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Festival d'Avignon

5 avril 2005 2 05 /04 /avril /2005 00:00

UN CERTAIN MALAISE OU UN MALAISE CERTAIN ?

Dans le cadre de la VIe Rencontre théâtres banlieues, une troupe polonaise, la compagnie varsovienne Teatr2.Strefa, a donné deux spectacles, « XXI » et « Téléphones 2 », à la fois différents et avec un air de furieuse ressemblance.

Dans XXI comme dans Téléphones 2, il y est question de liberté individuelle, d’uniformisation, de totalitarisme… C’est aussi une critique visible de notre société de consommation (la séquence des spaghettis, par exemple) et de prétendue communication (la séquence des téléphones portables, où personne ne communique vraiment et où, de toute façon, nous n’avons pas grand-chose à dire). L’instinct grégaire semble prédominer et la robotisation de l’homme est en route, à marche forcée. Tout est perturbé : on nous montre même un monde où les mâles sont enceints et cuisinent !



Bien sûr, la révolte gronde. Quand la nourriture est la même pour tout le monde, par exemple, on l’ingurgite, certes, mais on la vomit, aussi (toujours les fameux spaghettis). Et, pour mieux nous impliquer, il y a parfois inversion des rôles. Je me souviens ainsi d’un moment où les treize comédiens nous scrutent, nous spectateurs, sans dire un mot. La gêne s’installe et nous renvoie à notre propre conformisme, à nos propres lâchetés, à nos propres marchés minables avec notre âme abîmée. C’est drôlement culotté. Voilà pourquoi quand le rire résonne dans la salle, il est souvent grinçant ou jaunissant.

Ce qui me met mal à l’aise dans ces deux spectacles, c’est que la mise en scène de Sylwester Biraga ressemble à ce qu’elle veut dénoncer. À de rares exceptions près, tout est carré, sans aspérités, propre sur lui, « mathématique », « militaire » même. Par exemple, les jeunes acteurs jouent presque toujours tous ensemble, comme si le groupe les dévorait, comme si leur personnalité individuelle était niée, comme si rien ne devait émerger de la masse. Comme s’ils n’avaient droit à aucune initiative, qui serait alors immédiatement réprimée. Même les lumières, la scénographie, le jeu et la mise en scène semblent nous diriger fermement vers une seule interprétation possible. En tout cas, je l’ai ressenti comme tel, bien que Sylwester Biraga prétende le contraire.

Bien fait, bien joué, intéressant, mais troublant, donc.


XXI et Téléphones 2
Teatr2.Strefa (Sylwester Biraga) Ul. Owicka 21
02-502 Varsovie (Pologne)
Courriel : Teatr2.Strefa
Mise en scène : Sylwester Biraga
Théâtre des Doms, 1 bis, rue des Escaliers-Sainte-Anne
• Avignon
Vendredi 1er avril à 17 heures et samedi 2 avril 2005 à 20 heures
6 € et 3 €, pass 15 €
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