lin Akselsen, Anani Dodji Sanouvi

Prochaines dates : Du 23 au 25 Mai : deSingel, Antwerpen Le 5 Juin : Stadsschouwburg, Utrecht Le 9 juin : Les 2curies, Charleroi danses, Belgique
Partager cet article
Repost0
15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 22:35
LA PUISSANCE DES MOTS

Deux voix, deux visages, deux présences, pour une performance poétique commune. La Maison de la poésie, bien installée dans son passage fleuri du quartier du marais, accueille dans son intime et chaleureuse salle un tandem époustouflant.

Quoi de mieux comme lieu, pour accueillir les mots harmoniques et rythmiques du poète musicien Jaques Rebotier ? La parole comme musique est son propos. La parole est une ouverture de l’esprit, une mélodie, conçu grâce à un mécanisme ventilo-thermique et musculaire buccale. Certes « l’être humain parle en expirant », mais le spectacle ne se limite pas à cela. Si le support du spectacle est la parole, le réel thème est plus général : Les ouvertures. Les ouvertures du monde, des frontières, du corps.

La mise en scène simple n’en demeure pas moins subtile et légère. Le travail de régie sur l’accompagnement musical et l’accompagnement visuel sortent de l'ordinaire. Rien dans cette pièce de mots n’est là gratuitement. La vidéo par exemple n’est pas utilisée en décoration, chaque image fait sens et illustre subtilement chaque mot. La lumière cadre et encadre les deux visages. De même que le travail sur le corps est très élaboré : entre jeu d’ombres et mise en espace le corps disparaît, et réparait magiquement. Ici le corps comme les mots constitute une ouverture, il s’ouvre sur le public.

Les deux bustes d’Eric Ferey et d’ Océane Mozas jonchés derrière une fenêtre ressemblent à deux marionnettes qui se donnent au public par la force des mots. Leurs voix sourdes et lourdes enveloppent le public installé dans l’obscurité de la salle. Les deux comédiens se complètent à merveille, La beauté d’Océane Mozas à l’humour d’ Eric Frey. Leurs voix magnifient la musicalité, et ils donnent une vraie vie au texte, le rythme ondule et jamais le spectateur ne décroche. Le spectacle met en scène certains extraits du livre Le Dos de la langue, Jacques Rebotier y prend parti politiquement. « Un vélo n'a que des ouvertures et pas de fermetures. A vélo, on peut presque rouler sur une frontière, sans appartenir à aucun pays ». Ce texte si bien servi, dénonce avec humour l’inhumain des frontières. Le propos est d’actualité, et les murs qui continuent à s’élever partout dans le monde enferment les Hommes. Et pourquoi pas, certain pourrons y voir des allusions politiques françaises très récentes…

Laure DUBOIS (Paris)
 
Les Ouvertures sont.
Texte et mise en scène de Jaques Rebotier
Lumière Bertrand Couderc
Son : Bernard Valléry Avec Eric Frey et Océane Mozas
Maison de la Poésie - Passage Molière 75004 Paris
Du 9 mai au 6 juin 2007
Partager cet article
Repost0
15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 22:04
TUER LE PÈRE EN CHACUN DE NOUS

Pour suivre son chemin, pour se libérer des entraves, s’affranchir à jamais des douleurs de l’enfance et s’autoriser enfin à aimer, à jouir.

Faire la peau au faiseur de trouble, surtout quand il s’agit de son propre géniteur, un bien vaste sujet, indéfiniment reconduit, mais qui n’en finit pas de nous poursuivre. Par quelle folie, un jeune homme kidnappe son père, le jour de ses soixante ans, pour lui signifier son mal être, et l’obliger à l’écouter. Et comment, ce qui devait être des retrouvailles se transforme en pugilat ? Certes, la méthode n’est pas commune, bâillonner son père, le ligoter à une chaise roulante et le brutaliser, mais elle donne à réfléchir. À quel degré d’humiliation, un individu a t-il survécu pour éprouver une telle haine ?
 Photo © DR

