13 juillet 2006
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LA THEORIE DU MOINS VERBAL…
Tout commence avec une évocation de nuit. Claire et tintinnabulante. Et l’aube qui se lève sur un œuf. Sur une coquille dont sort Piou, petit poussin curieux, arrivant dans un monde de lumière qu’il va s’évertuer à découvrir, 35 minutes durant. D’un canard facétieux à un chat inquiétant, d’une maman poule inquiète à un escargot dévêtu, sans oublier les souris, la vache, le chien et l’inévitable coq, notre poussin balade son insatiable curiosité jusqu’à la fin du jour.
Spectacle de lumières, d’ombres (chinoises) et de musiques, Piou Piou se présente comme une allégorie à l’usage des tous petits, celle d’une vie qui s’offre à un poussin comme elle s’offre aux jeunes enfants. Avec son lot de rêves, de découvertes, de peurs et de joies. Un théâtre esthétique et musical, où les ombres parfois colorées des personnages invitent au rêve et à l’imaginaire. Les figurines sont fort belles et sont manipulées avec brio, les instruments de musique sont utilisés avec à propos. Du violon au bâton de pluie en passant par la tambora (percussions originaires de la République Dominicaine) ou autre improbable cuivre… Les évocations sont souvent poétiques, les mises en images sont parfois inventives et toujours techniquement bien faites. Jusque-là, tout va bien.
Mais jusque-là seulement. Car la compagnie a aussi choisi de faire de ce spectacle « un monde sonore construit comme une partition musicale ». En soi, cela ne pose pas de problème. Mais que ce monde soit fait pour l’essentiel d’onomatopées d’animaux reste plus problématique. Choisir un univers phonique essentiellement musical pour créer un spectacle jeune public est un formidable tremplin pour titiller l’imaginaire, souvent déjà fertile, des enfants. Cela peut même relever d’une démarche pédagogique. Mais prendre le parti du « moins verbal », c'est-à-dire choisir de ne (presque) pas parler au public, sous prétexte que les plus jeunes ne maitrisent pas le langage est faire offense à leur intelligence. A deux ans, un enfant n’est pas un handicapé du verbe. Quand bien-même a-t-il encore des difficultés pour s’exprimer, il n’en est pas moins capable de le comprendre. Et renvoyer les plus jeunes, à l’occasion parfois de leur toute première expérience théâtrale, à un monde d’onomatopées n’est pas leur offrir un bagage culturel des plus subtils. Dommage…
Piou Piou, par la compagnie Petitpatapon
Au Théâtre de la Luna, à 10h00
Renseignements et réservations au 04.90.86.96.28 (réservations conseillées)
Tout commence avec une évocation de nuit. Claire et tintinnabulante. Et l’aube qui se lève sur un œuf. Sur une coquille dont sort Piou, petit poussin curieux, arrivant dans un monde de lumière qu’il va s’évertuer à découvrir, 35 minutes durant. D’un canard facétieux à un chat inquiétant, d’une maman poule inquiète à un escargot dévêtu, sans oublier les souris, la vache, le chien et l’inévitable coq, notre poussin balade son insatiable curiosité jusqu’à la fin du jour.
Spectacle de lumières, d’ombres (chinoises) et de musiques, Piou Piou se présente comme une allégorie à l’usage des tous petits, celle d’une vie qui s’offre à un poussin comme elle s’offre aux jeunes enfants. Avec son lot de rêves, de découvertes, de peurs et de joies. Un théâtre esthétique et musical, où les ombres parfois colorées des personnages invitent au rêve et à l’imaginaire. Les figurines sont fort belles et sont manipulées avec brio, les instruments de musique sont utilisés avec à propos. Du violon au bâton de pluie en passant par la tambora (percussions originaires de la République Dominicaine) ou autre improbable cuivre… Les évocations sont souvent poétiques, les mises en images sont parfois inventives et toujours techniquement bien faites. Jusque-là, tout va bien.
Mais jusque-là seulement. Car la compagnie a aussi choisi de faire de ce spectacle « un monde sonore construit comme une partition musicale ». En soi, cela ne pose pas de problème. Mais que ce monde soit fait pour l’essentiel d’onomatopées d’animaux reste plus problématique. Choisir un univers phonique essentiellement musical pour créer un spectacle jeune public est un formidable tremplin pour titiller l’imaginaire, souvent déjà fertile, des enfants. Cela peut même relever d’une démarche pédagogique. Mais prendre le parti du « moins verbal », c'est-à-dire choisir de ne (presque) pas parler au public, sous prétexte que les plus jeunes ne maitrisent pas le langage est faire offense à leur intelligence. A deux ans, un enfant n’est pas un handicapé du verbe. Quand bien-même a-t-il encore des difficultés pour s’exprimer, il n’en est pas moins capable de le comprendre. Et renvoyer les plus jeunes, à l’occasion parfois de leur toute première expérience théâtrale, à un monde d’onomatopées n’est pas leur offrir un bagage culturel des plus subtils. Dommage…
Karine PROST
www.ruedutheatre.info
www.ruedutheatre.info
Piou Piou, par la compagnie Petitpatapon
Au Théâtre de la Luna, à 10h00
Renseignements et réservations au 04.90.86.96.28 (réservations conseillées)