9 mai 2009
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L'AMOUR CHEZ LES GROS, SOUS LE REGARD DES AUTRES
L'"American life (love)", ou avec cette création en français de sa dernière pièce, un Neil LaBute dont on a singulièrement arrondi les angles...
Neil LaBut et autres Edward Bond, sont bien connus pour les créations qu'en ont faites des metteurs en scène belges d'œuvres dures, d'un humour féroce. On se souvient du même thème cher à LaBute, le traitement de la différence, avec l'homosexuel lynché dans "Bash, latterday plays". Ici, le ton est tout différent, plus léger, et la forme est à la comédie.
Nous sommes dans un contexte américain ou plus encore que dans la vieille Europe, les dérives esthétisantes, la dictature des apparences et de la réussite font la loi : jeunisme, racisme, homophobie, exclusion de toute personne ne correspondant pas à la norme, aux critères en vigueur.

Il s'agit bel et bien d'une rencontre, improbable, peut-être, car Tom, jeune cadre dynamique, est plutôt beau gosse et Hélène, bibliothécaire, nettement en surcharge pondérale, voire carrément obèse. Mais ils sont réellement amoureux. Tous les deux, très sincèrement. Et pourtant, Tom est mal à l'aise devant Carter, son copain et collègue de bureau, lâche devant son ex-petite amie Jeannie quand il s'agit ne fusse que d'évoquer son aventure. Un pique-nique sera décisif pour le couple.
Plutôt que le "formidable pamphlet" annoncé, une romance triste
Valérie Moreau est une Hélène physiquement idéale, compensant amplement par ses qualités de cœur et d'esprit ce que pourrait avoir d'imparfaite sa silhouette, du moins au regard des canons actuels de la beauté. Elle est épanouie, dans tous les sens, et les meilleurs au point que l'on peut s'étonner d'un rejet de la part de son amant !
Il n'en est que davantage pitoyable, ce Tom/Itsik Elbaz déchiré qui laisse filer un bonheur qu'il sacrifie au qu'en dira-t-on. Face à ses partenaires, le naturel du comédien éclate et cette saison aura démontré le talent multiforme d'un de nos interprètes parmi les plus sensibles.
Bien sûr, on peut parler de rôles ingrats pour le couple superficiel crevant de fiel et de hargne que forment Carter/Alexandre Crepet & Jeannie/Maëlle Genet. Néanmoins la direction d'acteurs de Thierry Lavat manque un peu de finesse, de nuances et sa mise en scène reste fort sage et conventionnelle.
C'est surtout une belle âme qui apparaît sous le physique d'Hélène, décidément bien sympathique, tonique, alors que la médiocrité transpire chez les autres, trop caricaturaux, ou trop hollywoodiens, pour que l'on se reconnaisse en eux comme le souhaite le metteur en scène.
Théâtre de Poche, au Poche du 25 avril au 30 mai 2009 (sauf di et lu) à 20h30 (+32(02)649.17.27 – www.poche.be )
Fat Pig
Texte : Neil LaBute
Traduction française : Maëlle Genet et Thierry Lavat (Agence MCR, Paris)
Mise en scène : Thierry Lavat assisté de Miriam Youssef
Scénographie : Olivier Wiame
Interprétation : Alexandre Crepet, Itsik Elbaz, Maëlle Genet, Valérie Moreau
Lumière : Xavier Lauwers
Son : Nicolas Stroïnovsky
Costumes : Natacha Belova
Maquillages : Urteza Da Fonseca
Coproduction : Exclamation Productions
Photo © Stéphanie Jassogne
L'"American life (love)", ou avec cette création en français de sa dernière pièce, un Neil LaBute dont on a singulièrement arrondi les angles...
Neil LaBut et autres Edward Bond, sont bien connus pour les créations qu'en ont faites des metteurs en scène belges d'œuvres dures, d'un humour féroce. On se souvient du même thème cher à LaBute, le traitement de la différence, avec l'homosexuel lynché dans "Bash, latterday plays". Ici, le ton est tout différent, plus léger, et la forme est à la comédie.
Nous sommes dans un contexte américain ou plus encore que dans la vieille Europe, les dérives esthétisantes, la dictature des apparences et de la réussite font la loi : jeunisme, racisme, homophobie, exclusion de toute personne ne correspondant pas à la norme, aux critères en vigueur.

Il s'agit bel et bien d'une rencontre, improbable, peut-être, car Tom, jeune cadre dynamique, est plutôt beau gosse et Hélène, bibliothécaire, nettement en surcharge pondérale, voire carrément obèse. Mais ils sont réellement amoureux. Tous les deux, très sincèrement. Et pourtant, Tom est mal à l'aise devant Carter, son copain et collègue de bureau, lâche devant son ex-petite amie Jeannie quand il s'agit ne fusse que d'évoquer son aventure. Un pique-nique sera décisif pour le couple.
Plutôt que le "formidable pamphlet" annoncé, une romance triste
Valérie Moreau est une Hélène physiquement idéale, compensant amplement par ses qualités de cœur et d'esprit ce que pourrait avoir d'imparfaite sa silhouette, du moins au regard des canons actuels de la beauté. Elle est épanouie, dans tous les sens, et les meilleurs au point que l'on peut s'étonner d'un rejet de la part de son amant !
Il n'en est que davantage pitoyable, ce Tom/Itsik Elbaz déchiré qui laisse filer un bonheur qu'il sacrifie au qu'en dira-t-on. Face à ses partenaires, le naturel du comédien éclate et cette saison aura démontré le talent multiforme d'un de nos interprètes parmi les plus sensibles.
Bien sûr, on peut parler de rôles ingrats pour le couple superficiel crevant de fiel et de hargne que forment Carter/Alexandre Crepet & Jeannie/Maëlle Genet. Néanmoins la direction d'acteurs de Thierry Lavat manque un peu de finesse, de nuances et sa mise en scène reste fort sage et conventionnelle.
C'est surtout une belle âme qui apparaît sous le physique d'Hélène, décidément bien sympathique, tonique, alors que la médiocrité transpire chez les autres, trop caricaturaux, ou trop hollywoodiens, pour que l'on se reconnaisse en eux comme le souhaite le metteur en scène.
Suzane VANINA (Bruxelles)
Théâtre de Poche, au Poche du 25 avril au 30 mai 2009 (sauf di et lu) à 20h30 (+32(02)649.17.27 – www.poche.be )
Fat Pig
Texte : Neil LaBute
Traduction française : Maëlle Genet et Thierry Lavat (Agence MCR, Paris)
Mise en scène : Thierry Lavat assisté de Miriam Youssef
Scénographie : Olivier Wiame
Interprétation : Alexandre Crepet, Itsik Elbaz, Maëlle Genet, Valérie Moreau
Lumière : Xavier Lauwers
Son : Nicolas Stroïnovsky
Costumes : Natacha Belova
Maquillages : Urteza Da Fonseca
Coproduction : Exclamation Productions
Photo © Stéphanie Jassogne