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Festival d'Avignon

5 août 2006 6 05 /08 /août /2006 01:44
CONTRE LA GUERRE

Voix de femme. Elle chuchote, puis parle plus clairement. Dans le noir, son ombre. Premières lumières, elle est nerveuse, se positionne devant un microphone, parle au public, se présente timidement, dit son besoin de parler. La femme, Anne Conti, semble converser avec le public comme avec un ami qu’elle aurait rencontré par hasard. Des mots se perdent. Le corps alterne des gestes quotidiens - quand la femme organise autour d’elle la scène - avec des moments où le corps ralentit sa marche - les actions se font lentes, la voix tremble et s’élève. La femme devient un spectre, arrivant d’un monde de guerre. Le fond de scène s’éclaire. Des instruments de musique. La femme est au centre, assise devant un clavier électrique. A sa gauche, un homme entouré de sa batterie, et à sa droite, un autre homme entouré par ses instruments à cordes. Leurs espaces d’art semblent des barrières pour se défendre contre les attaques de la réalité. Le monologue de la femme se fait compréhensible, la voix peu à peu plus enragée, tout comme son corps qui est devenu entièrement visible, et qui tremble.


La musique, un mixte de genres contemporains et rocks, accompagne et amplifie la récitation chantée de Stabat Mater Furiosa, de Jean-Pierre Siméon. La femme crie qu’elle ne veut pas comprendre l’homme de guerre. Elle s’efforce de croire à son inutilité, à sa disparition possible. Mais le cri devient fou, la femme saute, la musique rock enveloppe violemment la scène et la salle, la femme s’accroche aux regards des spectateurs, demande de l’aide, lui crache au visage des insultes contre le conformisme, puis elle semble avoir peur de ses propres mots, puis chuchote presque à nouveau, ses bras défendent son ventre, sa voix se cache, elle ne sait plus rien. Puis recommence à crier.

Les lumières aident à transporter le texte poétique de Siméon. Leur créateur, Stéphane Zuliani, fragmente l’espace, les instruments et les corps, avec des traces de noir et des traces éclairées, et quand la voix s’enrage dans le chant, l’espace explose autant dans la lumière que dans le rythme rock. Le texte de Siméon contre la guerre, contre les mensonges médiatiques, est servi par un concert rock, une esthétique, qui appartiennent à la jeunesse contemporaine, dans une sarabande mêlant musiques, voix, corps et lumières. Quelquefois, le texte se perd un peu trop dans la musique. Le concert permet une agrégation des corps, au travers de gestes transportés par un rythme. Présenté dans un Zénith, ce concert transporterait la jeunesse sur une musique et un texte de qualité, faisant reconnaître ainsi la superficialité homologuée des starlettes contemporaines.

Mattia SCARPULLA
www.ruedutheatre.info

Stabat mater furiosa, de Jean-Pierre Siméon, création d’Anne Conti, compagnie in Extremis, a été présenté du 6 au 27 juillet, à la Manufacture, Festival Off d’Avignon

Mise en scène : Anne Conti et Patricia Pekmezian
Avec : Anne Conti, voix Rémy Chatton, cordes, Vincent Le Noan, percussions
Création Musique : Rémy Chatton et Vincent Le Noan
Création lumière : Stéphane Zuliani

Le texte est publié dans les éditions Les Solitaires intempestifs
Informations : www.in-extremis.eu 06 07 17 12 10
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