10 février 2009
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LA REVANCHE DES DÉMONS FEMELLES
En 2004, Claire et Céline décident de former un groupe intitulé, non sans humour, « Délinquante ». Fortes de plusieurs prix, le club de jazz le Petit Journal Montparnasse les convie pour deux dates exceptionnelles.
Elles sont deux, l’une grande et provocante, l’autre, plus petite et (faussement) timide. Assises face au public, elles se saisissent de leur micro froufrouté et de leur accordéon. Puis entament une chanson plutôt triste sur une fille trahie par les promesses de son copain.

Claire, la petite et accessoirement la plus douée pour l’accordéon qu’elle maîtrise jusqu’au bout des ongles, chante. Sa voix est affirmée, nette et expressive. Celle de Céline, qui s’élève en plein morceau, est plus pure, plus fragile. Les deux timbres s’harmonisent pour former un son cristallin, à la frontière entre l’alto et le soprano. La tristesse de cette première chanson, aussi jolie que cruelle, s’envole au bout de trois minutes et laisse place à des airs de musette plus guillerets et entraînants.
L’influence des Anciens
Claire et Céline mènent leur concert avec poigne et humour. A chaque fin de morceau, l’une ou l'autre présente la chanson à venir d’un ton toujours cynique et charmeur. Elles titillent la susceptibilité du public : les hommes (re)découvrent que « 95 fois sur 100, la femme s’emmerde en baisant » tandis que les femmes (la chanson « Le sens de l’observation ») apparaissent sournoises et jalouses. Des critiques somme toute banales mais qui trouvent dans l’écriture incisive et métaphorique des deux artistes une résonance nouvelle.
Le spectateur rigole de bon cœur à l’écoute de ces parodies qui ne se limitent pas qu’aux relations homme-femme. D’autres sujets sont abordés : l’enfance et leur rejet de la musette, les OGN et les filles de joie. Ce thème s’inspire d’ailleurs d’une chanson de Brassens, dont l’influence se ressent chez ces filles férues de chansons françaises. Un hommage est également rendu à Boris Vian au travers d’une chanson qu’elles définissent, sourire en coin, de pornographique : « Fais-moi mal Johnny ».
Une heure durant, les « pauvres donzelles » (comme elles se caricaturent) interprètent des chansons à texte dans une atmosphère détendue et rythmée par un généreux talent musical. Vous pourrez les retrouver en mars à l’Européen, à Paris.
Délinquante (Paris)
Auteur : Claire et Céline, Brassens, Boris Vian
Interprètes : Claire et Céline
Du jeudi 5 au samedi 7 mars à l’Européen, 5, Rue Biot, 75017 Paris.
Réservations : 01 43 87 29 89
Photo © DR
En 2004, Claire et Céline décident de former un groupe intitulé, non sans humour, « Délinquante ». Fortes de plusieurs prix, le club de jazz le Petit Journal Montparnasse les convie pour deux dates exceptionnelles.
Elles sont deux, l’une grande et provocante, l’autre, plus petite et (faussement) timide. Assises face au public, elles se saisissent de leur micro froufrouté et de leur accordéon. Puis entament une chanson plutôt triste sur une fille trahie par les promesses de son copain.

Claire, la petite et accessoirement la plus douée pour l’accordéon qu’elle maîtrise jusqu’au bout des ongles, chante. Sa voix est affirmée, nette et expressive. Celle de Céline, qui s’élève en plein morceau, est plus pure, plus fragile. Les deux timbres s’harmonisent pour former un son cristallin, à la frontière entre l’alto et le soprano. La tristesse de cette première chanson, aussi jolie que cruelle, s’envole au bout de trois minutes et laisse place à des airs de musette plus guillerets et entraînants.
L’influence des Anciens
Claire et Céline mènent leur concert avec poigne et humour. A chaque fin de morceau, l’une ou l'autre présente la chanson à venir d’un ton toujours cynique et charmeur. Elles titillent la susceptibilité du public : les hommes (re)découvrent que « 95 fois sur 100, la femme s’emmerde en baisant » tandis que les femmes (la chanson « Le sens de l’observation ») apparaissent sournoises et jalouses. Des critiques somme toute banales mais qui trouvent dans l’écriture incisive et métaphorique des deux artistes une résonance nouvelle.
Le spectateur rigole de bon cœur à l’écoute de ces parodies qui ne se limitent pas qu’aux relations homme-femme. D’autres sujets sont abordés : l’enfance et leur rejet de la musette, les OGN et les filles de joie. Ce thème s’inspire d’ailleurs d’une chanson de Brassens, dont l’influence se ressent chez ces filles férues de chansons françaises. Un hommage est également rendu à Boris Vian au travers d’une chanson qu’elles définissent, sourire en coin, de pornographique : « Fais-moi mal Johnny ».
Une heure durant, les « pauvres donzelles » (comme elles se caricaturent) interprètent des chansons à texte dans une atmosphère détendue et rythmée par un généreux talent musical. Vous pourrez les retrouver en mars à l’Européen, à Paris.
Cécile STROUK (Paris)
Délinquante (Paris)
Auteur : Claire et Céline, Brassens, Boris Vian
Interprètes : Claire et Céline
Du jeudi 5 au samedi 7 mars à l’Européen, 5, Rue Biot, 75017 Paris.
Réservations : 01 43 87 29 89
Photo © DR