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Festival d'Avignon

27 juillet 2006 4 27 /07 /juillet /2006 12:35
AU CLAIR DE NOS RÊVES

Que reste-t-il lorsque l’avenir n’est que ténèbres et désespoir ? Dernières Lueurs de l’ombre postule qu’il existe encore un rempart contre la mort. Même inéluctable, même évidente, la fin ne doit pas tout anéantir. Et quand il ne reste rien, les rêves sont encore là.

Voûtées dans une cave, à l’abri d’un soleil qui n’est que brûlure, elles sont quatre. Quatre femmes pliées sous le poids de leur monde, de leur vie, de la société, du dogme. Quatre femmes qui luttent pour une vie qui n’est que survie. Quatre femmes qui se supportent, se liguent, se déchirent. Se côtoient par obligation. Se tolèrent par intérêt. Se parlent par habitude. Il y a là Lucie, l’esthéticienne rose et légère qui rêve de chansons et de gloire. Il y a Esther, bibliothécaire éthérée et mystique, Dora, danseuse de charme au corps brûlé. Et Madame Hortense, figure maternelle oscillant entre bienveillance et autoritarisme. Des femmes dont les destins ne sont liés que par la cave qui les accueille. Et l’envie de croire qu’en dépit de l’évidence, elles peuvent encore espérer. Tenir pour possible un hypothétique lendemain.

Photo copyright : Laure Abouaf

Dénonçant en filigrane les dangers d’une pollution qui pourrait conduire les éléments à se retourner contre l’homme aussi bien que les fanatismes de tous poils, les (forcément) faux prophètes et la terrible cruauté humaine, Dernières lueurs de l’ombre est de toute évidence une pièce forte. Où le propos, noir et sang, ne vise pas tant à accuser qu’à mettre en perspective la bassesse et l’animalité de l’homme versus sa potentialité de rêve. Le rêve qui brise le plafond trop bas des caves, le rêve qui donne son humanité à l’être. Le rêve qui rend vivable l’angoisse, la solitude. Et même l’agonie. Quel pari audacieux pour la toute jeune (et si talentueuse !) compagnie Quat’conscience que de venir sur Avignon avec une telle création. Un texte qui donne à penser, bien longtemps encore après que le public est sorti de la salle. Un texte qui résonne comme une urgence et que les comédiennes mettent en vie avec passion et délicatesse.

Dans une mise en scène de Claire Néel qui épouse les courbes féminines, en symbiose parfaite avec le texte. Un pari audacieux mais un pari gagné. Avec, en guise de trophée illusoire, la preuve rendue au public que la valeur n’attend décidément toujours pas le nombre des années. Que la génération du « prêt-à-penser » n’est pas pour aujourd’hui. Et sans doute pas pour demain. Magnifiquement interprétées, ces Dernières lueurs de l’ombre nous offrent, comme un bouquet, rire, ironie, trahison, espoir, douleurs et rêves. Un bouquet d’émotions antagoniques et belles. Comme la vie.

Karine PROST
www.ruedutheatre.info

Dernières lueurs de l’ombre, de Myriam Boudenia
Compagnie Quat’conscience
Mise en scène de Claire Néel
Avec Anne Gouttenoire, Anne Gutkncht, Myriam Boudenia et Claire Néel.

Au Théâtre du Bourg-Neuf, les jours impairs, à 21h - Tél. : 04 90 85 17 90
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