26 juin 2009
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LES HISTOIRES D'AMOUR FINISSENT MAL EN GENERAL...
Retrouvailles d'un couple sur fond de ressentiments dans une ambiance cinématographique et un ton rythmé. Le metteur en scène Régis Mardon de cette œuvre de Marguerite Duras parvient, par une direction d'acteurs très précise, à établir le lien entre les deux.
En arrière plan de la scène, trois écrans vidéo suspendus projettent des toiles de Francis Bacon. Ces œuvres forment le fil conducteur de cette pièce de Marguerite Duras qui raconte la douleur de l'amour perdu, les blessures toujours à vif de la séparation. Le spectacle proposé par la compagnie l'Echauguette choisit le parti pris d'une représentation réaliste d'une scène de ménage. Les deux acteurs donnent à cette « Musica ... » une forte intensité.
Une femme et un homme, donc. Séparés depuis trois ans, ils se retrouvent le jour du prononcé de leur divorce au bar d'un hôtel où ils se sont aimés. S'ouvre alors une nuit entière faite de questionnements, de souvenirs, d'agacements mais aussi de tendresse. Dans cet espace temps crépusculaire, les protagonistes vibrent encore de leur passion tout en constatant leur empêchement à la revivre. Leur confrontation avance avec précaution et élégance même si un basculement plus radical n'est jamais exclu.
Un amour mis en abîme
Lui (Didier Mérigou dans le rôle) oscille entre excitation et détachement. Il se révèle charmeur. Son désir de reconquête est très perceptible. Elle (Elodie Sörensen), dans une posture très envahissante avec le regard qui pétille ou s'attriste, est éloignée de la figure féminine 'durassienne' classique. C'est le contrepied voulu par la mise en scène de Régis Mardon qui s'approprie la forme pour transposer le texte dans une réalité très immédiate, révélatrice de sa modernité et de son accessibilité.
Le metteur en scène s'appuie sur des effets visuels qui évoquent le passé. Ces images agissent comme des intermèdes dans l'affrontement entre ces deux êtres et invitent le spectateur à remonter le cheminement de leur souffrance. Ce procédé très cinématographique s'inscrit très justement dans le déroulement de la pièce où présent et passé se croisent, se répète jusqu'à l'impossibilité du recommencement... Cette fameuse « Musica ».
La Musica deuxième de Marguerite Duras
Mise en scène : Régis Mardon assisté de Laurence Porteil
Avec Didier Mérigou et Elodie Sörensen
Video art : Mathilde Morieres
Jusqu'au 23 juillet, 21H30 ( mer.,jeu.) au Théâtre Essaïon, 6 rue Pierre-au-Lard, 75004 Paris.
Réservations : 01 42 78 46 42
Photo copyright DR
Retrouvailles d'un couple sur fond de ressentiments dans une ambiance cinématographique et un ton rythmé. Le metteur en scène Régis Mardon de cette œuvre de Marguerite Duras parvient, par une direction d'acteurs très précise, à établir le lien entre les deux.
En arrière plan de la scène, trois écrans vidéo suspendus projettent des toiles de Francis Bacon. Ces œuvres forment le fil conducteur de cette pièce de Marguerite Duras qui raconte la douleur de l'amour perdu, les blessures toujours à vif de la séparation. Le spectacle proposé par la compagnie l'Echauguette choisit le parti pris d'une représentation réaliste d'une scène de ménage. Les deux acteurs donnent à cette « Musica ... » une forte intensité.
Une femme et un homme, donc. Séparés depuis trois ans, ils se retrouvent le jour du prononcé de leur divorce au bar d'un hôtel où ils se sont aimés. S'ouvre alors une nuit entière faite de questionnements, de souvenirs, d'agacements mais aussi de tendresse. Dans cet espace temps crépusculaire, les protagonistes vibrent encore de leur passion tout en constatant leur empêchement à la revivre. Leur confrontation avance avec précaution et élégance même si un basculement plus radical n'est jamais exclu.
Un amour mis en abîme
Lui (Didier Mérigou dans le rôle) oscille entre excitation et détachement. Il se révèle charmeur. Son désir de reconquête est très perceptible. Elle (Elodie Sörensen), dans une posture très envahissante avec le regard qui pétille ou s'attriste, est éloignée de la figure féminine 'durassienne' classique. C'est le contrepied voulu par la mise en scène de Régis Mardon qui s'approprie la forme pour transposer le texte dans une réalité très immédiate, révélatrice de sa modernité et de son accessibilité.
Le metteur en scène s'appuie sur des effets visuels qui évoquent le passé. Ces images agissent comme des intermèdes dans l'affrontement entre ces deux êtres et invitent le spectateur à remonter le cheminement de leur souffrance. Ce procédé très cinématographique s'inscrit très justement dans le déroulement de la pièce où présent et passé se croisent, se répète jusqu'à l'impossibilité du recommencement... Cette fameuse « Musica ».
Amaury JACQUET (Paris)
La Musica deuxième de Marguerite Duras
Mise en scène : Régis Mardon assisté de Laurence Porteil
Avec Didier Mérigou et Elodie Sörensen
Video art : Mathilde Morieres
Jusqu'au 23 juillet, 21H30 ( mer.,jeu.) au Théâtre Essaïon, 6 rue Pierre-au-Lard, 75004 Paris.
Réservations : 01 42 78 46 42
Photo copyright DR