Il faut reconnaître qu’il attaque fort Christophe Averlan, dès le lever de rideau, la situation est posée : un homme muselé, cloué dans une chaise, face à lui, un autre homme, plus jeune, lui tend une merveille de gâteau d’anniversaire, tout de crème et de bougies vêtu. Mais, apparemment, l’heure n’est pas aux réjouissances. L’anniversaire, on l’aura compris, ne semble qu’un prétexte à une rencontre. S’engage le monologue du fils où des mots comme des couteaux laminent l’espace de leur virulence mortuaire. Un face à face poignant, où le passé ressurgit par salves, où les questions restent en suspens, où la folie destructrice du fils se mue en cri d’amour pour ce père qui n’a pas su voir, pour ce père qui n’a pas su entendre.

Tel est spectacle d'une acrimonie haute en couleurs dans un décor sobre, écrasé par une lumière blafarde, de celle qui arrache les vers du nez aux menteurs patentés. Posée au-devant de la scène, une immense table rectangulaire recouverte d’une nappe blanche, arbitre la rencontre entre les deux hommes. Mi-table de légiste, mi-autel des morts, elle préfigure le dessein final.

Le daddy maltraité

La langue de Christophe Averlan dérange, indispose, titille les bienséances. L’autopsie remue les tripes. Surtout quand on touche à la sacro-sainte parentalité, on a beau dire, ça décoiffe. Quand le gentil fils s’autorise un numéro de gogo dancer devant son daddy castré, le fauteuil de devant n’est pas assez haut pour se cacher derrière. Il le rosse littéralement de mots improbables : « ça me fait bander de te voir impuissant », « je respire de te voir agoniser ».
La Fondation Beaumarchais ne s’y est pas trompée. Christophe Averlan a du coffre, de la haine aussi. Même si sa langue pêche par endroits par excès de communautarisme et cède parfois à la facilité psychanalysante, tout en condamnant cyniquement son usage, elle en utilise néanmoins les ressorts. Ensuite, il est des synapses qui ne supportent pas les tonalités « gotaineriennes ».

La mise en scène de Patrice Kerbrat, au service de la tension, très physique, respire la dualité permanente. La torture silencieuse du père, castré dans sa possibilité de donner sa version des faits, devient palpable. Une posture volontaire car ici, seule la parole du fils compte. Le père devient sujet passif. Le fils sujet offensif, qui suivant le point de vue qu’il entend donner sur son père, le balade autour de la grande table comme un pion sur l’échiquier. Belle métaphore de l’enfant assujetti aux humeurs des adultes. Jamais, le père n’aura d’autre discours que celui de lutter contre les liens au propre, comme au figuré. Mais, ce père bourreau devient une victime agonisante dont la présence grandissante dérange. Est-ce la folie meurtrière du fils qui provoque la rédemption du père ? Est-ce l’inconfort du bâillon qui rend le père sympathique ?

Charismatique Emeric

Quel numéro d’acteur ! Emeric Marchand sort tout droit d’un film de Gus van Sant, robuste et fragile à la fois. Un corps tellurique avec une tête de petit garçon tout doux. Tout aussi convaincant en smoking noir lamé et écharpe blanche façon James Bond, qu’en strip-teaseur de bars à putes. Il déploie une énergie incroyable à faire entendre sa vérité, ce fils exemplaire dont les questions sans réponses martèlent l’air de leur douleur incommensurable. Il y met tout son cœur et sa prestation est convaincante. Pourquoi cet acharnement ? De quel droit ? Nous n’en saurons rien. Seule l’incapacité à aimer justifie, donne la mesure du ressentiment. Quand les mots font défauts, ils viennent à manquer. Tous ceux que tu n’as pas su me dire, ceux que tu n’as pas su entendre, ceux que je n’ai pas pu ou su te dire… Au final, l’envie de crier « ouf » est grande, car non seulement, on doutait de l’issue de l’acte, mais surtout quelle irrespirable atmosphère. Heureusement, Jean-Yves Chillot enlève son bâillon, et il respire, bien qu’un peu abruti par cette sauvage altercation. Une belle réussite, que les âmes sensibles se fassent violence, le jeu en vaut la chandelle. Parricide, s’il vous plait.

