20 avril 2007
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MUSICAL ET INTERACTIF
Le cycle pour piano de Modeste Moussogski est connu plus encore par la version orchestrale de Maurice Ravel. Il a aussi fait l'objet de nombreuses transpositions, y compris pour des groupes de rock ! Ici, Serge Barbuscia et le Théâtre du Balcon ont fait appel à une version pour quintette à vent pour donner à ce spectacle très original sa couleur sonore et musicale.
Nous ne sommes pas, comme l'était Moussorgski dans sa déambulation, dans une salle d'exposition mais dans l'atelier d'un peintre (Serge Barbuscia). Sur le plateau, deux parties délimitées : côté jardin, les cinq musiciens, côté cour, des tableaux plus ou moins suspendus, certains cachés sous un pan de tissu, au fond, devant son chevalet, le peintre en tenue de travail. Or voilà qu'une toile vierge sur son chevalet s'anime de la présence virtuelle d'un visage d'enfant, un tout jeune garçon qui, tel le Petit Prince, demande au peintre de « faire parler les tableaux »... Mais un tableau, ça ne parle pas ! Si, bien sûr... Il suffit de le vouloir... Le peintre s'exécute et c'est par sa bouche que le tableau se raconte. Mieux, il arrive même que le peintre, à l'instar de la musique, devienne lui-même le tableau par un étrange mimétisme particulier à l'expression théâtrale.
Une représentation poétique et subversive de notre quotidien
L'originalité de ce spectacle tient au fait que Serge Barbuscia a concocté des textes originaux tout comme les magnifiques tableaux du peintre Bruno Aimetti conçus spécialement pour le spectacle. Les oeuvres de Bruno Aimetti, très colorées, orientent notre regard sans ambages vers un univers qui semble se situer entre le Douanier Rousseau et le surréalisme... Il y a, notamment, un château pourvu d'une barbe blanche en guise de chemin d'accès. (voir notre photo). Les textes de présentation, introduits par l'enfant sous forme de comptines surréalistes, repris et prolongés par le peintre, nous ramènent vite à notre monde contemporain. Ainsi, le marché de Limoges devient un supermarché où l'on nous intime l'ordre de dépenser plutôt que de penser, la sorcière Baba-Yaga transforme les enfants en récepteurs de télévision...
Les enfants de tous âges présents dans la salle sont très réactifs à ces textes et à ce spectacle qui évoquent notre réalité quotidienne d'un point de vue critique et poétique qui rappelle celui de Paul Grimault et Jacques Prévert dans le dessin animé Le Roi et l'Oiseau. De par ses différents aspects, ce très beau spectacle, dans lequel les textes et les tableaux sont présentés en création mondiale, est un événement dont il faut souligner ici l'importance.
Le cycle pour piano de Modeste Moussogski est connu plus encore par la version orchestrale de Maurice Ravel. Il a aussi fait l'objet de nombreuses transpositions, y compris pour des groupes de rock ! Ici, Serge Barbuscia et le Théâtre du Balcon ont fait appel à une version pour quintette à vent pour donner à ce spectacle très original sa couleur sonore et musicale.
Nous ne sommes pas, comme l'était Moussorgski dans sa déambulation, dans une salle d'exposition mais dans l'atelier d'un peintre (Serge Barbuscia). Sur le plateau, deux parties délimitées : côté jardin, les cinq musiciens, côté cour, des tableaux plus ou moins suspendus, certains cachés sous un pan de tissu, au fond, devant son chevalet, le peintre en tenue de travail. Or voilà qu'une toile vierge sur son chevalet s'anime de la présence virtuelle d'un visage d'enfant, un tout jeune garçon qui, tel le Petit Prince, demande au peintre de « faire parler les tableaux »... Mais un tableau, ça ne parle pas ! Si, bien sûr... Il suffit de le vouloir... Le peintre s'exécute et c'est par sa bouche que le tableau se raconte. Mieux, il arrive même que le peintre, à l'instar de la musique, devienne lui-même le tableau par un étrange mimétisme particulier à l'expression théâtrale.
Une représentation poétique et subversive de notre quotidien
L'originalité de ce spectacle tient au fait que Serge Barbuscia a concocté des textes originaux tout comme les magnifiques tableaux du peintre Bruno Aimetti conçus spécialement pour le spectacle. Les oeuvres de Bruno Aimetti, très colorées, orientent notre regard sans ambages vers un univers qui semble se situer entre le Douanier Rousseau et le surréalisme... Il y a, notamment, un château pourvu d'une barbe blanche en guise de chemin d'accès. (voir notre photo). Les textes de présentation, introduits par l'enfant sous forme de comptines surréalistes, repris et prolongés par le peintre, nous ramènent vite à notre monde contemporain. Ainsi, le marché de Limoges devient un supermarché où l'on nous intime l'ordre de dépenser plutôt que de penser, la sorcière Baba-Yaga transforme les enfants en récepteurs de télévision...
Les enfants de tous âges présents dans la salle sont très réactifs à ces textes et à ce spectacle qui évoquent notre réalité quotidienne d'un point de vue critique et poétique qui rappelle celui de Paul Grimault et Jacques Prévert dans le dessin animé Le Roi et l'Oiseau. De par ses différents aspects, ce très beau spectacle, dans lequel les textes et les tableaux sont présentés en création mondiale, est un événement dont il faut souligner ici l'importance.
Henri LÉPINE (Avignon)
Tableaux d'une Exposition, de Moussorgski-Ravel.
Avec Serge Barbuscia et le Quintette à vents d'Avignon. Tableaux de Bruno Aimetti.
Théâtre du Balcon. Ce spectacle sera repris dans le cadre du Festival Off 2007 en un lieu qui reste à définir.