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Festival d'Avignon

30 mars 2007 5 30 /03 /mars /2007 14:03
LE THÉÂTRE ALLEMAND : LOIN DES YEUX, LOIN DU CŒUR

Depuis près de 30 ans il ne se lasse pas d’arpenter les scènes françaises, sans aucune nostalgie pour son Allemagne natale. Hans Peter Cloos, metteur en scène et réalisateur originaire de Sttugart, nous fait partager son coup de foudre pour le théâtre français.

Au café Beaubourg, au centre de Paris, Hans Peter Cloos a ses habitudes. Un Parisien comme les autres... avec un journal allemand dans les mains. Chaleureux et accueillant, il raconte avec enthousiame sa rencontre avec la création française. Après une formation à la Kammerspiele de Munich, il quitte l’Allemagne en 1977 pour tenter sa chance à New York. Le cercle très fermé de Broadway ne lui fait pas de place : le jeune comédien s’envole à Paris où Peter Brook lui propose de monter L’Opéra de Quat’sous aux Théâtre des Bouffes du Nord. La pièce est un succès sans précédent qui lui déroule le tapis rouge. Les propositions se succèdent : Hans Peter Closs enchaînent les productions dans les théâtres nationaux et festivals. Il se retouve dans les années 80 au cœur de la nouvelle génération des jeunes metteurs en scène en France.

Après des décennies en France, l’étiquette de metteur en scène allemand lui colle à la peau. « Ca ne me pose pas de problème, je me définis comme européen ». L’admirateur d’Ariane Mnouchkine, travaille non seulement en France mais à aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Suisse et plus rarement en Allemagne. Un metteur en scène allemand qui travaille peu en Allemagne, et qui monte des pièces allemandes exclusivement en français.... Un rien paradoxal. Hans Peter Cloos aurait-il une dent contre le théâtre allemand ? Au regard de ses choix d’auteurs rien a priori ne le laisserait croire : De Brecht à Berhardt en passant par Wedekind ou Müller, Cloos explore avec passion les grands textes allemands, en faisant le choix d’une traduction française : « Il est choquant de voir à quel pont les Français connaissent peu les textes allemands et la culture allemande, sauf la nourriture et le football... Le théâtre a une fonction très importante. Le succès que m’ont apporté les pièces allemandes confirment le choix de langue. ».

Au délà de l’échange culturel, d’autres motifs ont clairement convaincu Cloos de ne pas revenir en Allemagne. La structure même du système théâtral allemand a découragé le créateur : « En Allemagne, vous trouvez des productions assez facilement mais les finitions sont compliquées. En France c’est le contraire : une fois que le théâre est convaincu, il est possible de produire un travail de qualité. » Les théâtres nationaux allemands imposent leur troupe de théâtre, tandis que la production française laisse la liberté de diriger intégralement une pièce. Pourtant la structure française n’est pas sans faille. Deux familles déchirent le paysage théâtral : le théâtre privé et le théâtre subventionné, qui communiquent très peu entre elles. « J’essaie de casser ce mur très inconfortable entre ces deux familles, qui ont tendance a cracher l’une sur l’autre. ». Sans oublier le traditionalisme du théâtre français : « Le théâtre en France a une fonction de divertissement : les gens y vont avant le dîner, ou pour être vu, ou pour parler en société... »

Fuir la bourgeoisie parisienne pour le théâtre politique ou pour l’esthétique trash à l’allemande ? Cloos avait débuté avec le théâtre de rue engagé avec sa compagnie, « Rote Rübe ». Il voit la fin d’un mouvement qui a pris forme avec des personnalités comme Castorf et Marthaler : « Le théâtre allemand est dans une phase de transition vers une nouvelle identité. Pour le moment c’est un théâtre infantile, nombriliste, qui est appelé à se renouvelé. » Au regard de son parcours qui lui vaut de côtoyer les plus grands comédiens français (Charlotte Rampling, Richard Borhinger, Emmanuelle Béart, Michel Piccoli...), Cloos n’a d’ailleurs aucune raison de quitter la France.

Elsa ASSOUN (Berlin)

La Danse de mort, d’Auguste Strindberg, mis en scène par Hans Peter Cloos,
avec Charlotte Rampling, Bernard Verley et Didier Sandre.
Au Théâtre de la Madeleine jusqu’au 20 avril 2007
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