12 février 2009
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UN THÉÂTRE BRUT
Les enfants victimes de la guerre sont monnaie courante en Afrique. Avec sa troupe venue du Burkina Faso, Dioari Abidine Coulidiaty a voulu montrer le poids des souffrances et des terreurs qui assaillent les plus petits, les plus démunis.
Avec une sincérité spontanée et un engagement physique total, Exodi Lionelle Gnoula et Hyppolite Kanga incarnent de tout jeunes gamins en fuite tandis que les armes à feu crépitent partout autour d’eux. Ils traduisent la panique de ceux qui sont soumis à la traque permanente de la violence.
La fillette et le garçonnet sont pris entre l’envie des jeux de leur âge et l’angoisse provoquée par les exactions incessantes des troupes en train de se massacrer, de se servir de la population comme une sorte de monnaie d’échange entre rebelles de factions antagonistes. Les deux comédiens jouent cela de manière très corporelle. Ce sont les chairs, d’abord, qui traduisent les émotions par la gestuelle, par les mouvements, par les cris. Le texte vient en aide ensuite pour préciser les nuances.
Reptations, bonds, replis sur soi, enlacements, rejets sont les éléments du travail scénique ponctués par la présence de musiciens. Alternance de terreur primaire et de tentation de se réfugier dans l’illusoire protection d’un crucifix, symbole d’une religion importée qui aurait dû s’imposer en tant que message de paix et dont la symbolique pourrait être aussi celle de la souffrance. Flux et reflux d’une tendresse recherchée et d’une effroi qui glace autant les peaux que les cœurs.
La technique n’est pas parfaite. La diction laisse parfois à désirer. Mais le message est lisible. Il rappelle celui de « Rwanda 94 » du Groupov, de « Une saison de machettes » par Lurcel d’après Hartzfeld. À ceci près que cette fois, il est monté, conçu et écrit par des autochtones, de ceux qui parlent en connaissance de cause. De ceux dont le jeu généreux ne se méfie pas de l’outrance mais se concrétise dans une évidente sincérité.
Présenté les 27 et 28 janvier 2009 au Manège de Liège et de 31 au Manège de Mons (Festival de Liège)
Germes de folie
Texte, mise en scène : Dioari Abidine Coulidiaty
Interprétation : Exodi Lionelle Gnoula, Hyppolite Kanga
Musique : Salif Dabone (guitare), Dioari Abidine Coulidiaty (percussions)
Production : Cie des Empreintes
Les enfants victimes de la guerre sont monnaie courante en Afrique. Avec sa troupe venue du Burkina Faso, Dioari Abidine Coulidiaty a voulu montrer le poids des souffrances et des terreurs qui assaillent les plus petits, les plus démunis.
Avec une sincérité spontanée et un engagement physique total, Exodi Lionelle Gnoula et Hyppolite Kanga incarnent de tout jeunes gamins en fuite tandis que les armes à feu crépitent partout autour d’eux. Ils traduisent la panique de ceux qui sont soumis à la traque permanente de la violence.
La fillette et le garçonnet sont pris entre l’envie des jeux de leur âge et l’angoisse provoquée par les exactions incessantes des troupes en train de se massacrer, de se servir de la population comme une sorte de monnaie d’échange entre rebelles de factions antagonistes. Les deux comédiens jouent cela de manière très corporelle. Ce sont les chairs, d’abord, qui traduisent les émotions par la gestuelle, par les mouvements, par les cris. Le texte vient en aide ensuite pour préciser les nuances.
Reptations, bonds, replis sur soi, enlacements, rejets sont les éléments du travail scénique ponctués par la présence de musiciens. Alternance de terreur primaire et de tentation de se réfugier dans l’illusoire protection d’un crucifix, symbole d’une religion importée qui aurait dû s’imposer en tant que message de paix et dont la symbolique pourrait être aussi celle de la souffrance. Flux et reflux d’une tendresse recherchée et d’une effroi qui glace autant les peaux que les cœurs.
La technique n’est pas parfaite. La diction laisse parfois à désirer. Mais le message est lisible. Il rappelle celui de « Rwanda 94 » du Groupov, de « Une saison de machettes » par Lurcel d’après Hartzfeld. À ceci près que cette fois, il est monté, conçu et écrit par des autochtones, de ceux qui parlent en connaissance de cause. De ceux dont le jeu généreux ne se méfie pas de l’outrance mais se concrétise dans une évidente sincérité.
Michel VOITURIER (Bruxelles)
Présenté les 27 et 28 janvier 2009 au Manège de Liège et de 31 au Manège de Mons (Festival de Liège)
Germes de folie
Texte, mise en scène : Dioari Abidine Coulidiaty
Interprétation : Exodi Lionelle Gnoula, Hyppolite Kanga
Musique : Salif Dabone (guitare), Dioari Abidine Coulidiaty (percussions)
Production : Cie des Empreintes