Maïa ARNAULD (Paris)

Lire aussi la chronique de Morgan LE MOULLAC.

Happy Birthday Daddy
Texte de Christophe Averlan
Mise en scène de Patrice Kerbrat, assisté de Sophie Langevin
Le fils : Emeric Marchand
Le père : Jean-Yves Chilot

Au Vingtième Théâtre, 7, rue des Plâtrières, 75020 Paris. Tel : 01 43 66 01 13.
Partager cet article
Repost0
12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 20:05
UNE RELECTURE TONIQUE DE JEAN GENET

Deux Blondes, sœurs jumelles ou copines, jouent aux bonnes avec humour et fantaisie, pour une pièce rebondissante et absurde qui ne manque pas de créativité !

Ce spectacle délirant orchestré par deux comédiennes loufoques propose une relecture de la célèbre pièce Les Bonnes de Genet. Cette dernière en réalité détournée de son propos d’origine, devient un prétexte au rire. Les deux comédiennes Marie Payen et Aurélia Petit interprètent avec humour et amusement, chacune une bonne. Mais elles ne sont pas tout à fait celles pensées par Jean Genet… Ces deux là sont plus contemporaines et enchaînent les canulars et les gaffes.
 Photo © Charles Petit

Le plateau est occupé par quelques éléments de décors qui rappellent celui initialement pensé pour Les Bonnes avec coiffeuse, lit, et autant d’attributs de bric et de broc détournés ou utilisés de manière comique. A mi-chemin entre le jeu et la réalité, les comédiennes prennent le public à parti, semblent improviser, et grâce à un subtil jeu numérique interfèrent avec le monde extérieur, la vie réelle. Ce morceau décoiffant aborde le thème du "théâtre dans le théâtre" tout comme les Bonnes, il exprime le reflet du double, reflet du monde, et du monde du théâtre en mettant à nu le processus de création. D’emblé le public se trouve projeté sur scène par le reflet que lui renvoie l’écran vidéo. La frontière scénique est ainsi subtilement brisée et permet aux spectateurs d’assister à la mise en scène en directe. Face à cette fausse mise en scène, les spectateurs-acteurs, et les acteurs-spectateurs se mélangent… L’identité, la conscience de soi prend corps dans le reflet de l’autre, et le public aussi se retrouve face à sa propre image.

Le rire pour dénoncer


« Comme nous n’avons pas pu obtenir les ayant droits pour Les Bonnes de Genet, nous avons quand même choisi de nous inspirer de l’œuvre pour parler de la hiérarchie, des rapports metteur en scène/comédiennes, de l’exploitation, des abus.. », expliquent-elles sur un ton désinvolte et léger... De là, le spectacle commence, après une ‘chorégraphie’ expressionniste, C’est à la retranscription du travail de création que le spectateur assiste. Les espaces scéniques sont brisés, et le jeu s’étend jusque dans les coulisses et le hall de Chaillot. Ce dessous des cartes est révélé dans le burlesque, et au final, la représentation de ce monde apparaît plutôt sympathique. Il s’agit bien d’un spectacle où les spectateurs s’amusent à voir les comédiennes s’amuser.

Laure DUBOIS (Paris)

Texte de Marie Payen et Lazare Boghossian
Mise en scène et interprétation : Marie Payen et Aurélia Petit
Collaboration artistique : Pierre Maillet, Zakariya Gouram, Olivia Grandville.

