« Si tu me payes un verre, je nte demandrai pas / Où tu vas, doù tu viens, si tu sors de cabane / Si ta femme est jolie ou si tu nen as pas / Si tu traînes tout seul avec un cur en panne. »
Pascal Papini et Jean-Marc Michel nous offrent avec une gourmandise lucide le monde verbal et musical de Bernard Dimey dans Un jour, au fond des mers, je prendrai mes vacances.
Pour paraphraser Céline, « ça a commencé comme ça » : un plateau comme un plancher de bistrot à prolos, des tables, des chaises, des pichets de vin, de quoi se remplir un peu le cimetière à poulets Manque la sciure par terre, peut-être.
Lunivers de Bernard Dimey, dès les premières minutes, nous prend aux tripes, nous prend à lâme. On sent tout de suite quon va être en bonne compagnie, que Pascal Papini (comédien) et Jean-Marc Michel (piano, accordéon) tutoient le poète depuis longtemps, depuis toujours, ce Dimey qui va nous raconter la vie en suant des mots magnifiques. Des mots de poivrot humaniste, des mots de mec qui en a bavé, des mots rugueux, des mots râpeux, des mots qui crissent, qui éraillent, qui grattent, qui réveillent.
Mais des mots aussi qui caressent, qui consolent, qui rassurent, qui vous prennent dans leurs bras. Des mots qui vous aiment. Pascal Papini et Jean-Marc Michel lont parfaitement compris et nous offrent un « pestacle » délicieux et revigorant, même sil nous laisse quelques bleus à lâme. Un « pestacle » osons un gros mot ! intelligent !
Un jour, au fond des mers, je prendrai mes vacances
Mise en scène : Pascal Papini
Texte : Bernard Dimey
Avec : Pascal Papini et Jean-Marc Michel (piano et accordéon)
Cie des Trois-Pilats 18, place des Trois-Pilats Avignon
Tél./télécopie : 04 90 85 67 74