Infos pratiques : Théâtre National de Chaillot (Studio) du 25 Avril au 2 Juin 2007

Visionner un extrait vidéo du spectacle : La Cage aux blondes.
Partager cet article
Repost0
12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 19:45
TERRAIN DE JEU POUR ESPRITS LUDIQUES

C’était à Paris, au Théâtre de la Ville. Des mains sont sorties du sol, des têtes glissantes ont précédé des jambes longues, longues… D’emblée, c’est une subtile mise en jeu du corps disloqué qui est annoncée. La Compagnie 111 a présenté le troisième volet de la trilogie 111 : Plus ou moins l’infini. Après le volume dans IJK, puis le plan dans Plan B, Aurélien Bory, co-fondateur de la Compagnie 111, s’est associé au metteur en scène américain Phil Soltanoff pour mieux s’attaquer à la ligne.

La ligne. Ce trait continu allongé, visible ou virtuel, figure du temps, symbole d’une fuite plus ou moins puissante, plus ou moins fragile, est posé autant en sujet de recherche qu’en décor. Régissant le déplacement des acteurs dans l’espace, la ligne s’affiche tantôt rigoureuse, telle une règle (architecturale ?), tantôt évanescente telle une direction « plus ou moins » mystérieuse, hors champ.
 
Au cœur d’un ensemble de références artistiques exigeantes, l’écriture scénique se met au service d’un instant poétique. Les compositions graphiques strictement agencées envahissent la scène dès les premiers instants et se frayent un chemin jusqu’aux œuvres constructivistes et abstraites vasaréliennes. A l’instar de la ligne, la recherche picturale s’y déploie autour des formes fondamentales infiniment variables. Doit-on entrevoir au travers de cette excitation visuelle la pensée sous jacente des membres du « Op Art » selon laquelle une œuvre d’art doit pouvoir être reproduite aussi souvent qu’on le souhaite et réalisable le plus largement possible afin d’être diffusée massivement et faire éclater le cadre des élites ?

Quand le théâtre fait son cirque

Le cinétisme apparaissant comme un procédé sériel est de rigueur. Les lignes prennent la fuite et les corps se meuvent dans un espace tridimensionnel aux allures de terrain de jeu. Au gré des recoupements de lignes en parallèle ou en biseau, les êtres toujours « plus ou moins » en suspens, se jouent d’un décor minimaliste aux confins de la magie. Les lignes tiennent lieu de cadre à un théâtre qui « trace » à vive allure à la rencontre des arts visuels et du mouvement chorégraphique, loin de la parole. Acrobatie, musique, danse sont au croisement d’un désir de s’approprier l’espace dans sa forme ludique et perméable. Les tiges de bois auxquelles s’agrippent ces acrobates décrocheurs d’étoiles créées un mouvement linéaire léger, constant, parfois sinueux, ou encore en pointillé.

Toujours dans un esprit « Op », la compagnie affirme son refus d’une composition unitaire et son attachement à la création d’un évènement visuel mobile. On s’émerveille de ne pouvoir, « plus ou moins » sur-le-champ, décrypter les dessous de ce jeu et d’être dans l’incapacité de le ramener platement à sa rationalité (la nôtre ?). Partie de tennis ? Bataille d’étoiles ? Partie de squash ? Folles rencontres amoureuses ? Nouvelle définition du temps? Lignes de nos vies ? Peu importe. Cet univers se montre soucieux de l’imaginaire des spectateurs.

Un sentiment de légèreté s’est infiltré dans nos corps le temps de cette soirée. Qu’attendre de plus d’une représentation que l’actualité nous fait avaler uniquement dans sa forme duelle et frontale ?

Pauline BARASCOU (Paris)

Plus ou moins l’infini

Scénographie et écriture
La scénographie et la recherche de l’écriture scénique sont le résultat d’une collaboration de tous les membres de l’équipe.
Conception Aurélien Bory
Mise en scène Phil Soltanoff
Création lumière et régie générale Arno Veyrat
Musique Olivier Alenda, Julien Cassier, Phil Soltanoff
Site : www.cie111.com
Partager cet article
Repost0

Chronique FraÎChe